« Les caractéristiques du chrétien confirmé ».
Lecture de l’évangile selon Saint Jean 17, 11b-19…
Nous allons considérer aujourd’hui les caractéristiques d’un chrétien confirmé. Ce sont des caractéristiques données par Jésus lui-même le jour de son ascension au ciel.
La fidélité et persévérance à sa parole : « Père saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom… »
Nous devons imiter la fidélité du Christ en tenant ferme jusqu’à la mort et compter sur sa fidélité pour vivre et régner avec lui. Bien plus, même si nous sommes infidèles, il reste toujours fidèle. Il s’agit d’une fidélité religieuse dans la pratique de la vie chrétienne (eucharistie, confession, prière), dans les difficultés, dans les épreuves, dans la tentation. C’est à cette fidélité qu’est réservée la récompense de communier à la joie du Seigneur : la vie éternelle. Mais cette fidélité exige une lutte contre le tentateur, le mauvais… Saint Ignace de Loyola dans ses exercices spirituels nous demande d’être attentif à l’ennemi de la nature humaine, parce que…
Notre ennemi ressemble à une femme: il en a la faiblesse et l'opiniâtreté. C'est le propre d'une femme, lorsqu'elle se dispute avec un homme, de perdre courage et de prendre la fuite aussitôt que celui-ci lui montre un visage ferme; l'homme, au contraire, commence-t-il à craindre et à reculer, la colère, la vengeance et la férocité de cette femme s'accroissent et n'ont plus de mesure. De même, c'est le propre de l'ennemi de faiblir, de perdre courage et de prendre la fuite avec ses tentations, quand la personne qui s'exerce aux choses spirituelles montre beaucoup de fermeté contre le tentateur, et fait diamétralement le contraire de ce qui lui est suggéré. Au contraire, si la personne qui est tentée commence à craindre et à supporter l'attaque avec moins de courage, il n'est pas de bête féroce sur la terre dont la cruauté égale la malice infernale avec laquelle cet ennemi de la nature humaine s'attache à poursuivre ses perfides desseins.
Sa conduite est encore celle d'un séducteur: il demande le secret et ne redoute rien tant que d'être découvert. Un séducteur qui sollicite la fille d'un père honnête, ou la femme d'un homme d'honneur, veut que ses discours et ses insinuations restent secrets. Il craint vivement, au contraire, que la fille ne découvre à son père, ou la femme à son mari, ses paroles trompeuses et son intention perverse; il comprend facilement qu'il ne pourrait alors réussir dans ses coupables desseins. De même, quand l'ennemi de la nature humaine veut tromper une âme juste par ses ruses et ses artifices, il désire, il veut qu'elle l'écoute et qu'elle garde le secret. Mais si cette âme découvre tout à un confesseur éclairé, ou à une autre personne spirituelle qui connaisse les tromperies et les ruses de l'ennemi, il en reçoit un grand déplaisir; car il sait que toute sa malice demeurera impuissante, du moment où ses tentatives seront découvertes et mises au grand jour.
Enfin, il imite un capitaine qui veut emporter une place où il espère faire un riche butin. Il asseoit son camp, il considère les forces et la disposition de cette place, et il l'attaque du côté le plus faible. Il en est ainsi de l'ennemi de la nature humaine. Il rôde sans cesse autour de nous; il examine de toutes parts chacune de nos vertus théologales, cardinales et morales, et, lorsqu'il a découvert en nous l'endroit le plus faible et le moins pourvu des armes du salut, c'est par là qu'il nous attaque et qu'il tâche de remporter sur nous une pleine victoire.
La non appartenance au monde matériel : « Ils ne sont pas du monde, de même que moi je ne suis pas du monde »
Ambigüité du monde : il est vrai que le monde ainsi désigné demeure fondamentalement la créature excellente que Dieu a faite aux origines. Mais il y a plus: dans son état actuel, ce monde, solidaire de l’homme pécheur, est en fait au pouvoir de Satan. Donc nous nous retrouvons dans une situation complexe. Nous ne sommes pas du monde, cependant nous sommes dans le monde. Alors il faut d’abord se séparer du monde : le chrétien doit se garder des périls de ce monde; la modernité, la vanité, le matérialisme écrasante, la haine, la rancune, la vengeance, etc. Nous ne devons pas « aimer » le monde. Détachement profond. Et puis il faut aussi être témoins du Christ face au monde : l’existence chrétienne, révélera aux hommes le vrai visage de Dieu. Notre comportement devant les autres, notre façon de parler, nos amitiés, etc. Notre exemple de vie catholique. Notre pensée chrétienne et nos idées, la défense de notre mère l’Eglise, etc.
Consacrés à la vérité : « Consacre-les par la vérité : ta parole est vérité ». Notre nourriture
Chercher toujours la vérité, aimer la vérité, annoncer la vérité. Voilà le devoir d’un témoin du Christ. Dans le sens normal, pour nous, est appelée vraie une pensée, une parole conforme au réel, ou encore la réalité elle-même qui se dévoile, qui est claire, évidente pour nous. Mais dans la Bible, cette vérité deviendra la plénitude de la révélation centrée sur le Christ. L’apôtre Jean souligne avec force le rôle de la Vérité dans la vie du croyant. Celui-ci doit « être de la Vérité », « marcher dans la Vérité », aimer ses frères dans la Vérité, la vrai adoration intérieur, et finalement la vérité implique aussi pour le croyant des obligations apostoliques : collaborer avec la Vérité, c’est coopérer avec l’Eglise à la force interne d’expansion du message évangélique.
Ils sont envoyés, missionnaires, témoins du Christ : « … moi aussi, je les ai envoyés dans le monde ».
La mission est toujours une aventure ! « Allez dans le monde entier ! Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création ! ». La mission suppose une sortie de chez soi, de son petit milieu. Le Pape actuel ne cesse de nous inviter à ce qu’il appelle la nouvelle évangélisation. Il nous invite à aller aux périphéries existentielles. Jésus nous dit, tout simplement : « Criez la joyeuse nouvelle de la foi ! Après notre confirmation, nous devrions être de chrétiens audacieux, joyeux de croire, et qui donnent envie de le devenir. Que nos visages révèlent à nos frères la joie du Christ ressuscité ! Pour accomplir cette fonction missionnaire chacun de nous ne pas laisser à ses seules forces humaines ; nous accomplissons nos taches par la force de l’Esprit Saint.