HONORE TON PERE ET TA MERE
Relations et devoirs enfants-parents / parents-enfants[1]
Celui qui honore son père expie ses péchés, et c’est amasser un trésor que d’honorer sa mère. Celui qui honore son père sera réjoui par ses enfants, et il sera exaucé au jour de sa prière. Celui qui honore son père aura de longs jours, et celui qui obéit au Seigneur donnera consolation à sa mère.
(Ecclésiastique, 3, 3-6)
Dans son énoncé, le quatrième commandement de Dieu nous ordonne d’honorer nos parents. Cette expression « honorer » doit se comprendre comme tout un ensemble de dispositions et de comportement à l’égard de nos parents. Honorer ses parents, c’est :
-Les respecter
-Leur obéir
-Les estimer en leur manifestant notre confiance
-C’est aussi leur être soumis tant que nous n’avons pas la possibilité effective et prudente de nous diriger par nous-mêmes dans la vie, en toute compétence et sûreté.
-Les aider, lorsque cette aide leur sera devenue nécessaire.
Sous cette appellation de « parents », dont l’origine latine « parents » signifie qui transmet la vie nous entendons d’abord une paternité physique : nos père et mère et par extension les proches de la famille : grands-parents, oncles, tantes, etc., mais aussi, en tant que chrétien, une paternité spirituelle : Dieu le Père, le Pape, en tant que représentant et vicaire de Jésus-Christ sur la terre, puis les évêques et les prêtres en tant qu’instruments de la formation religieuse. Ils vous aident à devenir des enfants de Dieu.
A noter : nos parents naturels ont une priorité absolue sur les autres formes de parentés.
Pour cela nos devoirs envers nos parents naturels sont motivés par le fait que, malgré leurs imperfections humaines, ils sont les collaborateurs de Dieu et nos premiers bienfaiteurs. En effet, ils nous ont transmis la vie et ils nous transmettent des biens vitaux de diverses natures. Tous ces biens viennent de Dieu et de sa Providence divine. Nous le savons bien, quand ils nous portent une aide quelconque (santé spirituelle, intellectuelle, affective, physique ou sociale, même lorsqu’ils doivent nous corriger), c’est toujours pour notre épanouissement personnel.
Honorer nos parents consistera donc à les aimer, les respecter, leur obéir en toute choses bonne et légitimes, et éventuellement à les aider et les assister soit spirituellement, soit psychologiquement, voire même physiquement, si besoin est et si possible, selon le cas.
Quelques conséquences pratiques
-C’est dans le milieu familial d’abord que nous devons vivre harmonieusement et faire tout notre possible pour qu’y règnent la justice, la bonne entente, la vraie charité et la paix. Ce sont ces prochains les plus proches que constituent nos parents, nos grands-parents, nos frères et sœurs. Nous devons donc les aimer en priorité. C’est là que se situe, en effet, l’accomplissement du commandement le plus important: l’amour de Dieu et du prochain.
-Nous avons un devoir tout particulier d’aide et de secours à exercer envers les membres âgés ou malades de nos familles. A notre tour, en effet, d’accepter d’être éventuellement gênés et de nous dévouer envers ceux de qui nous tenons ce que nous sommes et à qui nous devons beaucoup de nos biens spirituels, moraux, intellectuels et humains.
-Nous devons aimer aussi notre « Patrie », parce qu’elle est la terre de nos pères, et parce que nous bénéficions de tous les biens qui l’ont façonnée, lesquels bien sont l’œuvre des immenses efforts de nos ancêtres. Ce n’est pas être contre ou mépriser ou être jaloux des autres nations ou patries, que d’aimer, d’enrichir de quelque façon et de défendre, si besoin était, notre propre Patrie.
Les devoirs des Parents
La famille est la première communauté où l’enfant doit grandir dans la foi et l’amour, afin de devenir un modèle chrétien. Le père et la mère doivent se considérer dans leur foyer comme les premiers collaborateurs et les représentants de Dieu. Ils répondront devant Dieu de l’éducation de leurs enfants et de leur orientation vers le salut de leurs âmes. Le rôle primordial des parents est donc d’agir comme les premiers sanctificateurs de leurs enfants, voilà pourquoi la famille est appelée par l’Eglise, « église domestique ».
Les devoir des parents envers leurs enfants sont de deux sortes :
-Accepter volontiers les enfants que la Providence divine leur envoie. Ouverture à la vie humaine et respect de la vie humaine.
-Aimer leurs enfants d’un amour sincère, généreux et aussi surnaturel, mais sans partialité ni faiblesse, pour le bien de leur esprit et de leur corps.
-Assumer en toute vérité la responsabilité de la première éducation de leurs enfants. Cette éducation revient en toute priorité aux parents, d’abord parce que leurs enfants sont leur prolongement, ensuite parce que les parents connaissent mieux que quiconque les tendances, les aptitudes et les besoins de leurs enfant, enfin parce que, en principe, ils disposent des meilleurs moyens pour une bonne éducation : atmosphère familial, identité d’intérêts et surtout amour familial.
