LE POISSON FUGU ET LES OCCASIONS DE PECHES

LE POISSON FUGU ET LES OCCASIONS DE PECHES

Certes que pour éviter l’impureté et cultiver la chasteté il est très prudent, necessaire et  important de fuir les occasionnes de péchés. L’image du poisson fugu du Japon peut nous aider à comprendre ce qui nous arrive lorsque nous jouons avec les occasions de péchés.

Le fugu est un poisson qui ne paie pas de mine mais derrière son allure placide se cache en fait l'un des plus dangereux poissons du monde. Cela n'empêche pourtant pas certains gourmets de l'apprécier en sashimi dans leur assiette, quitte à frôler la mort de très près. Les fugus regroupent toute la famille des tetraodontidés : les sphoeroides, les diodons, les lagocéphales et les takifugu. Ces poissons ont de petites nageoires et des yeux placés de face comme ceux de l'homme. On les croise dans le Pacifique, dans l'Océan Indien et même dans la Méditerranée. Les fugus ont la particularité de se gonfler d'eau en cas de danger, ce qui leur a valu le surnom de poisson globe ou encore de poisson ballon. Ils ont également le corps recouverts d'épines, visibles chez certains (les diodons appelés également poissons porc-épic), ou rétractiles chez d'autres (les takifugu notamment). Ce poisson est très toxique car il concentre de la tétrodotoxine dans son foie et ses ovaires, une toxine qui bloque le système nerveux en quelques heures. Le poison des fugus est 100 fois plus puissant que le cyanure : 20g de fugu mal préparés suffisent à tuer à coup sûr une personne adulte. Rien que 0,5 mg de tétrodotoxine peut terrasser un individu de 75 kg. Ce poison tue en paralysant le système nerveux. Tout commence par des picotements et une perte des sensations aux extrémités, les muscles s'ankylosent, puis on est pris de vomissements. Quatre à huit heures plus tard, la mort survient par asphyxie lorsque le système respiratoire est à son tour paralysé. Le pire est que la victime reste consciente tout le long de son agonie ! La dangerosité du plat et son prix (55 à 250 euros) ne décourage pas les amateurs et le Ministère japonais de la santé recense chaque année entre 20 et 100 morts dues à une intoxication au fugu. Alors que la consommation du fugu est libre au Japon, il existe un Japonais qui ne peut en manger car une loi le lui interdit. Il s'agit de l'empereur du Japon !

Voilà ce qui peut nous arriver donc si nous ne nous éloignons pas des occasions de péchés. En effet « qui joue avec le feu, s’y brulera tôt ou tard… » Il faut donc être sur ses gardes, de nos jours plus que jadis, compte-tenu de ce que les medias offrent de moralement très dangereux. Qu’il s’agisse de ce que l’on peut entendre, voir, dire ou faire, le risque est partout désormais, tant le monde court après le sensationnel et le sensuel. Et que l’on n’attendent pas maintes lois exagérément libérales pour se sentir protégé en ce domaine. Tout au contraire hélas !

Mais les principales occasions de péchés à fuir sont :

1-L’oisiveté : le désœuvrement d’une personne non occupée est funeste. On dit bien : « l’oisiveté est la mère de tous les vices ». Et S. Gérôme dit : « il y a un Démon pour celui qui travaille, mais il y en a cent pour tenter celui qui paresse ! ».  Saint Jean Bosco enseignait : « Le piège principal que le démon tend à la jeunesse est l’oisiveté, source funeste de tous les vices. Convainquez-vous donc, chers amis, que l’homme est né pour le travail et, quand il le fuit, il est hors de ses rails et court grand risque d’offenser Dieu. L’Esprit-Saint dit : «l’oisiveté est la mère de tous les vices», tandis que l’occupation les combat et les vainc tous. Le plus grand tourment des damnés en enfer vient d’avoir passé dans l’oisiveté le temps que Dieu leur avait donné pour se sauver. Au contraire, il n’y a pas de chose plus consolante pour les élus du Ciel que le temps employé pour la gloire de Dieu. Je ne prétends pas que vous soyez occupés du matin au soir sans aucun repos et j’admets de bon cœur, parce que je vous aime, que vous profitiez de ces distractions qui ne sont pas péchés. Cependant, je dois vous recommander les passe-temps qui, tout en servant de détente, peuvent vous apporter quelque profit. C’est le cas de l’étude de l’histoire, de la géographie, de la mécanique ou des arts libéraux, et autres études ou travaux domestique qui, tout en vous distrayant, vous apportent des connaissances utiles et honnêtes, et sont agréables à vos supérieurs. Pour le reste, vous pouvez également vous divertir avec des jeux et des distractions licites qui vous fassent vraiment plaisir. Mais ne vous adonnez jamais à ces divertissements sans la permission nécessaire. Donnez la préférence à ceux qui requièrent l’agilité corporelle, car ils sont plus utiles à la santé. Loin de vous les mystifications, les traquenards, les petites fraudes, certains tours de mains qui causent fréquemment la discorde et des fautes de charité contre les compagnons. Quand vous jouez, quand vous parlez entre vous, ou quand vous vous distrayez de quelque autre manière, élevez de temps en temps votre esprit vers le Seigneur et offrez-lui vos distractions pour sa plus grande gloire. «Faites tout pour la plus grande gloire de Dieu», écrit saint Paul. On demanda un jour à saint Louis de Gonzague, tandis qu’il jouait allègrement avec ses amis, ce qu’il ferait si un ange lui apparaissait pour l’avertir que, dans un quart d’heure, il devrait comparaître devant le sévère tribunal de Dieu. Il répondit sans hésiter qu’il continuerait à jouer, « car je suis sûr, ajouta-t-il, que ces jeux plaisent au Seigneur». Ce que je vous recommande avec la plus grande insistance dans vos récréations et passe-temps est de fuir comme la peste les mauvais compagnons »[1].

