CLASSEMENT DES INDULGENCES

CLASSEMENT DES INDULGENCES

Conditions pour les indulgences

Pour conférer une plus grande dignité et une plus grande estime à l’usage même des indulgences, l’Église a estimé opportun d’introduire certaines innovations dans leur discipline, et elle a décidé de fixer de nouvelles normes.

Trois objectifs ont spécialement guidé la rédaction de ces règles : établir une nouvelle mesure pour l’indulgence partielle; réduire opportunément le nombre des indulgences plénières; donner plus de simplicité et de dignité aux indulgences dites "réelles " et " locales ".

Normes de Paul VI[1]

A continuation nous transcrivons ici, parmi une vingtaine,  seulement les normes établies par le pape Paul IV qui disent quelque chose de nouveau par rapport à ce qui a été déjà dit.

-L’indulgence est partielle ou plénière, selon qu’elle libère partiellement ou totalement de la peine temporelle due pour le péché.

-Les indulgences, aussi bien partielles que plénières, peuvent toujours être appliquées aux défunts par mode de suffrage.

-L’indulgence partielle sera désormais désignée uniquement par les mots " indulgence partielle ", sans y ajouter un nombre de jours ou d’années déterminé.

-Le fidèle qui, au moins le cœur contrit, accomplit une œuvre à laquelle est attachée une indulgence partielle, obtient, outre la rémission de peine temporelle que lui vaut son action, une semblable rémission de peine grâce à l’intervention de l’Église.

-L’indulgence plénière ne peut être obtenue qu’une fois par jour, sauf ce qui est prescrit au numéro 18 pour ceux qui sont " à l’article de la mort ". Mais l’indulgence partielle peut être gagnée plusieurs fois par jour, à moins qu’il en soit expressément prévu autrement.

-Pour obtenir l’indulgence plénière il est nécessaire d’accomplir l’œuvre à laquelle est attachée l’indulgence et de remplir trois conditions: la confession sacramentelle, la communion eucharistique et la prière selon les intentions du Souverain Pontife. Il faut de plus que soit exclu tout attachement au péché, même véniel. Si cette pleine disposition vient à manquer, ou si les trois susdites conditions ne sont pas remplies, l’indulgence sera seulement partielle, restant sauf ce qui est prescrit au numéro 11 pour les " empêchés ".

-Ces trois conditions peuvent être accomplies plusieurs jours avant ou après l’exécution de l’œuvre prescrite. Il convient cependant que la communion et la prière selon les intentions du Souverain Pontife aient lieu le jour même où l’œuvre est accomplie.

-Plusieurs indulgences plénières peuvent être obtenues avec une seule confession sacramentelle ; mais par une seule communion et une seule prière selon les intentions du Souverain Pontife, on ne gagne qu’une indulgence plénière.

-La condition de prier aux intentions du Souverain Pontife est pleinement remplie si l’on récite à son intention un Notre Père et un Je vous salue Marie ; mais chaque fidèle peut réciter telle ou telle autre prière, selon la piété et la dévotion de chacun envers le Pontife Romain.

-Restant sauve la faculté donnée aux confesseurs par le canon 935 C.I.C. de commuer pour ceux qui sont "empêchés" soit l’œuvre prescrite, soit les conditions prévues, les Ordinaires des lieux peuvent permettre aux fidèles sur lesquels ils exercent leur autorité selon le droit, s’ils habitent des endroits où il est impossible, ou au moins très difficile, de se confesser ou de communier, de gagner l’indulgence plénière sans confession ni communion actuelles, à condition qu’ils aient le cœur contrit et qu’ils aient l’intention de recevoir ces sacrements dès qu’ils le pourront.

-La division en indulgences personnelles, réelles et locales n’est plus employée, afin qu’apparaisse plus clairement que les indulgences sont attachées aux actions des fidèles, bien que parfois elles soient liées à un objet ou à un lieu.

-Les règles établies pour les indulgences plénières, particulièrement au numéro 6, s’appliquent également aux indulgences plénières habituellement appelées jusqu’à présent " toties quoties " (chaque fois que).

-Notre sainte Mère l’Église, dans sa très grande sollicitude pour les fidèles défunts, a prescrit qu’à chaque sacrifice de la Messe des suffrages soient très largement exprimés pour eux, tout privilège à ce sujet étant aboli.

