L’Eglise et les relations sexuelles prénuptiales
Revenons sur cette question importante. Pourquoi l’Eglise est-elle contre les relations sexuelles avant le mariage ? Pourquoi fait-elle la promotion de la chasteté ? Et pourtant, n’est-ce pas un risque de ne pas se « tester » avant le mariage ? C’est ce que se demandent souvent les jeunes d’aujourd’hui.
Cette question est sans doute l’un des grands problèmes que les jeunes ont à affronter. L’incroyable expansion de ce phénomène de normalisation des relations sexuelles hors mariage dans la société et parmi les jeunes a créée pour ainsi dire une sorte de droit dans les couples. Pourquoi ?
Les causes encrées malheureusement dans notre époque sont évidentes :
-Réduction de l’amour au sexe.
-Réduction du sexe à la génitalité.
-Imposition culturelle
-Présence continuelle de la pornographie par les moyens de communication.
-Perte du sens de la chasteté et de la beauté de la virginité.
-Manque d’éducation de l’affectivité en générale[1].
Sur ce sujet notre mère l’Église est claire et nous enseigne : «La fornication est l’union charnelle en dehors du mariage entre un homme et une femme libres. Elle est gravement contraire à la dignité des personnes et de la sexualité humaine naturellement ordonnée au bien des époux ainsi qu’à la génération et à l’éducation des enfants. En outre c’est un scandale grave quand il y a corruption des jeunes »[2].
Avant de continuer je voudrais m’arrêter sur trois conséquences particulières des relations pré-matrimoniales (il y en a plusieurs) dont on parle très peu. Cela nous donnera une explication à l’heure de répondre pourquoi l’Eglise nous protège de ces inclinaisons.
Première conséquence : une sexualité prématurée, cause de dépression et de suicide. C’est un fait malheureusement très peu connu. En juin 2003, le Center for Data Analysis Report a publié une étude de Robert Rector, Kirk Johnson y Lauren Noyes appelée: « les adolescents sexuellement actifs sont beaucoup plus inclinés à déprimer et à être tentés par le suicide ». Cette étude compare les adolescents qui ne sont pas sexuellement actifs avec ceux qui le sont et constate que ces derniers sont significativement moins enclins à être heureux et plus souvent sujets à la dépression et tentés par le suicide. L’étude conclut donc: « l’activité sexuelle précoce est un facteur déterminant dans la détérioration de la capacité émotionnelle chez les jeunes américains »[3]. Et le docteur Meg Meeker, médecin spécialiste des adolescents, signale : « L’activité sexuelle des jeunes conduit à une tourmente émotionnelle et à une angoisse psychologique…elle conduit aussi à de rapports vides, à des sentiments d’autodestruction et d’inutilité. Tout cela, bien entendu, précède la dépression »[4].
Deuxièmes conséquence : l’autre conséquence que je voulais déjà signaler ici, même si l’on reparlera tout à l’heure, ce sont les échecs matrimoniaux. Beaucoup de personnes ou de couples sont persuadés que les relations sexuelles sont indispensables pour bien se préparer à la vie conjugale. Pourtant les faits démontrent le contraire. Le docteur Lopez Ibor, psychiatre, a dit avec clarté que « les relations sexuelles avant le mariage ne sont pas du tout nécessaires pour une future harmonie matrimoniale ». Soyons sûrs ces types de relations ne peuvent pas garantir la bonne réussite de la vie matrimoniale. « Parce que le mariage, explique le Père Jorge Loring, est beaucoup plus que l’harmonie sexuelle. Et la preuve nous la trouvons dans le fait que la plupart des couples fracassés qui fréquentent le psychiatre ont eu de rapports sexuels avant le mariage… Carlos Soler, du tribunal des causes matrimoniales de Barcelone, affirme que la plupart des mariages qui demandent une déclaration de nullité matrimoniale ont eu des rapports sexuels avant le mariage. Une étude fait par des sociologues de l’Université de Wisconsin (Etats-Unis) sur un totale de 13.000 individus (hommes et femmes), a mis en évidence que le nombre des couples qui ont eu des rapports sexuels avant le mariage et qui ont échoués en tant que mariés a été beaucoup plus élevé que les couples qui n’en ont pas eu »[5].