 

2- Les amitiés dangereuses et les mauvaises fréquentations en lesquelles le cœur s’amollit, et où l’on se permet progressivement des propos obscènes, des familiarités exagérées, puis des gestes déplacés, puis impurs. On dit très justement : « Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirais qui tu es ». Disait Saint Jean Bosco :

« Il y a trois sortes de compagnons : les bons, les mauvais et ceux qui ne sont pas totalement mauvais, mais pas vraiment bons. Avec les premiers vous pourrez lier amitié et vous en tirerez grand profit. Avec les derniers ayez les contacts quand c’est nécessaire, mais sans aller jusqu’à la familiarité. Quant aux mauvais, il faut totalement les éviter. Mais quels sont ces mauvais compagnons? Faites bien attention et vous le saurez. Tous ceux qui ne rougissent pas de tenir des conversations obscènes en votre présence, de proférer des paroles équivoques et scandaleuses, ou des murmures, des mensonges, des jurons et blasphèmes, ceux qui essaient de s’éloigner des choses de l’Eglise, qui vous conseillent de voler, de désobéir à vos parents ou de passer pardessus leurs ordres, tous ceux-là sont des mauvais compagnons, serviteurs de Satan, que vous devez fuir plus que la peste et que le diable lui-même. Ah ! Je vous supplie avec larmes de détester et éviter de semblables compagnies. Ecoutez la voix du Seigneur qui dit : «celui qui se joint à l’homme vertueux sera vertueux, mais l’ami du vicieux se pervertira». Fuyez le mauvais compagnon comme la morsure d’un serpent venimeux. En un mot, si vous vous joignez aux bons, je peux vous dire qu’avec les bons vous irez au Ciel ; au contraire si vous vous joignez aux mauvais, vous irez de mal en pis, avec le danger de la perte irréparable de votre âme. On dira : « il y a tant de mauvais compagnons qu’il faudrait abandonner le monde pour les fuir tous ». Certes il y a beaucoup de mauvais compagnons, c’est pourquoi je vous recommande instamment de les fuir. Si pour les éviter vous devez demeurer seuls, vous aurez en votre compagnie Jésus-Christ, Marie et votre ange gardien. Peut-on trouver de meilleurs compagnons qu’eux? Cependant, il est possible de trouver de bons compagnons, ce sont ceux qui fréquentent les sacrements, la confession et la communion, qui participent aux offices à l’église et qui, par la parole et par l’exemple, vous encouragent à accomplir vos devoirs et vous écartent d’offenser Dieu. Resserrez vos liens avec eux et vous en aurez grand profit ».

 

3- Les conversations impures, soit qu’on y participe, soit qu’on les écoute avec quelque complaisance. Cela commence parfois par la curiosité et s’achemine vers la chair. Saint Paul, en ses épîtres aux Colossiens et aux Ephésiens, écrit : « Que les paroles déshonnêtes soient bannies de votre bouche ! ». Ecoutons Saint jean Bosco :

«Combien de jeunes se trouvent en enfer à cause de mauvaises conversations ! Déjà, saint Paul proclamait cette vérité quand il disait que les choses impures « ne doivent pas même être nommées entre chrétiens», parce que les mauvaises conversations corrompent les bonnes habitudes. Il se passe avec les conversations la même chose qu’avec les aliments : aussi bien préparés soient-ils, si une goutte de poison tombe dessus, ils peuvent faire mourir ceux qui en prennent. C’est ce que fait une conversation obscène… Quelqu’un dira : « je connais les funestes conséquences des mauvaises conversations, mais que faire? Je suis dans une maison, une classe, un atelier ou un magasin pour mon travail et j’y entends de mauvaises conversations ». Par malheur, chers jeunes, je sais que de tels lieux existent et c’est pour cela que je vous suggère une norme de conduite qui vous permettra de vous en sortir sans avoir offensé Dieu. Si ce sont des personnes inférieures à vous, reprenez-les sévèrement ; s’il s’agit de personnes à qui vous ne pouvez pas faire de remontrances, fuyez-les si c’est possible et, sinon, abstenez-vous complètement d’écouter et de sourire, mais dites en votre cœur : « mon Jésus, miséricorde». Si, malgré ces précautions, vous êtes en danger d’offenser Dieu, je vous donnerai le conseil de saint Augustin: «fuis, si tu veux sortir victorieux». Fuyez, abandonnez ce lieu, cette école, ce travail ou ce bureau ; supportez n’importe quel mal au monde plutôt que de demeurer dans un lieu ou avec des personnes qui mettent en péril votre salut éternel. C’est en effet ce que dit l’Evangile : « il vaut mieux être pauvre, méprisé, supporter que l’on nous coupe les pieds et les mains et que l’on nous arrache les yeux, et d’aller ainsi au paradis», que d’avoir ce que nous désirons dans le monde et d’aller ensuite à la perdition éternelle ».

