LE CULTE A SAINT MICHEL ARCHANGE

LE CULTE A SAINT MICHEL ARCHANGE

« La dévotion envers l'Archange, vainqueur de Satan,

offre quelque chose de plus que la dévotion aux autres Saints.

Ceux-ci peuvent intercéder pour nous auprès de Dieu et faire fonction d'avocat, tandis que Saint Michel a été établi par Dieu Lui-même comme protecteur et défenseur de l'Eglise »

(Bx. IIdefonso Schuster, Cardinal).

 

  1. Dans les Saintes Ecritures

L'archange Saint Michel revient cinq fois dans l'Ecriture Sainte. Dans l’Ancien testament, Daniel prophétise: « L’ange du royaume de Perse m’a résisté pendant vingt et un jours, mais Michel, l’un des premiers anges, est venu à mon aide. Moi, je l’ai laissé avec l’ange des rois de Perse » (Dn 10, 13), et plus avant « En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges, celui qui se tient auprès des fils de ton peuple. Car ce sera un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent, jusqu’à ce temps-ci. Mais en ce temps-ci, ton peuple sera délivré, tous ceux qui se trouveront inscrits dans le Livre » (Dn 12, 1).

Par contre dans le Nouveau Testament l’apôtre Jude Thaddée nous raconte que « …l’archange Michel, discutant avec le démon dans la querelle au sujet du corps de Moïse, n’osa pas porter contre lui un jugement qui l’outrage ; il lui dit seulement : Que le Seigneur te blâme ! » (Jud 1, 9). Et Saint Paul, dans sa première lettre aux Thessaloniciens, même s’il ne mentionne pas le nom de Michel, nous révèle que Jésus redescendra du ciel « au signal donné par la voix de l'archange » (1 Th 4, 16). Finalement Saint Jean dans l’Apocalypse voit dans sa vision : « Il y eut alors un combat dans le ciel : Michel, avec ses anges, dut combattre le Dragon. Le Dragon, lui aussi, combattait avec ses anges, mais il ne fut pas le plus fort ; pour eux désormais, nulle place dans le ciel » (Ap 12, 7-8).

Saint Michel est donc vénéré par la tradition chrétienne comme un défenseur du peuple chrétien, et représenté comme un guerrier, il est appelé pour se défendre contre les ennemis de l'Eglise et comme l’enseignait le pape Léon XIII pour se défendre contre les attaques du démon.

  1. Dans l’histoire chrétienne

D'orient, le culte de l'Archange se répandit et se développa dans les régions méditerranéennes, en particulier en Italie et en France, où il est arrivé avec l'expansion du christianisme. Il y a eu trois églises construites en honneur de Saint Michel dès les premiers siècles conformant « la ligne de Saint Michel ».

Au Vème, sur le promontoire du Gargano, dans le sud italien, fut érigé le Sanctuaire de Saint Michel à Monte Sant'Angelo, le plus ancien et le plus célèbre lieu de culte de l'Archange Michel d’Occident.

Très vite, ce sanctuaire devint un lieu important pour la diffusion du culte de l'Archange Michel en Europe et en Italie et il représenta le modèle idéal pour tous les sanctuaires angéliques ultérieurs qui ont été érigés justement « ad instar » de celui sur le Gargano: les sommets des montagnes, les collines, les lieux élevés, les grottes profondes ont été considérés depuis le début comme le lieu le plus approprié pour l'adoration des anges et de Saint Michel en particulier.

En France, en 708 ou 709, sur un autre promontoire, sur la côte Normande, fut consacré à l'Archange un sanctuaire dit du Mont Saint-Michel au péril de la mer à cause du phénomène des hautes et basses marées, qui rendait dangereux ce lieu.

Finalement en Italie encore dans le Piémont est né la Sacra de Saint Michel. Son emplacement sur un terrain élevé et dans un cadre hautement suggestif, rappelle immédiatement les deux établissements de l'Archange Michel du Gargano et de Normandie. Fondée entre 983 et 987 sur l'éperon rocheux du mont Pirchiriano elle est donc au centre d'un itinéraire de pèlerinage de plus de deux milles kilomètres qui relie presque toute l'Europe occidentale du Mont-Saint-Michel à Monte Sant'Angelo.