Tipes d’Indulgences[2]

A la fin de son texte sur les indulgences la Pénitencerie Apostolique a numérotée les actions nécessaires à accomplir pour obtenir une indulgence. D’abord il y aura les quatre concessions générales sur les indulgences partielles et ensuite d’autres concessions afin d’obtenir pour une même action soit des indulgences plénières ou partielles.   

Quatre concessions générales

1. Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui, accomplissant ses devoirs et supportant les adversités de la vie, élève son âme vers Dieu avec une humble confiance, en ajoutant, ne serait-ce que mentalement, une pieuse invocation. Par cette première concession, les fidèles sont conduits en quelque sorte à mettre en pratique le commandement du Christ :" Il est nécessaire de prier sans cesse et de ne pas se décourager  " ; en même temps ils sont exhortés à s’acquitter de leurs devoirs d’une façon telle qu’ils gardent et accroissent leur union au Christ.

2. Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui, en esprit de foi et avec un cœur miséricordieux, s’emploie, par sa personne ou par ses biens, au service de ses frères dans le besoin. Par la concession de cette indulgence, le fidèle est engagé, en suivant l’exemple et le commandement du Christ, à accomplir plus fréquemment des œuvres de charité et de miséricorde. Toutes les œuvres de charité ne sont pourtant pas indulgenciées, mais seulement celles qui sont faites " au service des frères dans le besoin ", qu’il s’agisse de besoin corporel, comme celui de la nourriture ou du vêtement, ou bien de besoin spirituel, comme celui de l’instruction ou du réconfort.

3. Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui, en esprit de pénitence, s’abstient spontanément de quelque chose de licite qui lui est agréable. Cette concession convient particulièrement à notre époque en laquelle, en complément de la loi, d’ailleurs très douce, sur l’abstinence de viande et le jeûne, il convient tout à fait que les fidèles soient incités à exercer d’eux-mêmes la pénitence. De la sorte, on encourage le fidèle à apprendre comment réduire son corps en servitude en réfrénant ses passions, et à se conformer au Christ pauvre et patient. Et l’abstinence aura plus de prix si elle est jointe à la charité, selon ces paroles de saint Léon le Grand : " Donnons à la vertu ce que nous retirons à la volupté. Que l’abstinence de celui qui jeûne devienne la réfection des pauvres ".

4. Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui, de façon spontanée, rend ouvertement un témoignage de foi devant les autres en des circonstances particulières de la vie quotidienne. Cette concession incite le fidèle à professer ouvertement sa foi devant les autres, pour la gloire de Dieu et l’édification de l’Eglise. Saint Augustin a écrit : " Que ton Symbole te soit comme un miroir. Regarde-toi en lui : pour voir si tu crois tout ce que tu déclares croire. Et réjouis-toi chaque jour en ta foi ". La vie chrétienne de chaque jour sera donc comme l’ " Amen " concluant le " Je crois en Dieu " de la profession de foi de notre Baptême.

Autres concessions

Aux quatre concessions générales traitées ci-dessus (nn. I-IV), s’ajoutent quelques autres concessions, qui revêtent une signification particulière compte tenu des traditions du passé aussi bien que des besoins de notre temps. Toutes ces concessions se complètent réciproquement et, alors qu’elles invitent les fidèles, par le don de l’indulgence, à accomplir des œuvres de piété, de charité et de pénitence, elles les conduisent à s’unir plus étroitement par la charité au Christ Tête et à l’Église son corps.

Nous allons les citer explicitement, parmi les pratiques indulgenciées, pour dissiper d’éventuels doutes et pour en souligner l’excellence.

Acte de consécration des familles : Une indulgence plénière est accordée aux membres d’une famille le jour où l’on accomplit pour la première fois le rite de sa consécration au Sacré Cœur de Jésus ou à la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph, si possible avec un prêtre ou un diacre, en récitant pieusement une prière légitimement approuvée devant l’image du Sacré Cœur ou de la Sainte Famille ; le jour anniversaire l’indulgence est partielle.

Acte de consécration du genre humain au Christ-Roi : Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui, en la solennité de Notre Seigneur Jésus Christ Roi de l’Univers, récite publiquement l’acte de consécration du genre humain au Christ-Roi (Iesu dulcissime, Redemptor); en d’autres occasions l’indulgence est partielle.

