1. La préparation au mariage[1]
Un homme et une femme se sont dévoilé leurs sentiments amoureux et annoncés mutuellement leur désir de fonder un foyer. Les fiançailles inaugurent le temps du discernement en vue du mariage. Voilà le mot clé qui donne du sens à cette étape : discernement. Les fiançailles marquent le démarrage d'une réflexion du couple vers l'engagement définitif. Mais il n’est pas encore définitif. On peut dire que d’un commun accord, ils acceptent d’entrer dans une période «probatoire» au cours de laquelle ils éprouveront leurs sentiments mutuels. Ils confrontent leur conception de la vie, de leur travail professionnel, de l’éducation des enfants, et surtout il faut qu’ils confrontent leur conception de Dieu, du Christ, l’amour à l’Eglise, etc.
Le temps des fiançailles n’est pas un engagement irréversible. Il inclut dès le départ la possibilité de se séparer si l’on découvre qu’en définitive on n’est pas fait l’un pour l’autre. Il ne faut donc pas donner à cette période un caractère définitif qui ferait un drame de son éventuelle interruption. Pour cela je crois fort bien important de savoir faire une grande différence lorsqu’on veut commencer une « vraie histoire d’amour ».
Il s’agit de savoir distinguer entre « tomber amoureux et aimer »[2]. Que peut vouloir dire « être amoureux » ? L’abbé Grosjean répond en nous disant qu’il s’agit ici tout d’abord de l’ordre du sentiment. On est amoureux quand on ressent une attirance mystérieuse et belle pour une personne. Il faut d’abord reconnaitre qu’on n’est pas complètement libre par rapport à ce sentiment. Ainsi, on ne décide pas vraiment de qui tomber amoureux, ni quand on tombe amoureux. Voilà pourquoi il arrive même qu’on puisse tomber amoureux sans l’avoir réellement décidé. Le terme même de « tomber amoureux » exprime bien qu’on ne maitrise pas parfaitement les sentiments qui peuvent jaillir de notre cœur. Il ne faut pas avoir peur, mais il faut considérer cela tel qu’il est : un sentiment. Et une vie, un couple, une famille, une société, ne se fonde pas sur un sentiment à fleur de peau. C’est justement ce sentiment non maitrisé qui peut nous faire fluctuant. On peut, par exemple, constate l’abbé Grosjean, être ‘sincèrement’ amoureux pendant six mois de l’un ou l’autre, et reconnaitre avec la même ‘sincérité’ au bout de six mois que c’est un(e) autre encore qui finalement nous attire. « Je connais des jeunes, dit-il, qui sont ‘sincèrement’ amoureux toutes les trois semaines d’une personne différente ! ».
Au départ, le sentiment amoureux est souvent mêlé. On y trouve d’abord un besoin d’affection : le besoin d’aimer comme celui d’être aimé nous pousse dans les bras de l’autre. Mais aussi il recouvre un peu d’égoïsme : on aime l’autre pour ce qu’il nous apporte, pas pour ce qu’il est. Et c’est là une première grande différence avec le vrai amour. Ce sentiment est très idéaliste à ses débuts : on est ébloui par l’image idéale qu’on se fait de l’être aimé, mais en réalité on ne le connaît pas de tout vraiment. On ne l’aime pas encore avec ses limites et ses pauvretés. Ce sentiment, se demande l’abbé Grosjean, est-il mauvais ? Bien sûr que non. Mais il est clair qu’il ne peut rien fonder. Si un mariage est fondé que sur ce sentiment, soyez sûr qu’il ne durera rien. Donc il faut le perfectionner, le cultiver, c’est – à-dire il faut aimer vraiment. Et voilà que nous arrivons au bout de notre question : la différence entre tomber amoureux et aimer.
Etre amoureux est de l’ordre du sentiment. Aimer est de l’ordre de l’engagement libre de la volonté. Aimer, c’est choisir d’aimer, c’est vouloir aimer. Et ici je laisse la parole à l’abbé Grosjean :
« Le jour de votre mariage, à la mairie comme à l’Eglise, le maire ou le curé ne vous demandera pas si vous êtes « amoureux », si vous le ou la désirez, ou ce que vous « ressentez » ! Car vous ne pouvez justement pas promettre de ressentir chaque jour, sept sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, le même désir ardent de l’autre… Même dans les couples fidèles, le sentiment amoureux a ses hauts et ses bas. Quand on rentre du boulot, après une bonne engueulade de son patron et une heure d’embouteillage, qu’on découvre le frigidaire vide, la bouille de son enfant en plein âge bête avec un mauvais bulletin scolaire à signer, qu’on apprend en plus que la belle-mère arrive avec trois jours d’avance… à ce moment précis, on ne ressent aucun désir amoureux ! On a juste envie de prendre la porte… Mais est-ce que cela veut dire qu’on n’aime plus son conjoint ? Non ! On veut l’aimer. Au-delà du ressenti, on choisit d’aimer encore et encore.