  1. Les trois monts dédiés à Saint Michel archange
  • La sacra de Saint Michel (Val de Susa, Italie)[1]

L'élément unique à la Sacra de Saint Michel est sa position au sommet du Mont Pirchiriano dans les Alpes Cottiennes (altitude 962 mètres). Pirchiriano est le nom très ancien de la montagne, forme élégante de Porcarianus ou mont des Cochons. En 63 ap. J.C., lorsque les Alpes Cottiennes deviennent province romaine, le lieu, vue sa position stratégique, est exploité par les Romains comme un domaine d'intérêt militaire, « castrum ».

À partir du 569 ap. J.C., les Lombards envahissent et occupent les Alpes Cottiennes. C’est à cette époque que dans la vallée de Suse sont érigées les célèbres "Écluses des Lombards". Ceux-ci élevèrent murs et tours à travers la vallée quand ils se rassemblèrent pour résister à l'entrée en Italie de Charlemagne, roi des Francs.

En 773 ap. J.C., ces derniers, vainqueurs de la bataille des Écluses, conquièrent la zone et y restent jusqu'en l’année 888, lorsque les Sarrasins envahissent les Alpes occidentales et y dominent pendant quatre-vingts ans environ. 

Bénédictins 
À la fin du Xème siècle, Saint-Jean Vincent, évêque de Ravenne et disciple de Saint-Romuald, commence là-haut la vie d'ermite. Le choix du lieu est certainement conditionné par la monumentalité, la prédisposition au sacré du mont Pirchiriano et la préexistence d'une colonie érémitique sur le mont Caprasio.

Au seuil de l'an mille, fait irruption dans cette ermitage de Jean Vincent, un personnage qui cherche la rédemption d'un passé discutable: c’est le comte Hugues de Montboissier, homme riche et noble seigneur de l'Auvergne, qui était allé à Rome pour demander pardon au Pape. Celui-ci, à titre de pénitence, lui donna le choix entre un exil de sept ans et la lourde tâche de construire une abbaye. On est dans les années 983-87 quand commence la construction du monastère, par la suite confié à cinq moines bénédictins.

Grâce à l'initiative d'Hugues de Montboisseir et au recrutement systématique des abbés et des moines en Auvergne, sur le Pirchiriano se développe un point d'arrêt pour les pèlerins de niveau social élevé, presque un centre culturel international. L'autonomie et l'indépendance de l'autorité temporelle et de celle de l'évêque, l'abbaye, grâce à une grande et intense hospitalité, peut favoriser les échanges non seulement d'ordre pratique, mais de profonde signification spirituelle, qui aident à créer le patrimoine commun d'une grande civilisation religieuse. C’est à cette époque, et grâces aux donations des pèlerins, que la Sacra étend ses possessions en Italie et en Europe, sur lesquelles elle exerce droits spirituels, administratifs, civils et pénaux. Du début jusque vers la première moitié du XIVème siècle, le monastère vit sa saison la plus favorable sous la direction des abbés bénédictins, à laquelle fait suite un demi-siècle de déclin. 

En 1379 la mauvaise gestion de l'abbé Pierre de Fongeret conduit le comte Amédée VI de Savoie (le comte Vert) à demander au Saint-Siège l'abolition de la fonction de l'abbé moine, qui est remplacée par le commendataire. Avec la nomination des commendataires commence l'agonie du monastère: de 1381 à 1622, les moines furent gouvernés par des prieurs, alors que les abbés commendataires, toujours loin du monastère, jouissaient de ses rentes. L'un d'eux, le cardinal Maurizio de Savoie, en 1622, convainquit le Pape Grégoire XV de supprimer le monastère, maintenant seulement habité par trois moines. C’est en 1629 qu’ils quitteront définitivement la sacra de Saint Michel.

Après six cents ans de vie bénédictine, la Sacra reste presque abandonnée pendant plus de deux siècles! En 1836, le roi Charles-Albert de Savoie, désireux de redonner vie au monument qui avait été l'honneur de l'Église du Piémont et de sa famille, pensa de placer, stable, une congrégation religieuse. Il offre l'œuvre au Bienheureux Antonio Rosmini, jeune fondateur de l'Institut de la Charité, qui l'accepte, le jugeant conforme à l'esprit de sa congrégation.