Acte de réparation : Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui en la solennité du Sacré-Cœur de Jésus récite publiquement l’acte de réparation (Iesu dulcissime) ; en d’autres occasions l’indulgence est partielle.

Bénédiction papale : Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui reçoit avec dévotion la Bénédiction donnée par le Souverain Pontife Urbi et Orbi, ou par l’évêque aux fidèles confiés à sa cure pastorale, en conformité avec la norme n. 7, 2° de l’Enchiridion ; ceci vaut même si, pour un motif raisonnable, il ne peut être présent physiquement aux rites sacrés, pourvu qu’au moment de leur célébration il ait suivi avec l’esprit recueilli ces mêmes rites, retransmis par la télévision ou la radio.

Journées mondiales consacrées à la célébration d’une intention religieuse : Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui, lors d’une journée mondiale destinée à obtenir une finalité religieuse (par exemple pour promouvoir les vocations sacerdotales et religieuses, pour consacrer un soin pastoral particulier aux malades et aux infirmes, pour renforcer les jeunes dans la profession de la foi et les aider à mener une vie sainte, etc.) aura participé pieusement à cette célébration ; celui qui prie pour de telles intentions obtient une indulgence partielle.

Doctrine chrétienne : Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui concourt à transmettre ou à apprendre la doctrine chrétienne.

Adoration et procession eucharistiques: Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui :  

1° visite le Saint-Sacrement pour l’adorer pendant au moins une demi-heure ;

2° le Jeudi Saint, au cours de la déposition solennelle du Saint-Sacrement à l’issue de la Messe " in Cena Domini ", récite pieusement les strophes du Tantum ergo ;

3° participe pieusement à la procession eucharistique solennelle qui revêt la plus haute importance lors de la solennité du corps et du sang du Christ, qu’elle se déroule à l’intérieur d’un édifice sacré ou à l’extérieur ;

4° participe religieusement au rite eucharistique solennel qui clôt habituellement un congrès eucharistique.

Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui

1° visite le Saint-Sacrement pour l’adorer ;

2° adresse à Jésus dans le Très Saint Sacrement de l’Eucharistie une prière légitimement approuvée (par exemple l’hymne Adoro te devote, la prière O sacrum convivium, ou les strophes du Tantum ergo).

Communion eucharistique et spirituelle : Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui :

1° s’approche pour la première fois de la Sainte Table ou qui assiste pieusement à la première Communion d’autres personnes ;

2° pendant le temps du Carême, récite pieusement un Vendredi, après la communion, la prière Me voici, ô bon et très doux Jésus, devant la représentation de Jésus Christ crucifié ;

Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui fait, avec une formule pieuse légitimement approuvée :

1° un acte de communion spirituelle,

2° l’action de grâce après la communion (par exemple, Âme du Christ ; Me voici, ô bon et très doux Jésus).

Examen de conscience et acte de contrition : Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui, spécialement pour se préparer à la confession sacramentelle,

1° examine sa conscience avec le propos de se corriger ;

2° récite pieusement un acte de contrition, selon une quelconque formule légitime (par exemple, Je confesse à Dieu, Ps. pénitentiels).

Exercices spirituels et récollection mensuelle : Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui pendant au moins trois jours entiers se consacre aux exercices spirituels. Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui participe à une récollection mensuelle.

Semaine pour l’unité des chrétiens : L’Église catholique a très à cœur la prière que son Fondateur adressa au Père la veille de sa passion, " que tous soient un " ; c’est pourquoi elle exhorte instamment les fidèles à prier assidûment pour l’unité des chrétiens.

1. Une indulgence plénière est concédée au fidèle qui participe à quelque cérémonie lors de la semaine pour l’unité des chrétiens et qui assiste à la conclusion de cette semaine.

2. Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui récite dévotement une prière légitimement approuvée pour l’unité des chrétiens.

A l’article de la mort : Le prêtre qui administre les sacrements au fidèle en danger de mort n’omettra pas de lui donner la bénédiction apostolique avec l’indulgence plénière.

Si le prêtre ne peut être présent, Notre Sainte Mère l’Église concède avec bonté à ce fidèle l’indulgence plénière à l’article de la mort, pourvu qu’il soit bien disposé et qu’il ait récité habituellement quelques prières durant sa vie ; dans ce cas l’Eglise supplée aux trois conditions habituelles requises pour l’indulgence plénière.

Pour acquérir cette indulgence plénière, il est recommandé d’utiliser un crucifix ou une croix.