Devoir chrétiens de parents
a. Faire baptiser chaque enfant au plus tôt, afin que la Grace de Dieu habite le plus tôt possible leur âme.
b. Les faire instruire en divers domaines.
c. Veiller sur eux, afin de les protéger de tout mal, et lorsque nécessaire il faut savoir aussi les corriger de leurs défauts et de leurs fautes ou péchés, afin de les redresser de bonne heure, d’une façon mesurée, calme, mais sans faiblesse ni sévérité excessive. A ces égards il ne faut pas oublier ce que Saint Paul écrivait aux chrétiens d’Ephèse : N’exaspérez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur ! (Eph VI).
d. Important : les parents doivent constamment et sincèrement donner à leurs enfants le bon exemple, afin de les porter au bien, au vrai, au juste et au bon. Les enfants sont observateurs et disposent d’une logique toute simple dans ce domaine. Aussi il faut savoir ils sont des imitateurs des personnes en lesquelles ils ont confiance.
e. Il y a une pratique particulièrement importante et bénéfique pour les parents et leurs enfants : c’est la prière en famille, le soir par exemple. Ce doit être un moment privilégié et assuré très régulièrement, tellement son bienfait est enrichissant et protecteur pour tous les membres de la famille. Une formation chrétienne des enfants par une catéchèse de bon qualité et complète ne doit pas être négligée au sein de la famille.
f. Le prêtre, soit à l’Eglise ou dans les différents groupes, est un collaborateur indispensable des parents. Sa mission est certainement d’assurer l’éducation religieuse et morale des enfants, mais il ne doit pas remplacer les parents de cette tache si importante, en sachant aussi qu’il ne pourra pas l’accomplir si les parents ne collaborent pas avec lui avec générosité et sincérité.
(CEC. 2223 Les parents sont les premiers responsables de l’éducation de leurs enfants. Ils témoignent de cette responsabilité d’abord par la création d’un foyer, où la tendresse, le pardon, le respect, la fidélité et le service désintéressé sont de règle. Le foyer est un lieu approprié à l’éducation des vertus. Celle-ci requiert l’apprentissage de l’abnégation, d’un sain jugement, de la maîtrise de soi, conditions de toute liberté véritable).
Enfin pour le bien du corps de leurs enfants les parents doivent :
a. Surveiller leur santé physique, leur assurant, dans les meilleures conditions possibles, tous les besoins nécessaires à cette santé : vie saine, équilibrée, sport, etc.
b. Mais ils doivent cependant éviter de « gâter » leurs enfants en satisfaisants tous leurs désirs. Dans ce sens une bonne éducation des enfants commence par un travail préventif qui, aujourd’hui, doit consister, entre autres choses, à éviter par tous les moyens possible leur exposition aux dangers du monde digital. Cela exige une vigilance déterminée de la part des parents et des éducateurs par rapport à ce que leurs enfants regardent sur internet ou par e-mail ou par téléphone. Il est absolument nécessaire réduire la presque pathologie que chaque personne a aujourd’hui avec les instruments de communication digital. Il existe, et c’est une constatation quotidienne, un abus d’internet, surtout de la téléphonie portable. Il existe un usage tellement exagéré qu’il est en train d’altérer la capacité de relation des personnes et leur captation de la réalité. Il faut l’avouer la première responsabilité (sur ce problème) est celle de parents qui, cédant à la pression de leurs enfants par manque d’autorité, laissent les enfants et les jeunes acquérir une vraie dépendance à ces instruments de communication sans pour autant en avoir un vrai besoin, mais tout simplement à cause de la mode ou de l’idée obstinée de rester en communication 24 heures sur 24 heures… sans avoir une vrai connaissance de l’autre. Tant que les parents et les éducateurs ne s’aperçoivent pas de ce danger le problème ne sera pas résolu.
Textes du Catéchisme de l’Eglise Catholique, qu’illuminent le précèdent enseignement :
(CEC. 2226 L’éducation à la foi par les parents doit commencer dès la plus tendre enfance. Elle se donne déjà quand les membres de la famille s’aident à grandir dans la foi par le témoignage d’une vie chrétienne en accord avec l’Evangile. La catéchèse familiale précède, accompagne et enrichit les autres formes d’enseignement de la foi. Les parents ont la mission d’apprendre à leurs enfants à prier et à découvrir leur vocation d’enfants de Dieu (cf. LG 11). La paroisse est la communauté eucharistique et le cœur de la vie liturgique des familles chrétiennes ; elle est un lieu privilégié de la catéchèse des enfants et des parents).
(CEC. 2229 Premiers responsables de l’éducation de leurs enfants, les parents ont le droit de choisir pour eux une école qui correspond à leurs propres convictions. Ce droit est fondamental. Les parents ont, autant que possible, le devoir de choisir les écoles qui les assisteront au mieux dans leur tâche d’éducateurs chrétiens (cf. GE 6). Les pouvoirs publics ont le devoir de garantir ce droit des parents et d’assurer les conditions réelles de son exercice).
(CEC. 2230 En devenant adultes, les enfants ont le devoir et le droit de choisir leur profession et leur état de vie. Ils assumeront ces nouvelles responsabilités dans la relation confiante à leurs parents dont ils demanderont et recevront volontiers les avis et les conseils. Les parents veilleront à ne contraindre leurs enfants ni dans le choix d’une profession, ni dans celui d’un conjoint. Ce devoir de réserve ne leur interdit pas, bien au contraire, de les aider par des avis judicieux, particulièrement lorsque ceux-ci envisagent de fonder un foyer).
[1] Texte préparé par le P. Silvio Moreno, IVE pour la rencontre des jeunes couples chrétiens le 5 février 2016.