Lors d’une visite à Paris à l’Eglise de Saint-Etienne du Mont de Paris, qui contient la chasse de sainte Géneviève, j’ai fus frappé par une plaque souvenir de l’assassinat de Mgr Marie Dominique Sibour, archevêque de Paris. Il fut poignardé en pleine église, à l'issue d'une cérémonie en 1857 (4 après la déclaration du dogme de l’Immaculé par le pape Pie IX) par Jean-Louis Verger ancien curé, visiblement déséquilibré, et déjà sanctionné par l’Église. Lors de son crime il s’écria de voix forte : « À bas les déesses », expliquant plus tard que son geste fut une sorte de contestation du dogme de l’Immaculée Conception.
Mais ce dogme n’est pas une invention des papes. Déjà lors des apparitions mariales à sainte Catherine Labouré à la rue du Bac à Paris en 1830, la Vierge se présente comme « conçue sans péché ». La médaille miraculeuse, frappée avec l’invocation « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous », popularise la foi en la conception immaculée de Marie. Ce dogme donc c’est tout simplement une confirmation définitive et solennelle de la tradition vivante de l’Eglise au long des siècles. En effet, sans employer exactement la formulation moderne, de nombreux Pères de l'Église expriment depuis les premiers siècles le contenu de la doctrine catholique. Quelques exemples :
Saint Éphrem le Syrien (306-373) : « Pleine de grâce,… toute pure, toute immaculée, toute sans faute, … complètement étrangère à la toute souillure et à toute tâche du péché».
Amphiloque d’Iconium (ive siècle) : « Dieu a formé la sainte Vierge sans tache et sans péché».
Saint Ambroise de Milan (340-397) : « Marie est sans défaillance, immaculée».
Saint Augustin d’Hippone (354-430) : « De la sainte Vierge Marie, pour l’honneur du Christ, je ne veux pas qu’il soit question lorsqu’il s’agit de péchés».
Saint Jérôme de Stridon (347-420) : Dans son commentaire du psaume 73, il indique que « Marie n'a jamais été dans les ténèbres, mais toujours dans la lumière».
Les Églises de langue grecque appellent Marie la « Panaghia (Toute sainte) ».
Romain le Mélode (493-565) : « [Marie a été] le Temple saint dès sa naissance... Anne a enfanté l'Immaculée».
Saint Anastase d’Antioche (avant 599) : « Le Verbe est descendu dans un sein virginal exempt de toute corruption ».
Sophrone de Jérusalem (560-638) : « Marie, pure, sainte, sans tache, resplendissante, aux sentiments divins, sanctifiée, libre de toute souillure du corps, de la pensée, de l'âme».
A cette Vierge Immaculé, que nous vénérons et que nous aimons, nous la prions avec les mots de saint Jean Paul II : « C'est vers Toi que se tourne notre regard avec la plus grande anxiété, à Toi que nous avons recours avec une confiance plus insistante en ces temps marqués par de nombreuses incertitudes et craintes pour le destin présent et à venir de notre planète. Vers Toi…, nous élevons ensemble une supplication pressante et confiante : Écoute le cri de douleur des victimes des guerres et de tant de formes de violence, qui ensanglantent la terre. Dissipe les ténèbres de la tristesse et de la solitude, de la haine et de la vengeance.
Ouvre l'esprit et le cœur de tous à la confiance et au pardon ! ».
P. Silvio Moreno, IVE