Le fidèle peut gagner cette indulgence plénière " in articulo mortis " même si, ce jour-là, il a déjà gagné une autre indulgence plénière.

Dans l’enseignement catéchétique, il faut informer les fidèles fréquemment et opportunément de cette salutaire disposition de l’Église.

En mémoire de la Passion et de la mort du Seigneur : Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui :

1° le Vendredi Saint, participe pieusement à l’adoration de la Croix au cours de l’office liturgique solennel ;

2° qui accomplit le pieux exercice du chemin de la croix, ou bien s’unit pieusement à celui célébré par le Souverain Pontife et retransmis par la télévision ou la radio.

Le pieux exercice du Chemin de la croix renouvelle la mémoire des douleurs que le divin Rédempteur endura dans le trajet depuis le prétoire de Pilate, où il fut condamné à mort, jusqu’au mont Calvaire, où pour notre salut il mourut sur la croix.

Pour obtenir l’indulgence plénière, on établit ce qui suit :

1) Ce pieux exercice doit se faire devant les stations du Chemin de Croix légitimement érigées.

2) Pour ériger un Chemin de Croix il faut quatorze croix, auxquelles on a pour l’utilité des fidèles l’habitude d’ajouter autant de tableaux ou d’images représentant les stations de Jérusalem.

3) Selon l’usage le plus commun, l’exercice consiste en quatorze lectures pieuses, auxquelles on rajoute quelques prières vocales. Cependant, pour l’accomplissement du pieux exercice, il suffit de méditer dévotement la Passion et la Mort du Seigneur, sans qu’il soit nécessaire de considérer chacun des mystères des stations.

4) On doit se déplacer d’une station à l’autre. Si le pieux exercice se fait publiquement et que le mouvement de toutes les personnes présentes ne puisse avoir lieu sans inconvénient, il suffit que se rende à chacune des stations au moins celui qui dirige l’exercice, tandis que les autres restent à leur place.

5) Ceux qui ont un empêchement légitime pourront gagner la même indulgence, en consacrant au moins un certain temps, par exemple un quart d’heure, à la lecture pieuse et à la méditation de la Passion et de la Mort de notre Seigneur Jésus-Christ.

6) On assimile au pieux exercice du Chemin de la Croix, y compris en ce qui concerne l’indulgence, d’autres pieux exercices approuvés par l’Autorité compétente, où l’on fait mémoire de la Passion et de la Mort du Seigneur, en maintenant toujours la division en quatorze stations.

Usage des objets de piété : Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui, en la solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, utilise en esprit de dévotion un objet de piété béni par le Souverain Pontife ou par tout autre évêque, en y ajoutant cependant une formule légitime de profession de foi.

Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui se sert en esprit de dévotion d’un tel objet de piété dûment béni par un prêtre ou un diacre.

Oraison mentale : Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui pratique pieusement l’oraison mentale pour son édification personnelle.

Assistance à la prédication sacrée : Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui après avoir écouté quelques prédications, à l’occasion des Missions sacrées, assiste en outre à leur clôture solennelle.

Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui assiste avec attention et dévotion à une autre forme de prédication de la parole de Dieu.

Prières à la Bienheureuse Vierge Marie : Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui :

1° récite pieusement le Rosaire marial dans une église ou un oratoire, ou en famille, dans une communauté religieuse, au sein d’une association de fidèles et en général lorsque plusieurs se retrouvent pour une fin honnête ;

2° s’unit pieusement à la récitation de cette prière par le Souverain Pontife, retransmise par la télévision ou la radio.

Dans les autres cas, l’indulgence est partielle.

En ce qui concerne l’indulgence plénière liée à la récitation du Rosaire marial, on établit ceci :

a) Il suffit d’en réciter seulement le tiers ; mais les cinq dizaines doivent être récitées sans interruption ;

b) A la prière vocale doit s’ajouter la pieuse méditation des mystères ;

c) Dans la récitation publique, les mystères doivent être énoncés selon la coutume locale approuvée ; dans la récitation privée, il suffit que le fidèle joigne à la prière vocale la méditation des mystères.

Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui :

1° récite pieusement le cantique du Magnificat ;

2° récite pieusement en début de matinée, ou vers midi, ou le soir, la prière Angelus Domini avec les versets et l’oraison, ou qui récite pendant le temps pascal l’antienne Regina caeli, avec l’oraison habituelle.