4- Les visions immorales, aux gestes indécentes, érotiques, voire pornographique et même empreintes de bestialité, comme c’est devenu si fréquent de nos jours. Et souvent sans que l’on puisse s’en prémunir, les publicités s’en inspirant. Sous le faux prétexte de l’authenticité, on montre tout, on dit n’importe quoi et l’on suggère et invite insolemment à tout moment de la journée aux désordres immoraux les plus scandaleux.

5- Les tenues provocatoires, danses et musiques immodestes. La danse n’est pas mauvaise en elle-même. Elle peut même être un exercice corporel pour la santé. Mais il y a des danses qui, du fait des circonstances, comme l’enlacement, les tenues tops libres, les compagnies, les endroits (notamment les bars et les boites de nuits, les fêtes durant la nuit), constituent des imprudences, ou directement des immoralités.

Tout le monde sait qu’il est devenu courant et même malheureusement habituel d’être confronté à de telles situations ou manières de faire ; mais cela reste un désordre, si l’on s’y complaît. De plus, il faut considérer que bien des danses sont marques, de nos jours, de slogans et de thèmes franchement et volontairement pernicieux, soit que ces chants sont volontairement immoraux, soit qu’il véhiculent des slogans politiques orientés, ou immoraux et néfastes. C’est le cas, par exemple de certains groupes de Rock (plus dangereux encore le rock satanique) mêlant à la musique des « messages subliminaires » sensoriellement inaudibles, mais dont les messages incorporés, franchement obscènes ou injurieux pour la Religion ou la personne de Jésus-Christ, de la Vierge Marie, etc, sont imperceptiblement enregistré par l’esprit.

Par exemple le musicothérapeute Adam Knieste, en parlant du rock n’roll, explique : « Le problème central causé par la musique rock chez les patients que j’ai traités découle clairement de l’intensité du bruit qui provoque l’hostilité, l’épuisement, le narcissisme, la panique, l’indigestion, l’hypertension et une étrange narcose. Le rock n’est pas un passe-temps inoffensif. C’est une drogue plus mortelle que l’héroïne et qui empoisonne la vie de nos jeunes » (Balducci, p. 150). Le rock provoque au moins deux sortes de vicissitudes physiques: les troubles de l’ouïe, et les troubles sexuels. Par rapport à cette dernière et à titre purement thérapeutique, une étude réalisée sur plus de 200 patients par une équipe médicale de Cleveland dirigée par Bob Larson montre que, « les vibrations de basse fréquence, dues à l’amplification des guitares-basses, auxquelles s’ajoutent l’effet répétitif du beat, produisent un effet considérable sur le liquide cérébro-spinal. A son tour, ce liquide affecte directement la glande pituitaire qui commande la sécrétion d’hormones. Le résultat global est un déséquilibre des hormones sexuelles et surrénales, ainsi qu’un changement radical du taux d’insuline dans le sang, de sorte que les diverses fonctions de contrôle des inhibitions morales tombent en-dessous du seuil de tolérance ou sont complètement neutralisées » (in Balducci, p 150).

Conclusion : Toutes ces occasion et d’autres encore qui provoquent des excitations pouvant confiner à des crises nerveuses, voire même conduire à n’importe quelle addiction (alcool, drogues sexe, etc) ressemblent à des marchandises avariées qui propagent une vraie peste morale. On prend malheureusement l’habitude de se laisser contaminer sans plus soupçonner ni le danger ni le péché. C’est le livre de l’Ecclésiaste qui nous rappelle que «…qui aime le danger, y trouvera sa perte » (Ecl, 3, 24). Et il arrive souvent, tant le Démon est subtil et tenace, que le danger s’insinue dès les premières concessions au mal. Les lézardes sont un commencement de la ruine, tout comme les voies d’eau sont un commencement d’inondation. Le vice est un sable mouvant en lequel on s’enlise facilement.

Et Saint Jean Bosco : « Mes chers amis, si vous voulez devenir de vrais amis de Jésus-Christ et de Marie, vous devez non seulement fuir les scandaleux, mais aussi vous efforcer de réparer par votre exemple le mal qu’ils ont fait aux âmes. C’est pourquoi, que vos conversations soient bonnes et modestes, soyez pieux à l’église, soyez obéissants et respectueux envers vos supérieurs. Combien d’âmes vous imiteront et avanceront sur le chemin du paradis ! Bien plus, vous serez sûrs de l’obtenir vous-même car, comme dit saint Augustin, celui qui procure le salut d’une âme, peut attendre avec confiance le salut de la sienne ».

 

[1] Cf. Saint Jean Bosco, lettre aux jeunes.

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