L’Esprit Saint présence vivante dans la vie religieuse.
Il faut parler du Saint Esprit. Le Père Royo Marin répété souvent : « Il est le grand inconnu! » Aujourd’hui dans l’Eglise il y a un vrai retour au Saint Esprit. Je suis temple du Saint-Esprit et donc « théophanie » de Dieu, manifestation vivante de l’action du Saint Esprit: à travers les dons de l’Esprit Saint qui se manifestent particulièrement dans…
Un Esprit de joie et émerveillement : Le récit de saint Luc voudrait nous faire partager l’enthousiasme qui a soulevé Jérusalem au jour de la première pentecôte chrétienne. Le feu de l’Esprit envahit tout dans une sorte de tornade. Et les Apôtres son emportés dans une sorte d’ivresse verbale : ils reçoivent le don de paroles nouvelles proclamant les merveilles de Dieu. Et tous ceux qui les entendent sont, eux-mêmes, émerveillés ! Ah ! Comme il serait bon que l’Eglise en Tunisie retrouve ce souffle de ses commencements ! Pourquoi pas ! Le don de l’Esprit Saint produit, comme premier effet, de la joie ! Une cascade de joie, une contagion de joie qui passe des prédicateurs aux auditeurs. Voilà donc une première définition de l’Eglise : des gens émerveillés qui écoutent des merveilles… Un religieux qui n’est pas joyeux, que sa consécration n’enthousiasme pas les autres, même s’il à 20, 30 ou 60 ans, il ne possède pas l’Esprit de Dieu, comme dit le pape François ce serait une vie religieuse païenne, piteuse. François de Sales « Un saint triste, c’est un triste saint ».
La joie chrétienne a une caractéristique unique, celle de pouvoir cohabiter avec la souffrance, car elle est entièrement fondée sur l’amour. Jacques Lebreton perd accidentellement l'usage de ses mains et de ses yeux à 20 ans. Rappelons son témoignage sur la cohabitation de la souffrance et de la joie : « J'ai montré mes moignons à Dieu et j'ai hurlé : " Si tu es bon, montre-le ! … Il a dit en moi : " Je suis là Jacques, Je suis en toi un Dieu aveugle et sans mains ". J'ai pleuré de joie sur mon lit d'hôpital … La joie des infirmes est la plus belle preuve de l'existence de Dieu ». La petite Thérèse écrit: " C'est la pensée d'accomplir la volonté du Seigneur qui fait toute ma joie ". Et Mère Térésa aime répéter : " La vraie sainteté consiste à accomplir la volonté de Dieu avec le sourire ". Marcel Van, religieux vietnamien catholique interné dans un camp constate: « Plus j’avance, plus je vois que la sainteté c’est une vie où il faut changer la tristesse en joie ». Concluons par ces mots de saint Jean Bosco à Dominique Savio, futur jeune saint qui lui demande ce qu'il faut pour devenir saint : " Il faut beaucoup de courage et être toujours joyeux ".
Un esprit de vérité et de connaissance : le deuxième effet de l’effusion de l’Esprit Saint, c’est de faire connaitre la vérité. C’est Jésus lui-même qui l’a répété à ses amis : « Quand il viendra, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière… il vous fera connaitre tout ce qui appartient au Père… il reprendra ce qui vient de moi… » A notre époque, on a un réel souci de connaissance, de formation. On insiste sur ce qu’on appelle la Culture, avec une majuscule. Comme il nous est bon, dés lors, de constater que Jésus n’a jamais mis de coté ce souci de l’intelligence de la foi. Par trois fois dans le court verset de l’évangile que nous avons lu tout à l’heure, il est répète que l’Esprit Saint « nous fera connaitre » les mystères même de Dieu. Le N°15 de l’instruction « Repartir du Christ » de la congrégation pour les instituts de vie consacrée et sociétés de vie apostolique dit : « L'époque à laquelle nous vivons nous impose de repenser globalement la formation des personnes consacrées, qui ne se limite plus à une période de la vie. Non seulement parce qu'elles doivent devenir toujours plus capables de s'insérer dans une réalité qui change selon un rythme souvent frénétique, mais aussi, et plus encore, parce que c'est la vie consacrée elle-même qui exige, de par sa nature, une disponibilité permanente chez ceux qui y sont appelés… La personne consacrée apprend d'une façon toute particulière à se laisser modeler par l'année liturgique, à l'école de laquelle elle revit progressivement les mystères de la vie du Fils de Dieu avec ses mêmes sentiments, pour repartir du Christ et de sa Pâque de mort et de résurrection chaque jour de la vie ».