3° adresse pieusement à la Très Sainte Vierge Marie quelque prière approuvée.

Prières à l’ange gardien : Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui invoque pieusement son ange gardien avec une prière légitimement approuvée (par exemple, Ange de Dieu).18

Prières en l’honneur de Saint Joseph : Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui invoque pieusement Saint Joseph, Époux de la Bienheureuse Vierge Marie, par une prière légitimement approuvée.

Prières en l’honneur des Saints Apôtres Pierre et Paul : Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui récite pieusement la prière Saints Apôtres Pierre et Paul.

Prières en l’honneur des autres Saints et Bienheureux : Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui, le jour fixé au calendrier de la mémoire liturgique d’un saint, récite en son honneur l’oraison du Missel ou une autre prière légitimement approuvée.

De plus, pour favoriser la vénération et la piété envers les nouveaux saints ou bienheureux, on concède une fois, au cours de l’année qui suit cette proclamation, une indulgence plénière au fidèle qui visite dévotement une église ou un oratoire dans lesquels se déroulent les solennités en leur honneur, et y récite le Pater et le Credo ; on concède une indulgence partielle à celui qui accomplit pieusement cette visite dans le même temps.

Neuvaines, litanies et petits Offices : L’indulgence partielle est accordée au fidèle qui :

1° participe avec dévotion à une neuvaine publique (par exemple, avant la solennité de la Nativité du Seigneur, ou de la Pentecôte, ou de l’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie) ;

2° récite pieusement des Litanies approuvées (par exemple, du Très Saint Nom de Jésus, du Sacré-Cœur de Jésus, du Précieux Sang de notre Seigneur Jésus Christ, de la Sainte Vierge, de Saint Joseph, des Saints) ;

3° récite pieusement un petit office légitimement approuvé (par exemple, de la Passion de Notre Seigneur Jésus Christ, du Sacré-Cœur de Jésus, de la Sainte Vierge, de l’Immaculée Conception, de Saint Joseph).

Prières pour les bienfaiteurs : Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui, conduit par des sentiments de gratitude surnaturelle, récite pieusement une oraison légitimement approuvée pour les bienfaiteurs.

Prières pour les pasteurs : Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui :

1° en esprit de dévotion filiale, récite pieusement une prière légitimement approuvée pour le Souverain Pontife; 

2° de même, récite pieusement l’oraison du Missel pour l’évêque au début de son ministère pastoral ou à son jour anniversaire.

Prières de supplication et d’action de grâces : Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui participe dévotement, dans une église ou un oratoire, au chant ou à la récitation solennelle de :

1° l’hymne Veni Creator (" Viens Esprit Saint "), le premier de l’an pour implorer l’aide divine pour tout le cours de l’année, ou encore en la solennité de la Pentecôte ;

2° l’hymne Te Deum (" A toi Dieu "), le dernier jour de l’année, en action de grâces à Dieu pour tous les bienfaits reçus tout au long de l’année.

Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui :

1° au début et à la fin de la journée,

2° en commençant et en accomplissant son travail,

3° avant et après le repas, fera dévotement une prière de supplication et d’action de grâces approuvée légitimement.

Première Messe des prêtres et célébrations jubilaires des Ordinations : Une indulgence plénière est accordée :

1° au prêtre qui célèbre sa première Messe en présence de peuple au jour fixé,

2° aux fidèles qui assistent avec dévotion à cette Messe.

De même, une indulgence plénière est accordée

1° à ceux qui célèbrent le 25e, 50e, 60e et 70e anniversaire de leur ordination sacerdotale, et qui auront renouvelé devant Dieu la résolution d’accomplir fidèlement les devoirs de leur vocation ;

2° aux évêques qui lors des 25e, 40e et 50e anniversaires de leur ordination épiscopale auront renouvelé devant Dieu la résolution d’exercer fidèlement les devoirs de leur état ;

3° aux fidèles qui assistent dévotement à la célébration de la Messe jubilaire.7

Profession de foi et actes des vertus théologales : Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui dans la célébration de la Vigile pascale ou le jour anniversaire de son baptême, renouvelle les promesses du baptême selon une formule légitimement approuvée.

Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui :

1° renouvelle les promesses du baptême par une formule quelconque ;

2° fait dévotement le signe de la croix, en disant selon l’usage : Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen ;

3° récite pieusement le symbole des Apôtres ou le symbole de Nicée-Constantinople ;

4° récite pieusement, selon une quelconque formule légitime, les " actes " de Foi, d’Espérance et de Charité.

Pour les fidèles défunts : Une indulgence plénière, applicable seulement aux âmes du Purgatoire, est accordée au fidèle qui :

1° visite dévotement le cimetière et prie pour les défunts, ne serait-ce que mentalement, entre le 1er et le 8 novembre.

2° le jour où est célébrée la commémoration de tous les fidèles défunts (ou bien, avec le consentement de l’Ordinaire, le dimanche précédent ou suivant, ou le jour de la solennité de la Toussaint), visite pieusement une église ou un oratoire et y récite le Pater et le Credo.

Une indulgence partielle applicable seulement aux âmes du Purgatoire, est accordée au fidèle qui :

1° visite dévotement un cimetière et prie pour les défunts, ne serait-ce que mentalement ;          

2° récite dévotement les Laudes ou les Vêpres de l’Office des défunts, ou l’invocation Requiem aeternam.

Lecture de l’Écriture Sainte : Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui lit la Sainte Écriture, dans une version approuvée par l’autorité compétente, avec la vénération due à la parole divine et par manière de lecture spirituelle, pendant au moins une demi-heure. Si le temps est plus court l’indulgence est partielle.

Si pour un motif raisonnable quelqu’un ne peut lire, une indulgence plénière ou partielle lui est concédée comme ci-dessus s’il écoute le texte de l’Écriture lu par un autre, ou au moyen d’instruments " video " ou " audio ".

Synode diocésain : Une indulgence plénière est accordée une seule fois au fidèle qui, pendant le temps du Synode diocésain, visite pieusement l’église où se tient le Synode et y récite le Pater et le Credo.

Visite pastorale : Une indulgence plénière est accordée une seule fois au fidèle qui, lors de la visite pastorale, assiste à un office présidé par le Visiteur.

Visites de lieux sacrés : Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui visite en y récitant pieusement le Pater et le Credo :

1° l’une des quatre basiliques patriarcales de Rome, soit en s’y rendant avec d’autres pèlerins, soit au moins en exprimant durant la visite son attachement de soumission filiale envers le Pontife Romain ;

2° une basilique mineure :

a) en la solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul,

b) le jour de la solennité du Titulaire,

c) le 2 août, jour de l’indulgence de la " Portioncule ",

d) une fois dans l’année, un jour au choix du fidèle ;

3° l’église cathédrale : 

a) en la solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul,

b) le jour de la solennité du Titulaire,

c) lors de la célébration liturgique de la Chaire de Saint Pierre Apôtre,

d) le jour de la dédicace de l’Archibasilique du Saint Sauveur au Latran,

e) le 2 août, jour de l’indulgence de la " Portioncule " ;

4° un sanctuaire international, national ou diocésain constitué par l’autorité compétente 

a) le jour de la solennité du Titulaire,

b) une fois dans l’année, un jour au choix du fidèle ;

c) à chaque fois qu’il participe à un pèlerinage collectif à ce sanctuaire ;

5° l’église paroissiale

a) le jour de la solennité du Titulaire,

b) le 2 août, jour de l’indulgence de la " Portioncule " ;

6° une église ou un autel, le jour même de leur dédicace ; 

7° une église ou un oratoire d’un Institut de Vie consacrée ou d’une Société de vie apostolique, le jour consacré à leur fondateur. 

Une indulgence plénière est accordée au fidèle qui participe aux offices d’une église le jour où elle est " Station " ; s’il la visite avec dévotion, à chaque fois l’indulgence sera partielle

Une indulgence partielle est accordée au fidèle qui visite pieusement un cimetière des premiers chrétiens ou " catacombe ".

Annexe : Le grand pardon d’Assise, le 2 août

L'une des belles traditions franciscaines, qui fait partie de l’héritage, est celle de l'indulgence de la Portioncule, le 2 août. Cette tradition, remontant à l'an 1216, du vivant même de saint François, a son point de départ dans une toute petite chapelle d'Assise, Sainte-Marie-des-Anges, et possède l'incroyable pouvoir de nous faire entrer dans l'expérience du grand pardon donné par Dieu en toute gratuité.