Le Pape Grégoire XVI, avec Bref du mois d'août 1836, nomme les Rosminiens administrateurs de la Sacra et des rentes abbatiales résiduelles. En même temps, le roi leur donne la garde des dépouilles mortelles de vingt-quatre membres royaux de la maison de Savoie, transférées de la Cathédrale de Turin, maintenant enterrées dans la basilique dans de lourds sarcophages en pierre.

Les pères Rosminiens sont encore là et les murs de la Sacra continue à accueillir tans de visiteurs et pèlerins en cherche de détente les uns et de ressourcement spirituelles les autres.

En 1994 la Sacra a été reconnue « monument symbole du Piémont ».

  • Sanctuaire de Saint Michel au monte Saint’Angelo (Gargano).

Les apparitions de cet Archange sont nombreuses comme nous l’avons vu. Mais, la toute première est au mont Gargano au sud de l’Italie. L’Archange Michel, fut vénéré à partir du milieu du Vème siècle dans une grotte naturelle située au sommet du Mont Gargano. Cette grotte marque la naissance du sanctuaire de Monte Sant’Angelo, considéré par Ferdinand Gregorovius (1821-1891) comme «la métropole du culte de l’Archange en occident » ; cette définition s’appuie sur une histoire longue de plus de quinze siècles, à l’origine d’un riche patrimoine de foi, d’art et de culture qui ont fait du monte Gargano un des lieux privilégiés de la foi et de la dévotion populaire de l’Europe médiéval[2].

Dans la légende dorée se raconte que « …l'an du Seigneur 390, il y avait, dans Siponto, un homme, qui, d'après quelques auteurs, se nommait Gargan, du nom de cette montagne, ou bien cette montagne avait pris le nom de cet homme. Il possédait un troupeau immense de brebis et de bœufs; et un jour que ces animaux paissaient sur les flancs du mont, un taureau s'éloigna des autres pour monter au sommet, et ne rentra pas avec le troupeau. Le propriétaire prit un grand nombre de serviteurs afin de le chercher ; le trouva enfin au haut de la montagne, vis-à-vis l’entrée d'une caverne. Irrité de ce que ce taureau errait ainsi seul à l’aventure; il lança aussitôt contre lui une flèche empoisonnée; mais à l’instant la flèche, comme si elle eût été poussée, par le vent, revint sur celui qui l’avait lancée et le frappa. Les habitants effrayés vont trouver l’évêque et demandent son avis sur une chose si étrange. Il ordonna trois jours de jeune et leur dit qu'on devait en demander l’explication à Dieu. Après quoi Saint Michel apparut à l’évêque, en lui disant : « Vous saurez que cet homme a été frappé de son dard par ma volonté: car je suis l’archange Michel, qui, dans le dessein d'habiter ce lieu sur la terre et de le garder en sûreté, ai voulu donner à connaître parce signe que je suis l’inspecteur et le gardien de cet endroit». Alors l’évêque et tous les citoyens allèrent en procession à la montagne: comme ils n'osaient entrer dans la caverne, ils restèrent en prières devant l’entrée »[3].

Une deuxième apparition de l’Archange survient peu de temps après, à la veille d’une bataille contre les Napolitains. Elle est remportée haut la main grâce à sa protection. « …quelque temps après la découverte rapportée plus haut. Les Napolitains, encore païens, guerroyèrent avec une armée en bon ordre contré les Sipontins et les Bénéventins. Ces derniers, de l’avis de l’évêque, demandèrent une trêve de trois jours, afin de pouvoir vaquer au jeûne et invoquer à leur secours leur patron Saint Michel. Or, la troisième nuit, l’archange apparaît à l’évêque, lui dit que les prières ont été exaucées, promet la victoire, et ordonne d'attaquer l’ennemi à la quatrième heure du jour. Lorsqu'on en vint aux mains, le mont Gargan est ébranlé d'un immense tremblement; la foudre ne cesse de sillonner les airs, et un brouillard épais couvre le sommet entier de la montagne, de sorte que 600 ennemis tombent percés sous le fer des chrétiens et par la foudre. Le reste reconnut la puissance de l’archange, abandonna l’idolâtrie et se soumit à la foi chrétienne aussitôt après »[4].