Un esprit de témoignage : Esprit de joie, et Esprit de Vérité…l’Esprit Saint pousse aussi à témoigner de notre foi : « Quand viendra le Défenseur, …Il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi vous rendre témoignage, vous qui êtes avec moi depuis le commencement. » Mais comprenons bien le sens de ce mot témoin (marturos, en grec). En notre temps, et parfois dans des pays où l’évangélisation est silencieuse, comme en Tunisie, on constate un certain glissement dans le sens d’un témoignage de la vie, sans rien dire. Ce témoignage de la vie, est une action concrète du Saint Esprit, et reste toujours premier et essentiel. Un mot, un geste simple, une correction, un conseil, tout aide à manifester notre consécration au Seigneur. Et chaque instant l’Esprit Saint peut agir en nous… J’ai reçu un email il y a quelques jours d’une maman africaine en me disant le suivant : « Mon père! Cela s'est passé un dimanche du mois d'août 2012 à la cathédrale à la messe de 11H. Ce jour là, il y avait une messe d'action de grâce pour le mariage de votre sœur ou de la sœur d'un des vôtres. C'était à l'improviste et très vite (environ 6 à 8 minutes). C'est pourquoi, je n'ai pas eu le temps de connaître votre nom. J'espère qu'avec ce résumé, vous allez vous rappeler. Je suis Africaine; je suis allée à Tunis rendre visite à mon fils qui est étudiant. J’étais effondrée lorsqu'il s'est islamisé. Je pleurais dans l'église lorsque je vous ai vu quelques minutes avant l'Eucharistie. Vous avez bien voulu m'écouter et vous m'avez montrez tant d'étudiants Africains qui étaient venus à la messe en me disant que la foi de votre fils est faible... Mon père, je vous remercie infiniment d'accepter de m'écouter sans Rendez vous. Vous m'avez conseillé de beaucoup prier. C'est ce que j'ai fait. Un jour, mon fils m'a écrit pour me dire qu'il redevenait catholique; qu'il aurait abandonné l'Islam. Vivant à des milliers de kilomètres de lui; comment le croire? Si vous vous souvenez de notre entretien, merci de me répondre s'il vous plaît. J'aimerai que mon fils aille vers vous afin de se confesser. Merci pour tout mon père. Je vous souhaite une bonne journée ». Pour cela il nous faut : Parler avec lui, le louer, prier, l’aimer et savoir nous examiner :
Examen de conscience sur notre conduite personnelle aujourd’hui en Tunisie : sommes nous vraiment la présence vivante du Saint-Esprit ? Une vérité est fondamentale : l’esprit suscite des vrais adorateurs ! Si vous vous laissez conduire par l’Esprit Saint dans la rencontre de l’autre il y aura forcement une interpellation dans l’autre : l’exemple du Père Marius en fin de vi de son ami iman. Le moment de « l’examen de conscience », en fin de journée, peut permettre de découvrir l’action de l’Esprit-Saint: il s’agit pour chacun de nous religieux, religieuse de « penser à ce qui est arrivé » dans ma journée, à ce qu’a « dit le Seigneur, ce qu’a fait l’Esprit-Saint en moi». Je vous encourage alors à vous poser les questions suivantes : « Ai-je senti l’Esprit-Saint ou ai-je été accaparé par d’autres choses ? Qu’est-ce que l’Esprit-Saint a fait aujourd’hui en moi ? Quel témoignage m’a-t-il donné ? Comment m’a-t-il parlé ? Que m’a-t-il suggéré ?». Chers religieux cet exercice de l’examen de conscience permet de prendre conscience de ce que le Seigneur a fait ce jour, de ce qu’a fait l’Esprit-Saint. Demandons la grâce de nous accoutumer à la présence de ce compagnon de route, l’Esprit-Saint, ce témoin de Jésus qui nous dit où est Jésus, comment trouver Jésus, ce que dit Jésus.
P. Silvio Moreno, IVE
Vicaire de la Cathédrale de Tunis