OSER LA VOCATION SACERDOTALE

OSER LA VOCATION SACERDOTALE

Le problème des vocations

Nous partons pour notre réflexion d’une constatation actuelle : les vocations sacerdotales et religieuses se font rares…

Pour bien comprendre la question sur les vocations il faut lire et méditer les récits évangéliques des premières vocations, celle qui ont été faites par Jésus en personne… celles au bord du Jourdain et celles au bord du lac de Tibériade.

Toutes ces vocations partent de quelqu’un qui a rencontré Jésus, et qui, sans rien craindre, Le montre à d’autres. Devant les crises des vocations, nous sommes tentes de multiplier les sondages, les enquêtes, les analyses sociologiques… peut être soit nécessaire, mais il faut plutôt s’apercevoir qu’il nous manque de précurseur, des annonciateur de la vocation, des gens qui n’aient pas peur de dire « Voici l’Agneau de Dieu qui enlevé le péché du monde ». Voilà la première loi de la vocation, le premier principe de toute vocation : l’appel de Dieu passe plusieurs fois par quelqu’un qui, ayant trouvé Jésus, devient tellement rayonnant de cette découverte qu’il en parle à ceux qu’il rencontre ensuite. André et Jean viennent à Jésus par Jean Baptiste. Simon Pierre vient par André qui a trouvé le Messie.

Un autre point important par rapport aux vocations c’est le discernement. Toutes les vocations exigent un discernement : « Que cherchez-vous ? » dit Jésus. Il faut toujours une vérification de la part du candidat et de la part de l’Eglise ou de la communauté religieuse qui accueille. N’arrive-t-il pas que nous recherchions Jésus pour nous-mêmes, ou pour aider les autres, pour se sacrifier pour les autres ? Une vraie vocation doit vérifier, dans le bon accompagnement spirituel, si on cherche vraiment Jésus, ou si on se cherche soi-même.

Finalement une vocation se murit dans l’intimité avec le Maitre: « venez et voyez ». Rester, demeurer longuement près de Jésus, dans ce qu’on appelle l’adoration, et la prière, est une des caractéristiques des nouvelles vocations nées en notre temps de crise. Cela rejoint fortement l’expérience des premières vocations des bords du Jourdain en ce temps-là. Et c’est un appel pour chacun de nous. Suivre Jésus ne peut qu’engager tout l’être corps et âme. Il faut le savoir, pour cultiver les vocations, il faut qu’ils fassent l’expérience de Dieu. La rencontre de Dieu, personnelle et intime, ne s’étudie pas sur dossier. Il faut s’y mettre tout entiers corps et âme.  

1 Difficulté : Le prétexte d’incapacité

Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. Notez la deuxième partie de cette phrase, celle qui concerne plus particulièrement l’apprentissage. Et je vous ferai… Il y a une partie de cet apprentissage que Jésus assume. Nous n’avons pas à devenir des pêcheurs d’hommes par nous-mêmes. C’est Jésus qui fait de nous des pêcheurs d’hommes.

Parfois Dieu peut nous appeler à le servir dans la vie sacerdotale ou religieuse, mais nous ne répondons pas parce que nous avons un grand sentiment d’incompétence. Attention! Que cela ne devienne pas un prétexte pour retirer votre offre de service à Dieu. Ne dites pas que vous ne pouvez pas servir Dieu en raison d’un manque de talents. Cette excuse n’est pas valable. Certes, il y aura toujours quelqu’un qui sera meilleur que vous. Mais cela ne devrait pas nous empêcher d’utiliser nos qualités et nos talents pour l’évangélisation et la prédication. Car c’est Jésus qui nous donne la capacité de le servir. Il peut transformer complètement une personne dont le cœur est réceptif à son enseignement.

Pensez aux douze disciples de Jésus. Qu’avaient-ils de remarquable? Ils n’avaient justement rien de remarquable. C’était des gens très ordinaires et je doute même qu’un rabbin du temps de Jésus les aurait choisis pour être des disciples. Et pourtant, Jésus n’a pas hésité à leur demander de le suivre. Il prend les choses folles de ce monde, des faibles, mais qui ont la capacité de bouleverser le monde parce que la puissance de Dieu les accompagne.

2 Difficulté : Une réponse immédiate et l’attachement familial

Maintenant, une personne n’est pas un disciple tant qu’il n’a pas répondu positivement à l’invitation de Jésus à le suivre. J’aimerais ici attirer votre attention sur la réponse des premiers disciples de Jésus. «  Aussitôt, ils laissèrent les filets, et le suivirent ». « Et aussitôt ils laissèrent la barque et leur père, et le suivirent ». Avez-vous remarqué la promptitude de leur réaction?

Comment expliquer leur réaction? Qui va d’emblée faire confiance à un étranger qui nous sollicite? Il semble que c’est une réponse tout à fait irresponsable. Ils ne connaissent même pas cette personne. Comment peut-on suivre un homme sans lui demander des explications? … Ici, au quatrième chapitre de Matthieu, ces pêcheurs avaient déjà eu l’occasion de faire connaissance avec Jésus. C’est précisément à cause de ce qu’ils ont vu et entendu de lui qu’ils étaient disposés maintenant à répondre par un ‘oui’ aussi rapide et catégorique.

Vous savez, ces gens ordinaires aimaient leur père. Ils aimaient leurs bateaux. Ils aimaient utiliser leurs filets. Ils aimaient leur profession. Mais quand c’est le « Messie » qui appelle ses disciples, ils savaient que cette invitation « exigeait » la priorité sur tout ce qui les concernait. Une décision qu’implique certainement un renoncement… Ainsi pour ceux qui, étant appelé par le Seigneur, sont attaches à la propre famille, attachement fondé plutôt sur un manque de confiance dans la Divine Providence que sur un souci réel et présent, sachez que l’appel du Seigneur est « prioritaire »… Et de cette réponse totale et immédiate peut dépendre aussi notre éternelle félicité.  

P. Silvio Moreno, IVE

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