Voilà pourquoi, la question que vous posera le prêtre ou le maire est bien celle-ci : « Voulez-vous ? » On ne peut pas se promettre de ressentir un désir ardent, tous les jours de sa vie. Mais on peut promettre à son fiancé(e) de vouloir l’aimer chaque jour de sa vie. Et c’est bien cela ce qui est magnifique : au-delà du sentiment plus ou moins ardent, nous avons notre liberté, c’est-à-dire la capacité de choisir d’aimer. Bien sûr, il est plus facile de vouloir aimer quand le désir est là. Voilà pourquoi il faut le cultiver. Mais l’engagement ne reposera pas simplement sur ce désir. Il reposera sur le choix libre de la volonté. L’amour est la volonté qui s’engage. « Oui, je le veux »[3].
Voilà donc que la différence se fait claire devant nos yeux. Et c’est cette différence qui explique et fonde le temps des fiançailles. Parce que on peut tomber amoureux subitement, ou au bout de quelques jours, mais pour choisir d’aimer (et ici nous entendons le fait de choisir comme notion d’engagement et de durée), il nous faut connaître. Et pour connaître une personne, ses qualités, ses limites, au point de la choisir, c’est-à-dire d’engager toute ma personne envers elle et que cela dure, il faut du temps, du discernement.
C'est après cette première compréhension de l’amour que les fiancés envisagent une préparation au mariage catholique.
Donc les fiançailles c’est un temps de préparation au mariage. Comme nous l’avons déjà dit, puisque le mariage est une réalité exigeante, il exige aussi une bonne préparation.
Je crois que beaucoup des problèmes familiaux d’aujourd’hui (divorce, séparation, incompréhension, adultère, infidélité) pourraient certainement s’éviter avec une sérieuse préparation au mariage. Le Père Buela disait : « la plus part des échecs matrimoniaux commencent au temps des fiançailles ».
Ce temps de préparation a donc trois objectifs :
A- Savoir qu’est-ce que le mariage et le mariage catholique
Est un sacrement, une société de vie perpétuelle. C’est un contrat naturel et donc sacramentel pour s’aimer, s’aider, générer et éduquer des enfants.
Donc en ce temps de formation, les fiances, devront discuter comment affronter ensemble la vie de couple, comment surmonter les difficultés spirituels, matériels, psychologiques.
Surtout il faut discuter très concrètement quelle place pour Dieu et l’Église dans la vie matrimoniale, c’est-à-dire la dimension religieuse dans le couple et quelle place pour le couple et les enfants dans la vie de l’Église ?
B- Connaître, dans les limites qu’il faut, celle ou celui qui va éventuellement partager toute ma vie.
Le mariage est l’union d’un homme et une femme pour toujours. Pour cela il faut connaître l’autre qui désir partager ma vie. Nous en avons parlé plus haut. Connaître signifie prendre conscience, se rendre compte qui est l’autre et comment il se présente à moi. Il faut donc faire un grand effort pour connaître :
Sa psychologie,
Ses défauts (comme conseil il ne faudrait pas se marier sans avoir avant trouvé chez lui ou elle dix défauts personnels. Si cela ne se voit pas en cette étape de la vie, alors il n’y a pas une vraie connaissance),
Ses vertus,
Ses comportements, ses idées spécialement en ce qui concerne la foi chrétienne, le mariage et les enfants.
