CONFESSION DES PECHES OU MISERICORDE?

CONFESSION DES PECHES OU MISERICORDE?

« Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : cet homme fait bon accueil aux pécheurs et il mange avec eux ! »

Nous sommes toujours comme ces contemporains de Jésus qui avaient une fausse conception du péché, et de Dieu. En ce temps-là, on s’imaginait que Dieu condamnait et écrasait de sa justice et de sa sainteté les pauvres pécheurs. Aujourd’hui, on a plutôt tendance à supprimer purement et simplement la réalité même du péché. Ainsi le premier à dénoncer cette attitude fut Pie XII : «Le péché du siècle est la perte du sens du péché». Et le pape émérite Benoît XVI pendant son pèlerinage en Autriche confirme que : «Le relativisme relativise tout et à la fin, on n’arrive plus à distinguer le bien du mal».

Oui, pour beaucoup de chretiens de notre temps, et nous sommes imprégnés inconsciemment de cette mentalité actuelle, le péché est comme dilué, comme s’il n’existait pas. Donc d’un côté nous trouvons ceux qui ne veulent rien savoir : libérons-nous des tabous et des principes… je suis maitre de ma conscience… j’ai ma morale à moi. D’autre côté nous trouvons ceux qui justifient leurs propres fautes comme si rien n’était. Or, si cela est vrai les trois paraboles de la miséricorde de l’évangile de Luc n’ont plus aucune utilité, ni signification pour nous. Si le péché n’existe plus, ou on trouve toutes les justifications possibles pour dire que ce n’est pas un péché, alors il n’y a pas besoin de la miséricorde. On parle beaucoup de miséricorde mais les confessionnaux sont vides ! Il y a quelque chose qui cloche ! 

Dans la parabole du fils prodigue nous nous centrons toujours sur la figure du Père, mais jamais sur la figure du fils perdu : il faut noter que la figure miséricordieuse du Père devienne claire seulement après que le fils reconnait son péché et reviens vers le père. Si le fils n’aurait jamais reconnu son péché, aucun de nous n’aurait su ce qui signifie un père miséricordieux.

Donc avant même de parler de miséricorde, nous devons nous poser la question suivante : quel est l’objet de la miséricorde divine en moi ?  mes vertus ? mes dons ? mes talents ? ou bien mes péchés et mes faiblesses. Oui, pour que la miséricorde agisse en moi il faut que je reconnaisse que le péché est la plus grande tragédie qui puisse se produire dans ma vie, et que ce péché à un nom et prénom concret.  

Heureusement, le péché n’est pas la dernière parole. La dernière parole appartient à Dieu : miséricorde. Elle montre que notre vie n’est pas indiffèrent à Dieu, et que Dieu s’intéresse vraiment à nous. Il fera tout pour nous guérir de notre péché. C’est très facile, il tout juste dire Seigneur je suis malade, guéri-moi ! Immédiatement Dieu nous offre le trône de la miséricorde pour pardonner nos péchés : le Sacrement de la réconciliation.

Nous devons toujours y revenir afin de méditer son importance. Justement la diminution de la confession dans nos églises c’est parce que les gens n’ont plus conscience du péché et de la valeur du pardon de Dieu. Ecrivait le pape François : « Comme c’est beau de trouver l’étreinte miséricordieuse du Père dans le sacrement de la réconciliation, de découvrir le confessionnal comme lieu de la miséricorde, de se laisser toucher par cet amour miséricordieux du Seigneur qui nous pardonne toujours ! ».

«... Le plus grand pécheur qui en appelle simplement à ma pitié désarme mon courroux ; Je le justifie par ma Miséricorde insondable et infinie... Avant de venir comme Juge équitable, j'ouvre toutes grandes les portes de ma Miséricorde : qui ne veut les franchir doit passer par ma Justice»  (Sainte Faustine, notes du 6, VI, 1937).           

Saint Augustin : « Notre Dieu miséricordieux nous demande de nous confesser en ce monde afin que nous ne soyons pas confondus dans l’autre » (Hom . XX).

Un jeune homme protestant dit un jour à un prêtre catholique : « Je veux devenir catholique afin de pouvoir me confesser ». Mon ami, dit le prêtre, c’est précisément à cause de la Confession que beaucoup de vos coreligionnaires craignent d’embrasser la foi catholique. Et vous me dites que c’est précisément pour vous confesser que vous voulez devenir catholique ? Immédiatement, avec une indubitable sincérité, le jeune répondit : « Mon cher Père, j’ai beaucoup d’amis catholiques et, franchement, je ne crois pas qu’ils soient meilleurs que je ne le suis, mais ils peuvent compter sur des secours et des avantages qui me sont refusés. Lorsqu’ils tombent dans quelque faute ou qu’ils se sentent attirés par la tentation, je sais qu’ils peuvent avoir recours à la Confession. D’après ce qu’ils me disent, le prêtre les accueille toujours avec gentillesse et ne désire que les aider. En fait, je sais qu’il en a aidé quelques-uns à sortir de terribles pétrins. Ils m’ont avoué par la suite que sans la confession ils seraient certainement allés au diable et je le crois sans peine ».

Padre Pio dit à un prêtre : « Si seulement tu avais pleinement conscience de la chose terrible que c’est de s’asseoir au tribunal du confessionnal ! Nous administrons le Sang du Christ. Nous devons veiller à ne pas survoler le sujet en étant trop bon vivant ou négligent».

Pour cela Padre Pio considérait que le fait d’aller fréquemment en confession était quelque chose de nécessaire pour grandir dans la vie spirituelle. Il allait se confesser au moins une fois par semaine. Il ne voulut jamais que ses enfants spirituels restassent sans confession pendant plus de dix jours.

Une fois, quelqu’un demanda à Padre Pio : «On confesse tout ce dont on peut se souvenir ou que l’on sait, mais peut-être que Dieu voit d’autres choses dont on ne peut pas se rappeler». Voilà ce qu’il a répondu: « Si nous mettons [dans la confession] toute notre bonne volonté et que nous avons l’intention d’avouer [tous les péchés mortels] ... tout ce que l’on sait ou dont on se souvient- la miséricorde de Dieu est si grande qu’il inclut et efface même ceux dont nous ne nous souvenons pas ou que nous ne connaissons pas».

P. Silvio Moreno, IVE

 

 

     

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