Troisième conséquence : l’avortement. C’est quasi-quotidiennement que je rencontre des jeunes filles qui veulent avorter ou qui l’ont déjà fait et qui viennent me voir pour soit se réconcilier avec Dieu, soit demander conseil. Mais toutes, elles viennent avec une grande tristesse. En effet la promiscuité, l’âge, la peur des parents, les croyances de la propre culture peuvent malheureusement exercer une influence énorme sur les jeunes filles à l’heure de décider de garder ou non l’enfant. Pour cette raison, les Évêques du Congo, dans leur lettre de Carême 1972 intitulée « Le chrétien dans la Communauté Nationale », parlaient ainsi du sérieux de la vie aux jeunes : « Il faut que les jeunes gens et les jeunes filles découvrent le sérieux et la grandeur de l’amour humain, pour que cessent le dévergondage et la multiplication inquiétante des avortements qui s’ensuit. Ces avortements montrent que les jeunes acquièrent de plus en plus difficilement le sens du sérieux de la vie, malgré les études poussées qu’ils peuvent faire. Ceci est inquiétant pour l’avenir de notre peuple, sans même qu’il soit besoin de parler des conséquences néfastes qu’entraînent les pratiques abortives clandestines : maladies, stérilité, etc. ».
L’Eglise, donc, nous aide, parce qu’elle est pour l’amour bien compris. Ne confondons pas vrai amour et sexe. Penser que seule la sexualité constitue automatiquement une expression de paix et d'amour est d'une grande naïveté et la source d'une dangereuse confusion. L’abbé Grosjean affirme : « La vérité de ce geste est d’être le signe d’un amour exclusif et définitif. Un don total, de toute la personne, pour exprimer un amour total. Un don qui ne peut se reprendre, qui engage, qui marque la personne dans toutes ses dimensions, qui crée un lien charnel très fort pour révéler et exprimer à celui ou celle qu’on aime un ‘oui’ définitif qui ne se reprendra pas »[6].
Même si on ne peut pas nier que les fiancés peuvent commencer à s’aimer vraiment, on peut affirmer certainement que le rapport sexuel en cette étape de leur vie ne signifie pas ni une véritable manifestation de l’amour, ni une vraie donation. Selon le psychiatre américain Erich Fromm dans son livre L'art d’aimer écrit: « Le désir sexuel peut être stimulé par l'angoisse de la solitude, par l'espoir de conquérir ou d'être conquis, par la vanité, par le souhait de blesser et même de détruire, tout autant qu'il peut l'être par l'amour. Il semble que toute émotion forte, l'amour n'en étant qu'une parmi d'autres, ait le privilège de stimuler le désir sexuel et de se l'incorporer. Parce que la plupart des gens associent en esprit le désir sexuel et l'idée de l'amour, ils en arrivent facilement à la conclusion erronée qu'ils sont mutuellement amoureux lorsqu'ils se désirent physiquement ».
Récemment une fille est venue me voir pour me raconter sa situation. Elle est enceinte et elle vit avec son copain. Leurs parents africains se sont déjà rencontrés pour faire le mariage traditionnel, mais puisqu’elle est enceinte il faut qu’elle accouche d’abord et puis par la suite on procédera au mariage traditionnel et enfin seulement après le mariage religieux. Or, pendant ce temps d’attente ces jeunes gens vivent une vie conjugale active. En me racontant sa situation et son désir de communier et de se confesser, je lui ai expliqué qu’il fallait changer sa façon de vivre et rompre cette situation. Elle m’a répondu qu’elle serait parfaitement d’accord et capable de le faire, mais qu’elle avait trop peur que son copain n’ait pas la force de résister sexuellement et aille comble son désir ailleurs… Est-il possible de vivre avec une telle personne ? Je lui ai dit encore que si pendant ce temps d’attente et de préparation ils étaient capables de se montrer de l’amour et du respect sans pour autant avoir de relation sexuelle, alors ils pouvaient commencer à rêver d’être un foyer exemplaire, fidèle et saint. Autrement c’est la ruine de leur couple qui risque d’arriver.