Mais surtout, et cela est très important, il faut se connaître réciproquement au niveau de capacité de sacrifice, de renonce et de maîtrise de soi. Le temps de fiançailles exige donc sacrifice, renoncement et maîtrise de soi devant la tentation; surtout la tentation de la chair, la passion de l’amour, la sexualité. Il ne pas tout permis. Si le fiance ou la fiancée ne sont pas capable de se maîtriser par rapport aux caresses désordonnées, aux bisous exagères, bref tout ce qui allume le feu de la passion, très difficilement pourra dominer la passion de la colère, du mépris, de la violence, des cris, et lorsque l’occasion se présentera lui ou elle tombera très facilement dans la tentation de l’alcool, de la drogue et certainement de l’adultère. Ecrit l’abbé Grosjean : « L’enjeu véritable est bien de préparer l’époux ou l’épouse qu’on sera un jour. Si aujourd’hui vous vous habituez à poser ces gestes de l’amour trop vite, trop tôt, trop facilement, sans qu’ils aient tout leur sens, vous risquez de les appauvrir. Ils vous manqueront le jour venu, quand vous serez prêts à aimer vraiment. Quand celle que vous aimerez vraiment vous demandera :
Vous lui répondrez :
Comment ne pas penser : ‘Oui, sauf que cela aussi tu le disais à la précédente, par rapport à celle qui avait encore précédé… Cela fait peut-être 20 fois que tu les dis, ça ! Comment puis-je te faire confiance, m’appuyer sur ta parole, sur tes gestes, pour à mon tous me donner, se je sais que ces paroles, ces gestes, tu les as posés si souvent ? Si facilement donnés ? Comment je peux être sûre que c’est vrai désormais ? … Pour préparer de nombreux couples au mariage, je peux vous promettre une chose : on ne change pas facilement la veille de son mariage ! Ce n’est pas la veille de son mariage qu’on apprend la fidélité. Ce n’est pas la veille de son mariage qu’on apprend à dire non, pour mieux tenir son oui. Ce n’est pas la veille de son mariage qu’on apprend la maitrise de soi. Non. La veille de son mariage, on est le résultat des dix années qui ont précédé. Ce que vous vivez entre 15 et 20 ans vous marque profondément et engage l’avenir. Aussi, voilà la vérité que l’Eglise ne peut taire parce qu’elle vous aime : ce n’est pas à 25 ans qu’on se prépare au mariage. C’est à 15 ans. Non pas parce qu’à 15 ans on aurait découvert déjà sa future épouse, ou son futur mari. Mais parce que ce que vous vivez à 15 ans et plus, prépare déjà l’épouse, l’époux que vous serez à 25 ou 30… »[4].
Par mon expérience personnelle je peux témoigner la même chose. Ceux qui s’en fichent aujourd’hui, malheureusement pleureront demain. Par contre ceux qui pleurent aujourd’hui, parce que c’est parfois rude de se relever ou de dire non, ou de lutter contre le découragement, ou de savoir renoncer à soi-même, riront et rendront grâce demain !
C- Apprendre les moyens concrets pour vivre la vie matrimoniale afin de pouvoir y persévérer jusqu’à la mort.
-Il faut avoir, tout d’abord, les vertus. La plus part de mariage tombent en ruine parce que les époux n’ont pas les vertus nécessaires pour vivre une vie de couple selon le projet de Dieu. Quelle vertu ? La patience, l’effort, le soutien, la charité, la miséricorde, le pardon et la générosité, la chasteté matrimonial, etc.
-Deuxièmement il faut la capacité d’amitié parce que le mariage est une relation d’amitié extrêmement particulière. Par rapport à ça il est nécessaire de savoir dialoguer en couple, donc le vrai dialogue entre les époux eux-mêmes et avec leurs enfants.
-C’est le temps de obtenir la vertu qui régule notre affectivité blessé par le péché originel. Malheureusement c’est un temps où ne manqueront jamais les tentations contre la chair. Pour cela il est temps aussi de pratiquer la chasteté, la pudeur et la modestie. Pourquoi l’église demande-t-elle qu’il n’y ait pas de relations sexuelles durant les fiançailles ? Beaucoup pensent que c’est parce qu’elle a peur de la sexualité, ou la rejette. Pas du tout. On en parlera tout à l’heure. C’est que la sexualité est tellement belle, justement, qu’elle risque de prendre beaucoup de place au niveau affectif et physique. Et diminuer sérieusement la capacité de discernement propre à ce temps. C’est tellement fort de se retrouver dans les bras de son amoureux, surtout si le plaisir est partagé, qu’on en oublie tout le reste. Mais après on se marie, et on se réveille un matin en se disant qu’on s’est trompé de conjoint... Pour cela le Catéchisme de l’Eglise Catholique enseigne : « Les fiancés sont appelés à vivre la chasteté dans la continence. Ils verront dans cette mise à l’épreuve une découverte du respect mutuel, un apprentissage de la fidélité et de l’espérance de se recevoir l’un et l’autre de Dieu. Ils réserveront au temps du mariage les manifestations de tendresse spécifiques de l’amour conjugal. Ils s’aideront mutuellement à grandir dans la chasteté »[5].
