« Je suis doux et humble de cœur » affirme notre Seigneur Jésus-Christ. Mais c’est un cœur qui est continuellement blessé par nos péchés et nos indifférences. Alors la vocation de réparation à ce cœur doux et humble, dévient pour les chrétiens, aujourd’hui, une vocation primordiale. Jésus a besoin, pour ainsi dire de notre réparation. Réparer signifie : remettre en état ce qui a subi un dommage, une détérioration et aussi faire disparaitre un mal ou en atténuer les conséquences.
Le pape Pie XI composa une prière de consécration au Sacré Cœur de Jésus centrée sur la réparation. Elle doit être récitée le jour de la fête du Sacré-Cœur, ainsi que les premiers vendredis du mois. Elle était jointe à l’Encyclique Miserentissimus Redemptor du 8 mai 1928. Je remarque la date de composition de cette prière : 1928. C’était une prière prophétique. Aujourd’hui 90 ans plus tard elle est d’énorme actualité pour le monde dans lequel nous vivons.
« Très doux Jésus, dont l’immense amour pour les hommes a été payée de tant d’ingratitude, d’oubli, de négligence, de mépris, nous voici prosternés devant vos autels. Nous voulons réparer par des témoignages particuliers d’honneur l’indigne froideur des hommes et les injures qui, de toutes parts, blessent votre Cœur très aimant. Ces fautes déplorables, nous voulons les expier toutes, et nous nous proposons de réparer en particulier
- l’immodestie et l’impudeur de la conduite et de la toilette (façon de s’habiller),
- les embûches tendues par la corruption aux âmes innocentes,
- la profanation des fêtes religieuses (spécialement le dimanche),
- les blasphèmes dont vous êtes l’objet, vous et vos Saints,
- les insultes adressées à votre Vicaire (le Pape) et à vos prêtres,
- la négligence envers le Sacrement du divin amour (l’eucharistie) ou sa profanation par d’horribles sacrilèges (chaque fois que nous recevons la communion en péché mortel ou bien superficiellement),
- enfin les crimes publics des nations qui combattent les droits et le magistère de l’Eglise que vous avez instituée (y compris la loi naturelle).
Ah ! Pussions-nous, conclut le pape Pie XI, laver ces crimes dans notre sang ! Du moins, pour réparer l’honneur divin outragé, nous vous présentons, en union avec les expiations de la Vierge votre Mère, de tous les Saints et des fidèles pieux, la réparation que vous avez un jour offerte au Père sur la croix et que vous continuez de renouveler chaque jour sur les autels ». C’est-à-dire l’acte de réparation par excellence : la Messe.
Il faut donc une réparation principalement pour trois motivations :
-le monde entier est sous le pouvoir du mal. Sans vouloir perdre une vision optimiste, on ne peut comprendre certaines choses de notre monde qu’à la lumière de l’Apocalypse de saint Jean.
-Terrible persécution contre l’Eglise et les valeurs naturelles de l’homme : il y a aujourd’hui une catholico-phobie – chrétien-phobie incroyables.
-Parce que les mêmes catholiques vivent avec une foi indifférente, pauvre, faible y compris quelqu’uns de ses pasteurs et de ses ministres.
Il y a donc une guerre déclarée pas seulement contre l’Eglise mais contre le Cœur du Christ. Le démon ne veut pas que les hommes puissent trouver du repos dans le Cœur de Jésus-Christ.
Comment fait-on alors pour réparer ? Jésus apparaît en 1674 à sainte Marguerite-Marie d’Alacoque à Paray-le-Monial qui adore le Saint Sacrement. Il se plaint du peu de « retour d’amour » que lui témoignent les hommes, après tout ce qu’il a enduré pour les sauver. Il demande alors deux actes de réparation :
La communion réparatrice et en particulier les premiers vendredis de chaque mois. Avec dévotion et esprit de réparation.
L’heure sainte de réparation le jeudi soir, en union avec son agonie à Gethsémani. Nous pouvons offrir comme réparation un moment d’adoration eucharistique dans la semaine.
P. Silvio Moreno, IVE