En effet, lui dis-je, dans la vie matrimoniale, il y a beaucoup des circonstances dans lesquelles les époux ne peuvent pas avoir de rapports sexuels: pendant un certain temps de la grossesse, après un accouchement, pendant certaines maladies, etc. Alors demandons-nous : les époux seront-ils capables de s’aimer affectivement et spirituellement sans manquer à la fidélité ? Pourrais-tu être l’unique épouse (femme) de ton époux même si tu ne peux pas satisfaire ses désirs sexuels à certains moments de ta vie ? Il faut pouvoir répondre à ces questions durant le temps des fiançailles ou de préparation au mariage. Pas après. Après c’est trop tard. Il faut savoir aussi qu’aucune personne, normalement équilibrée psychologiquement, ne peut avoir des désirs sexuels si forts qu’il ne pourrait se contenir. Attention donc ! Si ton fiancé ne peut pas se contenir maintenant, sois sûre qu’il n’a pas pu se contenir dans ses relations précédentes avec d’autres filles et on peut parfaitement supposer qu’il ne pourra pas se contenir dans le futur, lorsque vous serez mariés et que tu ne pourras pas satisfaire ses désirs sexuels comme nous l’avons déjà dit. Donc il faut qu’il te démontre qu’il est normal, c’est-à-dire qu’il peut vivre la chasteté par amour et par respect de sa copine et plus tard de son épouse.
Pour cela il faut toujours revenir sur la bonne compréhension de l’amour. Dans ce sens le pape François en parlant aux jeunes de Turin leur disait : « Mais qu’est-ce que l’amour ? « C’est un feuilleton, père ? Ce que nous voyons dans les feuilletons télé ? » Certains pensent que c’est cela l’amour. Parler d’amour, c’est si beau, on peut dire de belles choses, de belles, belles choses. Mais l’amour a deux axes pour bouger, et si une personne, un jeune, n’a pas ces deux axes, n’a pas ces deux dimensions de l’amour, ce n’est pas de l’amour. Tout d’abord, l’amour est plus dans les faits que dans les paroles: l’amour est concret… Il ne suffit pas de dire : « Je t’aime, j’aime tout le monde ». Non. Que fais-tu par amour ? L’amour se donne. Souvenez-vous que Dieu a commencé à parler d’amour quand il s’est impliqué avec son peuple, quand il l’a choisi, a fait une alliance avec lui, l’a sauvé et a pardonné tant de fois – Dieu est très patient! –: il a posé des gestes d’amour, des actes d’amour. Et la seconde dimension, le second axe autour duquel l’amour gravite est celui de la transmission: l’amour se transmet, c’est-à-dire l’amour écoute et répond, l’amour se fait dans le dialogue, dans la communion. L’amour n’est ni sourd ni muet, il communique. Ces deux dimensions sont très utiles pour comprendre ce qu’est l’amour, qui n’est pas un sentiment romantique à un moment précis, ou une histoire, mais un sentiment concret, qui s’exprime dans les faits. Il se transmet, c’est-à-dire qu’il est dans le dialogue, toujours »[7].
L’Eglise considère donc la relation sexuelle comme un don total de soi-même, de toute sa personne. Donation totale qui signifie, donation spirituelle, psychique, et physique. Il ne s’agit pas alors de se prêter un petit peu par plaisir. Il s’agit d’une communion tellement pleine que deux corps ne font plus qu’un et cela ne peut pas se vivre, en vérité, sans un engagement de vie commune et définitive.