- Finalement et plus important encore, c’est le moment de grandir dans la foi à deux. C’est-à-dire il s’agit de voir à deux comment intégrer la dimension religieuse dans la vie de couple. Se demande le P. Buela : « quel est le signe le plus évident pour avoir la certitude que les fiancés s’aiment vraiment ? Le signe est l’accroissement dans l’amour de Dieu. Fiancés qui n’aiment pas Dieu, signe certain de leur échec matrimonial. Fiancés qui aiment Dieu sur toutes les choses, signe clair que leur mariage sera fondé sur le roc (Mt 7, 25) : la pluie des difficultés est tombée, les torrents des sacrifices sont venus, les vents des calomnies ont soufflé et se sont jetés contre cette maison: elle n'est point tombée, parce qu'elle était fondée sur le roc. Lorsque les fiancés aiment avant tout Dieu n’auront jamais un problème sans solution, une journée sans la vrai joie, des croix sans la consolation, le travail sans la satisfaction »[6].
Il n’est pas donc question de persévérer dans la vie matrimoniale sans la grâce de Dieu. Voilà pourquoi, faire un programme de foi pour le couple et en parler souvent constitue un aspect essentiel du temps des fiançailles. Le mariage est un accompagnement des époux dans leurs vies spirituelles… mais cette histoire commence bien avant : aux fiançailles. Pour cela chers jeunes ne laissez pas de fréquenter à deux les moyens de sanctification qui vous permettrons de vous enraciner dans le Christ et dans sa grâce :
Réconciliation : Donc attention. Car il ne faudrait pas qu’un seul puisse penser : « c’est beau, c’est grand, mais pour moi c’est trop tard, je me suis déjà donné, je me suis trop abimé, c’est fini… » Tous les prêtres nous expérimentons jours après jours ce que la miséricorde de Dieu peut faire dans le cœur de l’homme. Pour cela les fiancés ne doivent pas avoir peur de redécouvrir le chemin de la confession. N’ayez pas peur de ce que diront les prêtres. Ils vous comprennent. Il ne faut pas avoir peur de faire des vraies confessions. C’est une libération ! C’est un lieu de réconciliation, mais aussi de guérison intérieure : combien des jeunes ont besoin, sur ce chemin d’apprentissage de l’amour ou au cœur de leur combat pour la pureté, de cette guérison intérieure ? Combien ont besoin de retrouver cette joie d’un cœur pur, d’un cœur libre, pour réapprendre à aimer ? Combien, pour pouvoir se pardonner à eux-mêmes telle ou telle erreur du passé, ont besoin de se laisser d’abord pardonner par Dieu ?
Prière et eucharistie : « Dans la prière, dit l’abbé Grosjean, nous nous rendons disponibles au Seigneur qui peut agir en nous. Même si on ne ressent rien, même si on ne voit rien, on choisit de croire que la moindre minute offerte au Seigneur aura sa fécondité ». Prenez le temps de prier ! Mais insistez surtout dans le dialogue avec notre Dieu qui est notre Père. Prenez le temps de lui demander qu’il vous fasse connaitre la personne qui devra partager sa vie avec vous. Prenez le temps d’écouter le Seigneur. Prenez le temps de demander la grâce d’un bon discernement. Prenez le temps de demander à Marie de vous donner la force de vous garder pour vous donner tout entier le jour de votre mariage. Peu importe combien de temps, mais priez tous les jours. Ce qui rend belle notre prière, c’est sa fidélité.
Il en va de même pour la messe. On ne va pas à la messe parce qu’on a ‘envie’. Durant mes années de prêtre avec la jeunesse africaine, j’ai souvent entendu « je viens faire l’adoration eucharistique lorsque j’ai besoin… ». Non, notre fidélité ne doit pas dépendre de nos humeurs ou de nos désirs. Sinon notre vie spirituelle n’aura aucune stabilité. Et si notre vie spirituelle n’est pas stable, notre relation d’amour ne le sera pas non plus. Il n’y a pas de plus belle école de l’amour que la messe ! Vous voulez apprendre à aimer ? Allez à la messe ! Vous y verrez ce que veut dire aimer. Vous y verrez le Christ qui par amour se donne totalement jusqu’à la mort et la mort de la croix. C’est dans la messe que nous comprenons le vrai sens de l’amour… Jésus nous montre jusqu’au va l’amour vrai : jusqu’au don total de soi, de sa vie, de son cœur… quelle différence avec la conception de l’amour d’internet, de nos journaux et de nos télévisions !