Enfin, l’Archange apparaît une troisième et dernière fois pour consacrer le lieu de culte : « Quand les Sipontains furent revenus après le carnage de leurs ennemis sur lesquels ils avaient remporté une victoire si éclatante, ils conçurent des doutes s'ils devaient entrer dans cet endroit ou en faire la dédicace. Alors l’évêque envoya consulter à cet égard le pape Pélage, lequel répondit : « Si c'était un homme qui dût faire la dédicace de cette église, il le faudrait faire certainement au jour où la victoire a été accordée. Si au contraire Saint Michel est d'un avis opposé, il faut là-dessus s'enquérir de sa volonté». Quand le pape, l’évêque et les citoyens de Siponto, eurent passé trois jours dans la prière et le jeûne, Saint Michel apparut à l’évêque en ce jour et lui dit : « Vous n'avez pas besoin de dédier l’église que j'ai édifiée. Je l’ai dédiée comme je l’ai bâtie moi-même». Il lui ordonna de s'y rendre le lendemain avec le peuple, d'y faire leur prière et qu'on ressentirait alors qu'il était leur patron spécial. Ensuite il lui donna un signe auquel il reconnaîtrait que l’église avait été consacrée : c'était d'y monter du côté de l’orient par un sentier de traverse : ils y devaient trouver les pas d'un homme empreints sur le marbre. Le lendemain matin l’évêque et tout le peuple vinrent, à cet endroit et étant entrés dans une grande crypte, ils trouvèrent trois autels, dont deux étaient placés, au midi et le troisième qui se trouvait du côté de l’orient était magnifique et enveloppé d'une couverture rouge. La messe y fut célébrée solennellement et tous ayant reçu la sainte communion, revinrent chez eux remplis d'une joie extraordinaire. L'évêque y établit des prêtres et des clercs pour célébrer continuellement l’office divin. Il coule dans cette caverne une source d'eau limpide et fort agréable au goût. Le peuple en boit après la communion et divers malades en sont guéris. Alors le souverain pontife, ayant appris ces merveilles, établit qu’en ce jour on célébrerait par tout l’univers la fête de Saint Michel et de tous les esprits bienheureux »[5].  

Le sanctuaire du Gargano, toujours visité par des nombreux pèlerins, a certainement suscité la naissance de nombreux lieux de culte à Saint Michel. Il faut évoquer, sans doute, la fameuse Église du Mont Saint Michel, en Normandie.

  • Mont Saint-Michel en Normandie (France)

L’apparition de Saint Michel[6], cette fois-ci en France, eut lieu ainsi qu'il suit, vers l’an du Seigneur 710. Dans un lieu appelé Tumba, près de la mer, et éloigné de six milles de la ville d'Avranches, Saint Michel apparut à l’évêque de cette cité (Aubert) : il lui ordonna de construire une église sur cet endroit, et d'y célébrer sa mémoire ainsi que cela se pratiquait sur le mont Gargan. Or, comme l’évêque était incertain de la place sur laquelle il devait bâtir l’église, l’archange lui dit de la faire élever dans l’endroit où il trouverait un taureau que des voleurs avaient caché. L'évêque étant encore embarrassé sur les dimensions qu'il devait donner à cette construction, reçut l’ordre de lui donner les proportions que les vestiges des pieds du taureau auraient tracées sur le sol. Or, il se trouvait là deux rochers qu'aucune puissance humaine ne pouvait remuer. Saint Michel apparut alors à un homme et lui donna l’ordre de se transporter là et d'enlever ces deux rochers. Quand l’homme y fut arrivé, il remua le roc avec une telle facilité qu'il semblait n'avoir pas la moindre pesanteur. Lors donc que l’église fut bâtie… comme on était gêné de n'avoir point d'eau dans ce lieu, de l’avis de, l’ange, on perça un trou dans une roche très dure et il en sortit une si grande quantité d'eau qu'aujourd'hui encore, elle suffit à tous les besoins. Cette apparition en ce lieu se célèbre solennellement le 17 des calendes de novembre.

On raconte qu'il se fit encore là un miracle digne d'être rapporté: cette montagne est entourée de tous les côtés par les eaux de l’Océan ; mais cieux fois, le jour de Saint Michel, la mer se retire et laisse le passage libre: or, comme une grande multitude de peuple se rendait à l’église, une femme enceinte et prête d'accoucher se trouvait sur le chemin avec les autres, quand tout à coup, les eaux reviennent; la foule saisie de frayeur s'enfuit au rivage, mais la femme grosse ne put fuir, et même fut prise par les flots de la mer. Alors Saint Michel préserva cette femme, de telle sorte qu'elle mit au monde un fils au milieu de la mer; elle prit son enfant entre ses bras et lui donna le sein, et la mer lui laissant de nouveau un passage, elle sortit pleine de joie avec son fils »[7].