Qu’on le veuille ou non, la relation sexuelle, au-delà de l’intimité des corps, atteint les profondeurs de l’âme. C’est notre être le plus profond qui est engagé. Et cette vérité doit être réfléchie et muris par les époux et les fiancés et aussi par ces jeunes qui pensent qu’il s’agit d’un divertissement… quelque chose pour s’amuser ensemble. Attention ! Débrancher le corps de l’âme, c’est un divorce intérieur, une sorte de schizophrénie. C’est pourquoi l’Eglise protège ce chef d’œuvre de Dieu qu’est la sexualité de tout ce qui peut l’abîmer ou la pervertir.
Si l’amour est vrai, et empreint de confiance mutuelle (manifestés dans un engagement à vie pour toujours), la vie sexuelle est toujours belle. C’est justement à force de se tester qu’on devient incapable de se donner. Vivre une relation amoureuse dans le respect de l’autre et dans la chasteté permet à l’amour d’aller beaucoup plus profond, et donc de rester d’autant plus fidèle. C’est comme ça que la fidélité devient possible.
Des relations sexuelles précoces court-circuitent un cheminement amoureux en profondeur. Les centaines de milliers de jeunes qui aujourd’hui choisissent, parfois publiquement, de vivre la chasteté jusqu’au mariage laissent ainsi à leur amour la possibilité de s’affiner en mille délicatesses. C’est un vrai chemin de sainteté chrétienne.
Le Père Marie-Dominique Philippe en répondant justement à cette question explique que les fiançailles sont pour apprendre à s’aimer tout d’abord intérieurement et elles consistent, justement, à faire que l’amour spirituel, intérieur et pas seulement sensible ou physique puisse suffisamment se développer avant toute relation sexuelle, pour que ces relations soient portées par un véritable amour spirituel et intérieur. C’est le premier but des fiançailles dit-il : permettre à l’amour spirituel et intérieur de se développer de la manière la plus parfaite qui soit ; un amour spirituel lié à la charité, lié à l’amour divin, à l’amour du Christ[8].
Dix bonne raisons pour vivre la chasteté avant le mariage[9]
Je trouve ces raisons pour vivre la chasteté avant le mariage très opportunes pour les jeunes d’aujourd’hui.
Comme nous l’avons déjà dit la crise des valeurs a conduit bon nombre de jeunes à voir le sexe comme le centre de leur relation amoureuse. Dans cette optique, les hommes sont considérés comme des « gagnants » et les femmes comme des « expertes », tandis que celui qui reste chaste est taxé de bégueule, d’incapable sexuel ou de refoulé. Cependant, la réalité est toute autre. Voici 10 raisons de promouvoir chez les jeunes la chasteté pendant les fiançailles.
1. Cela aide à mieux communiquer pendant les fiançailles. Quand des fiancés vivent l’abstinence sexuelle, ils communiquent bien parce qu’ils ne sont pas centrés uniquement sur le plaisir, mais sur la joie de partager des points de vue et des expériences. En outre, leurs conversations sont plus profondes. La relation sexuelle peut être une façon parfois d’éviter l’effort que suppose une véritable connaissance, comme parler de problèmes personnels profonds et travailler sur les différences fondamentales existant entre les deux partenaires.
2. L’amitié grandit au sein de la relation. La proximité physique peut amener les adolescents à penser qu’ils sont émotionnellement proches, quand en fait ils ne le sont pas. Une relation romantique consiste essentiellement à cultiver une amitié, et il n’y a pas d’amitié sans conversation et sans partager des intérêts. La conversation personnelle crée des liens d’amitié, et aide à découvrir l’autre, à connaître ses défauts et ses qualités. Certains jeunes se laissent entraîner par la passion et quand ils se connaissent en profondeur, ils déchantent. Et ils ne se sont pas connus parce qu’ils n’ont pas réussi à être amis.
