DIEU ET SA PROVIDENCE DIVINE

DIEU ET SA PROVIDENCE DIVINE

Une idée erronée de Dieu, de sa paternité divine, et le manque total de confiance en sa divine Providence qui régule le monde entier et les évènements de notre vie, peut déclencher en nous des comportements magiques, superstitieux, occultes, ésotériques, etc.

La solution à ces types des phénomènes magiques et diaboliques - en dehors de ce que nous avons déjà dit pour chaque phénomène en particulier - est certainement la correction en nous-même de l’idée que nous nous faisons de Dieu. Il nous faut réaliser un travail intérieur pour se savoir abandonner entièrement dans les bras de Dieu, auteur de la vie, créateur et Seigneur de tout ce qui existe.

Il y a un principe très important[1]: personne ne peut s’abandonner dans les bras d’un Dieu en qui on n’a pas totalement confiance. Et justement ce manque de confiance nait d’une idée erronée de Dieu.

Nous pouvons constater trois idées erronées de Dieu: l’idée d’un Dieu absent ou lointain : cette idée est soutenue par ceux qui pensent que Dieu ne s’intéresse pas à notre monde et à nos vies. L’idée d’un Dieu sévère et cruel : c’est ceux qui ont une conception magique de Dieu, soit qu’ils professent une religion magique (religion païenne traditionnelle, ou religion moderne comme le new age), soit qu’ils mélangent à la religion des idées magiques (comme par exemple la superstition chez certains chrétiens qui font des maléfices ou demandent de les faire). En effet, à la base des superstitions, il y a l’idée d’un Dieu déterministe, non miséricordieux ; du coup ce Dieu, comme dans le style païen, doit être calmé, apaisé par des actions magiques et serviles, c’est-à-dire inspirées par la peur. Finalement une idée faible de Dieu : cette idée est soutenue par ceux qui ne vivent plus dans la présence de Dieu, ou plutôt Dieu n’a plus de place dans leur vie. Vie sans vrai prière, sans religion, vouée aux plaisirs et au monde.

Donc, avoir un regard juste sur Dieu nous permet de nous confier et de nous abandonner dans les bras de ce Dieu qui m’aime. Et pour avoir une idée juste de Dieu, il faut que celle-ci soit réaliste, c’est-à-dire ancrée dans mon histoire personnelle. Cela implique l’acceptation joyeuse de ma vie (dans tous ses aspects physiques et moraux : maladie, mort, injustices, tristesses, dépressions, péchés personnels, etc…), des réalités qui nous entourent (famille, amis, travail), et des circonstances dans lesquelles nous vivons : c’est-à-dire l’acceptation que Dieu est le Seigneur de notre histoire personnelle, et que donc notre vie dépend de lui.

Seul celui qui est capable de s’abandonner entièrement à Dieu, Père et Provident, peut se libérer des pratiques occultistes et magiques futuristes, et vivre d’une façon sereine et paisible.

Cette attitude d’abandon prend forme surtout face à la douleur et à la souffrance. Ici les conseils du Saint pape Jean Paul II sont très éloquents:

«Tout d’abord, quelle que soit votre souffrance, physique ou morale, personnelle ou familiale, apostolique, voire ecclésiale, il importe que vous en preniez lucidement conscience sans la minimiser et sans la majorer, et avec tous les remous qu’elle engendre dans votre sensibilité humaine: échec, inutilité de votre vie, etc. Ensuite, il est indispensable d’avancer sur la voie de l’acceptation. Oui, accepter qu’il en soit ainsi, non par résignation plus ou moins aveugle, mais parce que la foi nous assure que le Seigneur peut et veut tirer le bien du mal. Combien…pourraient témoigner que l’épreuve, acceptée dans la foi, a fait renaître en eux la sérénité, l’espérance.  Enfin, le plus beau geste reste à faire: celui de l’oblation. L’offrande, effectuée par amour du Seigneur et de nos frères, permet d’atteindre à un degré, parfois très élevé, de charité théologale, c’est-à-dire de se perdre dans l’amour du Christ et de la très sainte Trinité pour l’humanité. Ces trois étapes vécues par chacun des souffrants, selon son rythme et sa grâce, lui apportent une libération intérieure étonnante »[2].

En toute sureté nous pouvons donc affirmer :

1. Dieu est notre Père et il nous aime du même amour avec lequel il aime son Fils : …et la preuve que vous êtes des fils, c’est que Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils qui crie : Abba, Père ! Aussi n’es-tu plus esclave mais fils ; fils, et donc héritier de par Dieu (Gal 4, 6-7). En effet, tous ceux qu’anime l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu (Rm 8, 14). Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimé. Demeurez dans mon amour (Jn 15, 9).