L’histoire de cette Indulgence plénière[3]

L'histoire du choix de la chapelle Sainte-Marie-de-la-Portioncule remonte à une histoire d'expulsion de la masure de Rivo-Torto. L'évêque n'avait rien à offrir à François, ni les chanoines de Saint-Rufin. François fut tiré d'embarras par les Bénédictins du mont Subasio, qui louèrent la petite chapelle aux frères moyennant une boîte de quelques kilos de poissons chaque année. Portioncule désigne une petite portion de terrain. C'est là que les premiers frères autour de François accentuèrent la dimension contemplative de leur vie : Depuis longtemps, ce lieu portait le nom prédestiné de Portioncule, non sans un dessein spécial de la Providence, car il devait échoir à des hommes qui désireraient ne rien posséder au monde. C'est ici que le Très-Haut nous a multipliés. C'est ici que la lumière de sa sagesse a éclairé le cœur de ses pauvres, ici que le feu de son amour a embrasé nos volontés. Ici que celui qui priera d'un cœur fervent obtiendra ce qu'il demande (1 Celano, 106).

À l'été 1216, le Pape Innocent III meurt à Pérouse. Deux jours après, le 18 juillet, est élu Honorius III, un vieillard malade qui donnait largement aux pauvres et avait une belle parenté spirituelle avec saint François. Quelques jours plus tard, le Petit Pauvre se rendit saluer le nouveau Pape avec frère Masseo, et lui adresser une demande : la même remise plénière des péchés que venait d'accorder le concile de Latran aux croisés de Terre Sainte. Cette indulgence était aussi accordée par extension à ceux qui, ne pouvant partir, soutenaient l'expédition de leurs aumônes. François revendiquait le droit des pauvres, en demandant qu'il n'y ait aucun sou ou oblation à débourser.

Très Saint-Père, dit François, il y a quelque temps je vous ai réparé une église en l'honneur de la Vierge mère du Christ. Je supplie d'y mettre, à l'occasion de sa dédicace, une indulgence sans oblation, c'est-à-dire l'offrande d'une somme proportionnée à la fortune de celui qui obtenait l'indulgence.

- Et de combien d'années veux-tu cette indulgence? dit Honorius sans s'apercevoir que tacitement il accordait déjà le premier point.

- Très Saint-Père, répondit François, ce ne sont pas des années que je demande à Votre Sainteté, mais ce sont des âmes. Je désirerais que tout homme qui entre dans cette église en se repentant de ses péchés, qui s'en est confessé et en a obtenu l'absolution, fût délié de toute faute et de tout châtiment depuis le jour de son baptême jusqu'au jour et à l'heure où il est entré dans cette église.

- Ce n'est pas la coutume de la curie romaine, répondit le Pape, d'accorder une pareille indulgence.

- Seigneur, répliqua François, ce que je demande, ce n'est pas moi qui vous le demande, mais celui de la part de qui je viens, le Seigneur Jésus-Christ.

Et cette fois le pape répondit aussitôt : Oui, je t'accorde cette indulgence.

Cet entretien avait pour témoins plusieurs cardinaux qui jusqu'alors avaient gardé le silence. Ils crurent que le nouvel élu manquait de connaissances en administration et lui dirent : Mais, Seigneur, si vous accordez à cet homme une pareille indulgence, vous détruisez celle de la croisade, et celle des sanctuaires apostoliques perdra toute valeur.

- Nous la lui avons donnée et octroyée, dit Honorius, nous ne pouvons revenir sur ce qui est fait ; mais nous la modifierons de façon à ce qu'elle ne s'étende qu'à un jour naturel. Dès maintenant, nous accordons que quiconque viendra et entrera dans cette église, bien repentant et après s'être confessé, soit absous de toute peine et de toute coulpe ; et nous voulons que cette indulgence soit valable chaque année, à perpétuité, seulement pendant une journée à partir des premières vêpres jusqu'aux vêpres du lendemain.

François était au comble de la joie et s'en allait sans attestation écrite, quand le pape le rappela pour lui dire de se munir de lettres patentes. François n'en voulut pas : Dieu saura bien lui-même mettre son œuvre en lumière.

 

 

 

 

 


[1] Indulgentiarium doctrina, normes pour l’application des indulgences.

[2] Cf. Enchiridion des indulgences, normes et concessions, Texte français, éditions Lethielleux, 2000.

[3] Article écrit par Roland Bonenfant, ofm. 

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