3. Leur relation avec les parents des deux côtés est meilleure. Lorsque l’homme et la femme se respectent mutuellement, leur amour mûrit et ils s’entendent mieux avec les parents des deux côtés. En général, les parents préfèrent que leurs enfants célibataires vivent la continence, et se sentent préoccupés s’ils savent qu’ils sont sexuellement actifs sans être mariés. Quand un couple de fiancés sait qu’il faut cacher leur relation, la culpabilité et le stress augmentent en eux. Les fiancés qui décident d’attendre ont des rapports plus cordiaux avec leurs propres parents et ceux de l’autre.
4. Vous vous sentez plus libre de vous demander si cette relation amoureuse vous convient. Les rapports sexuels ont le pouvoir d’unir deux personnes avec force, et peuvent prolonger une relation peu saine fondée sur l’attirance physique ou un besoin de sécurité. Une personne peut se sentir «piégée» dans une relation : elle voudrait en sortir car, au fond, elle ne la désire pas, mais ne trouve pas de porte de sortie. Une personne qui n’a pas eu de rapports sexuels peut rompre plus facilement le lien affectif qui l’attache à l’autre, car elle n’a pas connu cette puissante intimité sur le plan physique. En outre, s’il y a une grossesse, les personnes ne se sentent pas aussi libres de décider s’ils se séparent, se marient, se mettent à travailler, etc.
5. La générosité est encouragée, et non l’égoïsme. Les rapports sexuels pendant la relation amoureuse invitent à l’égoïsme et à sa propre satisfaction, inclinent à se sentir en concurrence avec d’autres personnes qui peuvent paraître plus séduisantes pour le ou la partenaire. Le sentiment d’insécurité et l’égoïsme sont alors encouragés, parce que quand vous commencez à entrer dans des intimités, la tendance est de demander plus et plus.
6. Il y a moins de risque d’abus physique ou verbal. Le sexe en dehors du mariage est associé à la violence. Par exemple, on constate plus du double d’agressions physiques entre couples qui cohabitent sans engagement qu’entre les couples mariés. Il y a moins de jalousie et moins d’égoïsme dans les couples de fiancés qui décident de reporter à plus tard les rapports sexuels que dans ceux qui se laissent emporter par leurs passions et leurs instincts.
7. Cela ouvre à d’autres façons de montrer son affection. Les couples qui vivent l’abstinence trouvent des détails nouveaux pour témoigner de leur affection ; ils montrent davantage d’inventivité et d’ingéniosité pour que tout se passe bien et se montrer mutuellement leur intérêt. La relation se renforce et ils ont plus de chance de se connaître sur le plan de leur personnalité, de leurs habitudes et sur la manière de maintenir une relation.
8. Il y a plus de chance de réussir dans le mariage. Des études ont montré que les couples qui ont cohabité sont plus susceptibles de divorcer que ceux qui n’ont pas cohabité.
9. Si vous décidez de « casser » la relation, vous souffrirez moins. Les liens que crée l’activité sexuelle, par leur nature sont des liens forts ; alors quand survient une rupture, plus forte est la douleur que produit la rupture du fait des liens établis. Quand on n’a pas eu de rapports intimes, et qu’on décide de se séparer, la séparation est moins dévastatrice.
10. Vous vous sentirez meilleur en tant que personne. Les adolescents sexuellement actifs perdent souvent l’estime de soi et reconnaissent vivre avec un sentiment de culpabilité. Quand ils décident de renoncer à l’intimité physique, ils se sentent comme neufs et grandissent en tant que personnes. En outre, ils améliorent leur potentiel intellectuel, artistique et social, en mettant toute cette énergie créatrice à développer leurs talents.
