MISERICORDIEUX COMME LE PERE
Indulgences Jubilé de la Miséricorde[1]
Ecrivait le pape François concernant la prochaine année sainte de la miséricorde dans la bulle « Misericordiae Vultus » : « Le jubilé amène la réflexion sur l’indulgence. Elle revêt une importance particulière au cours de cette Année Sainte. Le pardon de Dieu pour nos péchés n’a pas de limite. Dans la mort et la résurrection de Jésus-Christ, Dieu rend manifeste cet amour qui va jusqu’à détruire le péché des hommes. Il est possible de se laisser réconcilier avec Dieu à travers le mystère pascal et la médiation de l’Eglise. Dieu est toujours prêt au pardon et ne se lasse jamais de l’offrir de façon toujours nouvelle et inattendue. Nous faisons tous l’expérience du péché… La miséricorde de Dieu est cependant plus forte que ceci ».
« Elle devient indulgence du Père qui rejoint le pécheur pardonné à travers l’Epouse du Christ, et le libère de tout ce qui reste des conséquences du péché, lui donnant d’agir avec charité, de grandir dans l’amour plutôt que de retomber dans le péché.…Vivre l’indulgence de l’Année Sainte, c’est s’approcher de la miséricorde du Père, avec la certitude que son pardon s’étend à toute la vie des croyants. L’indulgence, c’est l’expérience de la sainteté de l’Eglise qui donne à tous de prendre part au bénéfice de la rédemption du Christ, en faisant en sorte que le pardon parvienne jusqu’aux extrêmes conséquences que rejoint l’amour de Dieu. Vivons intensément le Jubilé, en demandant au Père le pardon des péchés et l’étendue de son indulgence miséricordieuse ».
Le Pape François désire donc que l’indulgence jubilaire soit pour chacun une expérience authentique de la miséricorde de Dieu, qui accueille et pardonne, oubliant entièrement le péché commis.
Qu’est-ce qu’une indulgence ?
On la définit ordinairement dans le Code de Droit canonique et dans le Catéchisme de l'Église catholique: «L'indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l'action de l'Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints».
Elle peut être partielle ou plénière. Elle peut être aussi appliquée pour les défunts. Elle est un acte de juridiction, dépend donc de la volonté du supérieur qui a le pouvoir de l'accorder. Pour cela c’est le Pape qui donne les indications de comment et quand on peut gagner les indulgences et si elles sont ou pas applicables aux défunts : ainsi, une indulgence accordée pour les vivants, n'est point applicable aux morts: c'est le sentiment commun des théologiens. Pareillement, une indulgence accordée pour les morts, comme celle d'un autel privilégié, ne peut être gagnée par les vivants pour eux-mêmes ni leur être appliquée par un autre. Si par contre elle était déclarée applicable aux vivants et aux morts, on ne pourrait la gagner simultanément pour soi et pour un défunt. L’intention donc doit être claire de part de la personne qui bénéficie d’une indulgence.
L'application de l'indulgence est un acte humain, qui suppose un choix libre: celui qui veut l’appliquer pour un défunt doit donc avoir dans l'esprit une personne déterminée, et la recommander spécialement à Dieu. Il est bien plus sûr d'avoir une intention précise. On pourrait sans difficulté se proposer le soulagement de l'âme la plus abandonnée, de celui pour qui l'on est le plus obligé de prier, etc.
Quelles conditions pour l’obtenir ?
Le Pape François nous explique que pour obtenir une indulgence il est important qu’au moment d’en obtenir une on soit uni, avant tout, au Sacrement de la Réconciliation et à la célébration de la sainte Eucharistie par une réflexion sur la miséricorde. Il sera nécessaire aussi d’accompagner ces célébrations par la profession de foi et par la prière pour la personne et pour les intentions du Pape François et pour le bien de l’Eglise et du monde entier.
Et cela pourra se faire 8 jours avant de recevoir l’indulgence ou 8 après l’avoir reçue.
En particulier, compte tenu de l’esprit propre de cette Année Sainte, il est suggéré de réciter la belle prière du Pape François pour le Jubilé, et de conclure le temps de prière par une invocation au Seigneur Jésus Miséricordieux (par exemple « Jésus Miséricordieux, j’ai confiance en Toi »).
Comment obtenir une indulgence de la miséricorde?
1. Pour vivre et obtenir l’indulgence, les fidèles sont appelés à accomplir un bref pèlerinage vers la Porte Sainte, ouverte dans chaque Cathédrale ou dans les églises établies par l’évêque diocésain, ainsi que dans les quatre basiliques papales à Rome, comme signe du désir profond de véritable conversion.
2. Par contre ceux qui pour divers motifs, n’auront pas la possibilité de se rendre à la Porte Sainte, comme les malades et les personnes âgées et seules, que leurs conditions empêchent souvent de sortir de chez eux, « il sera d’une grande aide, disait le Pape François, de vivre la maladie et la souffrance comme expérience de proximité au Seigneur qui, dans le mystère de sa passion, mort et résurrection, indique la voie maîtresse pour donner un sens à la douleur et à la solitude. Vivre avec foi et espérance joyeuse ce moment d’épreuve, en recevant la communion ou en participant à la Messe et à la prière communautaire, également à travers les divers moyens de communication, sera pour elles la façon d’obtenir l’indulgence jubilaire ».
3. Le Pape François a demandé que l’Eglise redécouvre en ce temps jubilaire la richesse contenue dans les œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle. L’expérience de la miséricorde, en effet, devient visible dans le témoignage de signes concrets comme Jésus lui-même nous l’a enseigné. Chaque fois qu’un fidèle vivra l’une ou plusieurs de ces œuvres en première personne, il obtiendra certainement l’indulgence jubilaire. Il s’agira donc d’une indulgence jubilaire plénière, fruit de l’événement lui-même qui est célébré et vécu avec foi, espérance et charité.
Les œuvres de miséricorde corporelle sont :
1 donner à manger à ceux qui ont faim,
2 donner à boire à ceux qui ont soif,
3 vêtir ceux qui sont nus,
4 abriter les étrangers,
5 visiter les infirmes,
6 visiter les prisonniers,
7 ensevelir les morts.
Les œuvres de miséricorde spirituelle sont :
1 conseiller ceux qui en ont besoin,
2 instruire les ignorants,
3 exhorter les pécheurs
4 consoler les affligés
5 pardonner les offenses
6 supporter patiemment les personnes ennuyeuses
7 prier Dieu pour les vivants et pour les morts.
4. Enfin, l’indulgence jubilaire peut être obtenue également pour les défunts. Nous sommes liés à eux par le témoignage de foi et de charité qu’ils nous ont laissé. De même que nous les rappelons dans la célébration eucharistique, ainsi, nous pouvons, dans le grand mystère de la communion des Saints, prier pour eux afin que le visage miséricordieux du Père les libère de tout résidu de faute et puisse les accueillir dans ses bras, dans la béatitude qui n’a pas de fin.
P. Silvio Moreno, IVE
[1] Cf. Jean Bautiste Bouvier, Traité dogmatique et pratique des indulgences, des confréries et du jubilé, Paris 1843, p. 9-10 ; François, Misericordia vultus, n. 22 et Lettre sur certains point pour bien vivre le jubilé de la miséricorde. Visitez le site oficiel du vatican pour le jubilé de la miséricorde: www.im.va