Il faut le savoir. Quand on ne prie pas, quand on ne communie pas, quand on ne se confesse pas, on est réduit à ses propres forces. Et très vite, on fait l’expérience qu’elles sont limités. Voilà pourquoi, dans cet apprentissage de l’amour, dans ce temps des fiançailles, il y a une place pour la redécouverte de la vie spirituelle. Une vie intérieure solide sera la plus belle colonne vertébrale pour construire votre vie, fonder votre foyer, rester unis en couple jusqu’à la vie éternelle.
Direction spirituelle : Finalement il est important que les fiancés puissent, surtout durant cette étape si délicate, faire confiance aux prêtres afin de se faire guider par le bon chemin. Ecrit l’abbé Grosjean : « Profitez des prêtres que le Seigneur met sur votre route ! Prenez le temps d’aller rencontrer celui en qui vous avez confiance… Il faudrait que chaque jeune ait dans son répertoire le numéro d’un prêtre ou d’une religieuse en qui il a confiance, à qui il peut écrire, chez qui il peut se pointer sans crainte de déranger, ni d’être jugé… Tout seul, on peut se faire illusion, s’auto-justifier à peu près de tout, ou se décourager. Ils avancent ceux qui savent se laisser aider, qui consentent à se confier, qui acceptent d’avoir besoin d’être parfois encouragés (et parfois aussi corrigés). …Ils ont là le meilleur moyen d’éduquer leur liberté, de la fortifier et de la préserver »[7].
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La conversion de l’écrivain Max Dauthendy[8] nous donne un exemple du vécu du mariage jusqu’à la fin malgré les distances après avoir fait l’expérience du Christ. Max est né en 1867 en Allemagne. Il était un écrivain très connu à son époque. Il était marié avec une femme suédoise et tous les deux étaient vraiment des intellectuels. Mais malheureusement tous les deux étaient aussi des athées qui ne croyaient pas en Dieu, ni à l’existence de l’âme, ni à la Vie Eternelle. Cependant ils cherchaient toujours la réponse à certaines questions que l’on se pose dans un moment ou autre de la vie, « les questions existentielles » : D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Pourquoi notre vie sur cette terre ? Quel est le sens de ma vie ? Y-a-t-il quelque chose après la mort ?... Durant la première guerre mondiale Max se trouvait en Indonésie où il meurt en 1918. Après sa mort on trouve parmi ses affaires personnelles une lettre envoyé de l’Europe écrite par son épouse qu’y était reste à cause de la guerre : « Mon cher Max ! Nous avons cherché ensemble et partout une formule avec laquelle pouvoir résoudre les problèmes de la vie et de la mort. Mais nous ne sommes jamais parvenus à la trouver. Souvent nous avons cru que la moderne philosophie ou la science pouvaient nous faire trouver cette formule ou la clé pour l’ouvrir. Entre temps, je l’ai trouvé. Cette clé s’appelle Jésus-Christ ! C’est lui-même qui résoudre tous les problèmes concernant la vie et la mort, le bien et le mal, la vertu et le mensonge, la finitude de ce temps et l’éternité et tout cela à travers son évangile ! Voilà pourquoi cher Max, lis avec persévérance et vrai dévotion les saintes écritures, les évangiles et reste toujours fermement enraciné à ce que Jésus a dit ! ». Max a fait ce que son épouse lui demandait et une année après cette lettre il meurt loin de son épouse mais spirituellement uni, en paix avec le Seigneur et avec un crucifie dans sa main.
Chers jeunes, n’ayez pas peur de faire vous aussi l’expérience du Christ pendant votre préparation au mariage !
[1] En ce point nous suivrons librement quelques idées presentées par P. Fuentes Miguel, Li creo maschio e femmina, fidanzati e sposi davanti al matrimonio e alla sessualità, Roma, 2012, p. 11-23.
[2] Je suivrais librement, en ce point, quelques idées de l’Abbé Pierre-Hervé Grosjean, Aimer en vérité, France, 2014, p. 30-38.
[3] Cf. Grosjean, Aimer en vérité, p. 34-35.
[4] Cf. Grosjean, Aimer en vérité, p. 47-48.
[5] Cf. CEC, n. 2350.
[6] Cf. Carlos M. Buela, Modernos ataques contra la familia, New York, 2007, p. 91-94.
[7] Cf. Grosjean, Aimer en vérité, p. 140.
[8] Cf. P. Petar Ljubicic, Esempi di vita cristiana, Roma, 2003, p. 92-93.