II Dimanche de l’Avent
La figure du Prophète
En ce deuxième dimanche de l'Avent l'Eglise nous invite à suivre les prophètes et leurs conseils.
Baruc, un prophète que crie un message d’espérance : « Jérusalem, Jérusalem, quitte ta robe de tristesse ! C’est à un moment où tout allait mal en Palestine que Baruc osait crier ce message d’espérance. Nous sommes toujours, nous aussi, dans un monde troublé et difficile : combien des jeunes et d’adultes se trainent dans des situations apparemment sans issue ? Il nous suffit de penser à tous ces jeunes qui traversent presque quotidiennement la mer en cherche d’un monde meilleur… Chaque jour les medias, enveloppent notre monde dans un immense manteau de tristesse : accidents, morts, crises sociales ou économiques, violence, guerre, terrorisme. Et chacun de nous, personnellement, possède aussi sa robe de soucis, d’échecs, de péchés, de difficultés. C’est justement dans ce contexte-là que l’espérance chrétienne réagit, en croyant que « le monde peut quitter sa robe de tristesse pour revêtir la parure de la Gloire de Dieu ».
Pourquoi ? Parce que, nous le savons, Dieu est à l’œuvre, ici, aujourd’hui. Oui, si Dieu est à l’œuvre, si l’Amour est en train de façonner de ses propres mains l’homme nouveau, le monde ne peut pas se terminer dans l’échec, l’impasse.
Luc a construit sa page de l’Evangile d’aujourd’hui pour nous faire comprendre que l’initiative de l’histoire n’appartient pas aux grands, aux princes qui nous gouvernent… Non ! Ce ne sont pas eux qui marquent l’histoire, c’est sont plutôt les hommes sur qui est tombée la Parole de Dieu. Quel contraste ! Il y a les puissants qui ne laisseront aucune trace dans l’avenir de l’humanité, « sic transit gloria mundi » (ainsi passe la gloire du monde)… et il y a les petits, les cachés, qui illuminés par la Parole de Dieu vont bouleverser le monde.
Jean Baptiste, un prophète qui crie un message de conversion : Dieu est à l’œuvre, ici et aujourd’hui, mais c’est un Dieu qui fait « alliance », un Dieu qui nous confie la responsabilité de préparer les chemin du Seigneur, d’aplanir sa route, de combler les ravins, d’abaisser les collines et montagnes, de redresser les passages tortueux, de corriger les routes déformés… et cela à travers notre conversion personnelle, à travers notre changement du cœur. Vous dites parfois que vous ne pouvez pas changer le monde, que vous n’y pouvez rient à toutes ces robes de tristesse qui enveloppent notre humanité. Eh bien ne rêvez pas : si vous ne pouvez pas changer le monde, vous pouvez changer certainement vos cœurs. C’est par là qu’il faut commencer. Il y a des montagnes d’égoïsme, des collines de paresse, des ravins d’injustice, des passages tortueux de mensonges en nous ! Et bien changeons-les !
Saint Paul, un prophète qui crie un message de discernement : « Et, dans mes prières, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important ». Pourque cette conversion se concretise il faut savoir discerner les signes des temps, l’essentiel du superficiel. Saint Paul demande que le vrai amour grandisse en nous de plus en plus. Il s’agit de l’amour profond et vrai et non pas de l’amour sensible et superficiel. C’est cet amour qui nous aidera à voir, à distinguer entre la vérité et l’erreur. L’amour n’est jamais aveugle. Il est toujours le chemin de la connaissance. Si nous aimons Jésus, nous voulons le connaitre davantage. L’amour est sensible à l’intelligence et au cœur de celui qui est aimé, donc notre amour doit être sensible à la volonté et aux désirs de Jésus. Le vrai amour nous aide à bien discerner entre le bien et le mal, la grâce et le péché.
Certes, pour enlever notre tristesse, il faut assumer notre responsabilité dans une conversion quotidienne à travers la croissance dans l’amour de Jésus condition afin de savoir discerner ce qui est juste, c’est qui est bon, c’est qui est vrai.
P. Silvio Moreno, IVE