2. Dieu ne permet le mal que pour obtenir un bien supérieur : …et nous savons qu’avec ceux qui l’aiment, Dieu collabore en tout pour leur bien, avec ceux qu’il a appelés selon son dessein (Rm 8, 28).

3. Aucune adversité, ni magie, ni maléfice, ne peut nous détruire parce que Dieu est avec nous par sa grâce : Qui nous séparera de l'amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée? Selon qu'il est écrit: C'est à cause de toi qu'on nous met à mort tout le jour, Qu'on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie. Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j'ai l'assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu manifesté en Jésus Christ notre Seigneur (Rm 8, 35-39).

C'est là la certitude indestructible du chrétien. Saint Paul est conscient d'une action de Satan dans le monde et du danger qu'il représente (cf. Ep 6, 11-12) mais il ne vit aucunement dans la peur parce qu'il est certain que dans le Christ, son Seigneur et Maître, cette action a été définitivement vaincue. Il professe son espérance, pleine de joie et de confiance, en la pleine manifestation de la gloire de Dieu et de ceux qui ont été rachetés dans la Jérusalem céleste.

4. Etant Dieu de notre part, nous pouvons tout faire, bien entendu que soit moralement bon: Je puis tout en Celui qui me rend fort (Phil 4, 13).

Voilà pourquoi, du point de vue de la foi, il est tout à fait logique de s’abandonner dans les bras de Dieu. En effet, Saint Pierre dira : Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, pour qu’il vous élève au bon moment ; de toute votre inquiétude, déchargez-vous sur lui, car il a soin de vous (Pi 5, 6-7) ; et Saint Paul : N’entretenez aucun souci ; mais en tout besoin recourez à l’oraison et à la prière, pénétrées d’action de grâces, pour présenter vos requêtes à Dieu (Phi 4, 6).

La prédication de Jésus sur la providence amoureuse de Dieu est extrêmement importante pour nous conduire dans la vie. Relire ce passage évangélique et le méditer soigneusement est la clé pour être libéré des tempêtes occultes de nos vies : C’est pourquoi je vous dis : Ne vous souciez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez, ni, pour votre corps, de quoi vous le vêtirez. La vie ne vaut-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que les vêtements ? Regardez les oiseaux du ciel : ils ne font ni semailles ni moisson, ils n’amassent pas dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Vous-mêmes, ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Qui d’entre vous, en se faisant du souci, peut ajouter une coudée à la longueur de sa vie ? Et au sujet des vêtements, pourquoi se faire tant de souci ? Observez comment poussent les lis des champs : ils ne travaillent pas, ils ne filent pas. Or je vous dis que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n’était pas habillé comme l’un d’entre eux. Si Dieu donne un tel vêtement à l’herbe des champs, qui est là aujourd’hui, et qui demain sera jetée au feu, ne fera-t-il pas bien davantage pour vous, hommes de peu de foi ? Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?” Tout cela, les païens le recherchent. Mais votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d’abord le royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine (Mt 6, 23-34).  

Je termine cette réflexion par un texte consolateur de Saint François de Sales :

« Mais vous dites que vous ne sentez point cette confiance. Quand vous ne sentez pas, il en faut faire un acte et dire à Notre-Seigneur : Encore que je n’aie aucun sentiment de confiance en vous, je sais pourtant que vous êtes mon Dieu, que je suis toute vôtre, et que je n’ai d’espérance qu’en votre bonté; ainsi je m’abandonne toute en vos saintes mains. Il est toujours en notre pouvoir de faire de ces actes et quoique nous y ayons de la difficulté, ils ne sont pourtant pas impossibles, et c’est en ces occasions-là, parmi les difficultés, que nous devons témoigner de la fidélité à Notre-Seigneur… Et ne dites pas : Je les dis vraiment, mais ce n’est que de bouche ; car si le cœur ne le voulait, la bouche n’en dirait pas un mot. Ayant fait cela, demeurez en paix, et sans faire attention à votre trouble, parlez à Notre Seigneur d’autre chose »[3].

P. Silvio Moreno, IVE

 

[1] Je suivrais librement quelques idées du P. Miguel Fuentes, IVE, La trampa rota, San Rafael, 2008, p. 217 -226.

[2] Cf. Saint Jean Paul II, Discours aux malades-pèlerins. Lourdes, 15 août 1983.

[3] Saint François de Sales, Deuxième entretien sur la confiance et l’abandon.

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