Conclusion : Donc, pour les fiancés, le fait de choisir de ne pas vivre ensemble et de ne pas user leur corps dans les relations sexuelles est une décision, un choix, un acte libre qu’ils prennent, pour vivre dans le Christ la vérité de l’étape de vie où ils sont. C’est une école de l’écoute et du respect de l’autre. Et c’est cette école qui produit des hommes et de femmes pour le Royaume de Cieux.
L’amour qui ne sait pas attendre n’est pas amour ; l’amour qui ne sacrifie pas n’est pas amour ; l’amour qui n’est pas vertu n’est pas amour.
Et nous les Prêtres, n’ayons pas peur d’aider ces jeunes qui ont besoin de nous. N’ayons pas peur de travailler pour que les jeunes puissent vivre cette vertu. L’exemple du Bienheureux Tansi béatifié par Saint Jean Paul II au Nigeria peut nous encourager. En 1940, le Père Michel Tansi est nommé curé à la paroisse de Dunukofia. Il déploie toute son intelligence pratique au service de son zèle sacerdotal. Des projets multiples fourmillent dans son esprit. Il est préoccupé de ce que, conformément à la coutume du pays, peu de jeunes filles parviennent vierges au mariage. Pour remédier à cette situation, il fait construire des pensionnats où celles-ci pourront recevoir une éducation religieuse vraiment chrétienne ainsi qu'une formation pratique pour devenir de bonnes épouses et mères de famille. Cela ne va pas sans oppositions de la part de nombreux jeunes hommes qui se croient un droit aux relations prénuptiales. Toutefois, le Père Tansi demeure ferme, bien conscient que l'acte sexuel doit prendre place exclusivement dans le mariage; en dehors de celui-ci, il constitue toujours un péché grave et exclut de la communion sacramentelle.
Le Père Michel attire de nombreuses bonnes volontés pour l'aider dans ses constructions et travaux divers, et lui-même s'y investit de toute sa personne. Attentif aux besoins de ses paroissiens, il montre de l'intérêt pour chacun et se penche sur tous les problèmes rencontrés, grands ou petits en particulier avec ces filles en difficultés. Il désire surtout rapprocher ses fidèles de Dieu. Il passe beaucoup de temps à prier et se mortifie souvent.
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Le Pape Benoît XVI affirme: «Le monde a besoin de vies transparentes, d'âmes claires, d'intelligences simples, qui refusent d'être considérées comme des créatures objets de plaisir. Il est nécessaire de dire non à ces moyens de communication sociale qui tournent en ridicule la sainteté du mariage et la virginité avant le mariage. C'est précisément là que nous est donnée dans la Vierge la meilleure défense contre les maux qui affligent la vie moderne; la dévotion mariale est la garantie certaine de protection maternelle et de tutelle à l'heure de la tentation» (Homélie du 11 mai 2007).
[1] Cf. Fuentes, M, Li creo maschio et femmina, p. 15.
[2] Cf. CEC, n. 2353.
[3] Cf. Miguel Fuentes, La Castidad es posible? San Rafael, 2006, p. 131.
[4] Meeker, Epidemic: How Teen Sex Is Killing Our Kids, p. 64.
[5] Cité par Jorge Loring, Para salvarte, 68, 15; Edapor, Madrid 1998, p.379.
[6] Cf. Grosjean, Aimer en vérité, p. 43.
[7] Cf. François, discours que le pape a prononcé d'abondance de cœur auprès des jeunes piémontais, au premier jour de sa visite pastorale à Turin. Rome, 22 juin 2015 (ZENIT.org)
[8] Cf. Marie-Dominique Philippe, Au cœur de l’amour; entretien sur l’amour, le mariage et la famille, Fayard, 1987, p. 134.
[9] Article traduit de l’édition espagnole d’Aleteia par Elisabeth de Lavigne. On peut lire l’original en espagnol en Marta Morales: « 10 razones para vivir la abstinencia en el noviazgo », (www.almas.com.mx).