L’évêque Aubert, revendique, selon la chronique « Revelatio ecclesiae santi Michaelis Archangelis in monte Tumba »[8], la fraternité entre les deux monts (Tumba et Gargano). Il envoie donc deux moines en Italie pour que l’abbé du mont Gargano et l’évêque de Siponte dont il dépend authentifient la vision d’Aubert. Les moines revinrent avec des «pignora», c’est-à-dire signes laissés par Saint Michel au monte Gargano: un fragment de son manteau rouge et un morceau du rocher foulé par lui, mais aussi une description du sanctuaire.

Toujours dans la « revelatio » nous savons aussi que l’Archange aurait laissé la trace de son doigt sur le crâne de l’évêque Aubert. Ce crâne repose dans la basilique Saint-Gervais d'Avranches et porte les traces d’un tel stigmate.

Selon toute vraisemblance, le premier sanctuaire construit au mont Saint Michel adopta un schéma circulaire imitant la forme de la grotte au Gargano. Ainsi ceux qui avaient été associés à la même révélation angélique étaient, par ces reliques, désormais unis dans la même dévotion et lien de charité.

Puis selon la Tradition montoise remontant au XIème siècle, l’évêque fait la dédicace de l’église le 16 octobre 709 et y installe un chapitre de douze chanoines. Les restes de l’oratoire ont été retrouvés dans la chapelle Notre-Dame-Sous-Terre. Ce sanctuaire est une chapelle reliquaire qui abritait le tombeau du fondateur, Aubert et certainement les reliques insignes ramenées du mont Gargano. La chapelle Notre-Dame-Sous-Terre est aujourd’hui sous la nef de l’abbatiale.

Par la suite les premières constructions se révèlent insuffisantes et à l’époque carolingienne, d’importants bâtiments sont élevés, autour desquels se répartissent les cellules individuelles des religieux. Charlemagne ayant choisi Saint Michel comme protecteur (il faut se rappeler que la victoire de Charlemagne contre le Longobards a eu lieu en face de la sacra de Saint Michel en Piémont) de son empire au IXème siècle, il tente de fixer le nom de « Mont-Saint-Michel » mais pendant tout le Moyen Âge il est plus souvent appelé « Saint-Michel-au-Péril-de-la-Mer » (Mons Sancti Michaelis in periculo maris)[9].

 


[1] Cf. Mariotte Jean-Yves, Les origines du prieuré de Chamonix. In: Bibliothèque de l'école des chartes, 1978, tome 136, livraison 2, pp. 241-269 ; Vianelli Mario, La Sacra di San Michel, abbazia in Val di Sousa, ed. Emmevu, Bologna, 1997; Voir aussi le site www.sacradisanmichele.com

[2] Cf. Otranto Giorgio, Le rayonnement du sanctuaire de Saint-Michel au mont Gargan en Italie du sud à l’époque médiévale, source : www.academia.edu, sans édition, p. 325. 

[3] Voragine Jean, La légende dorée, t. III, source : http://www.abbaye-saint-benoit.ch

[4] Cf. La légende dorée.

[5] Ibidem.

[6] Cf. Mabillon, Actes des saints; — Robert de Torigny, Chronique de saint Michel, année 708; — Aubert, évêque d'Avranches. Cité dans la légende dorée.

[7] La légende dorée.

[8] Revelatio 5, in Chroniques latines du Mont Saint-Michel (IXe-XIIe s.), P. Bouet et O. Desbordes éd., Caen, 2009, p. 99. P. Bouet a récemment remonté vers 820 la composition de la Revelatio : P. Bouet, « La Revelatio et les origines du culte à saint Michel sur le Mont Tombe », in Culte et pèlerinages à saint Michel en Occident. Les trois monts dédiés à l’Archange, Actes du colloque international de Cerisy-la-Salle, 27-30 septembre 2000, P. Bouet, G. Otranto et A.Vauchez éd., Rome, 2003.

[9] Robert de Laroche, Baie du Mont-Saint-Michel : Cancale, Avranches, Granville, Renaissance Du Livre,‎ 2000, p. 38-39.

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