CATECHESE SUR LA CREATION ET DIGNITIE DE L'HOMME ET LA FEMME

CATECHESE SUR LA CREATION ET DIGNITIE DE L'HOMME ET LA FEMME

La création de l’homme

Nous suivons le Catéchisme de l’Eglise catholique et nous en ajoutons quelques considérations particulières: « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa » (Gn 1, 27). L’homme tient une dignité et une place unique dans la création : - il est « à l’image de Dieu » (I) ; - dans sa propre nature il unit le monde spirituel et le monde matériel (II) ;- il est créé « homme et femme » (III) ; - Dieu l’a établi dans son amitié (IV).

I. A l’image de Dieu

De toutes les créatures visibles, seul l’homme est capable de connaître et d’aimer son Créateur. C’est à cette fin qu’il a été créé, et c’est là la raison fondamentale de sa dignité : parce qu’il est à l’image de Dieu l’individu humain a la dignité de personne : il n’est pas seulement quelque chose, mais quelqu’un. Il est capable de se connaître, de se posséder et de librement se donner et entrer en communion avec d’autres personnes, et il est appelé, par grâce, à une alliance avec son Créateur, à Lui offrir une réponse de foi et d’amour que nul autre ne peut donner à sa place.

Saint Ignace de Loyola affirme : « L'homme est créé pour louer, révérer et servir Dieu notre Seigneur et par là sauver son âme, et les autres choses sur la face de la terre, sont créées pour l'homme, et pour l'aider dans la poursuite de la fin pour laquelle il est créé. D'où il suit que l'homme doit user de ces choses dans la mesure où elles l'aident pour sa fin et qu'il doit s'en dégager dans la mesure où elles sont, pour lui, un obstacle à cette fin. Pour cela il est nécessaire de nous rendre indifférents à toutes les choses créées, en tout ce qui est laissé à la liberté de notre libre-arbitre et ne lui est pas défendu ; de telle manière que nous ne voulions pas, pour notre part, davantage la santé que la maladie, la richesse que la pauvreté, l'honneur que le déshonneur, une vie longue qu'une vie courte et ainsi de suite pour tout le reste, mais que nous désirions et choisissions uniquement ce qui nous conduit davantage à la fin pour laquelle nous sommes créés ».

« En réalité, c’est seulement dans le mystère du Verbe incarné que s’éclaire véritablement le mystère de l’homme » (GS 22, § 1)

II. « Un de corps et d’âme »

La personne humaine, créée à l’image de Dieu, est un être à la fois corporel (corps) et spirituel (âme). Le récit biblique exprime cette réalité avec un langage symbolique, lorsqu’il affirme que « Dieu modela l’homme avec la glaise du sol ; il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l’homme devint un être vivant » (Gn 2, 7). L’homme tout entier est donc voulu par Dieu.

« Ame » désigne aussi ce qu’il y a de plus intime en l’homme et de plus grande valeur en lui, ce par quoi il est plus particulièrement image de Dieu : « âme » signifie donc le principe spirituel en l’homme.

Aussi le corps de l’homme participe à la dignité de l’ « image de Dieu » : il est corps humain précisément parce qu’il est animé par l’âme spirituelle, et c’est la personne humaine toute entière qui est destinée à devenir, dans le Corps du Christ, le Temple de l’Esprit. L’unité de l’âme et du corps est si profonde que l’on doit considérer l’âme comme la « forme » du corps ; l’esprit et la matière, dans l’homme, ne sont pas deux natures unies, mais leur union forme une unique nature.

L’Église enseigne aussi que chaque âme spirituelle est immédiatement créée par Dieu. Qu’elle n’est pas « produite » par les parents. Qu’elle est immortelle : elle ne périt pas lors de sa séparation du corps dans la mort, et s’unira de nouveau au corps lors de la résurrection finale. Cela entraine 4 conséquences : cette autre vie commence pour l’âme immédiatement après la mort ; le corps participera, lui aussi, à cette vie après la résurrection ; cette autre vie ne sera pas la même pour toutes les âmes, parce qu’elle aura été déterminée par les mérites ou les démérites de chacun durant sa vie ; et puisque cette autre vie ne finira jamais, elle est donc bien plus importante que la vie d’ici-bas. Ainsi nous constatons, à la lumière de toutes ces vérités, que nous avons été créés, non pas uniquement ni essentiellement pour manger, boire, dormir, procréer ou fêter… puis mourir et retourner au néant ; mais pour connaitre, aimer et servir Dieu, et partager déjà ici-bas, par la Grace sa vie d’amitié familiale. Et finalement pour être établies dans l’intimité de Dieu parfaitement et éternellement, si nous le méritions par notre comportement durant notre passage sur la terre.

III. « Homme et femme il les créa »

L’homme et la femme sont créés, c’est-à-dire ils sont voulus par Dieu : dans une parfaite égalité en tant que personnes humaines, d’une part, et d’autre part dans leur être respectif d’homme et de femme. « Être homme », « être femme » est une réalité bonne et voulue par Dieu. L’homme et la femme sont, avec une même dignité, « à l’image de Dieu ». Dans leur « être-homme » et leur « être-femme », ils reflètent la sagesse et la bonté du Créateur. Dieu n’est aucunement à l’image de l’homme. Il n’est ni homme ni femme. Dieu est pur esprit.

« L’un pour l’autre » – « une unité à deux » : Créés ensemble, l’homme et la femme sont voulus par Dieu l’un pour l’autre : non pas que Dieu ne les aurait faits qu’ « à moitié » et « incomplets » ; Il les a créés pour une communion de personnes parce qu’ils sont à la fois égaux en tant que personnes et complémentaires en tant que masculin et féminin. Dans le mariage, Dieu les unit de manière que, en formant « une seule chair » (Gn 2, 24), ils puissent transmettre la vie humaine : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre » (Gn 1, 28). En transmettant la vie humaine, l’homme et la femme comme époux et parents, coopèrent d’une façon unique à l’œuvre du Créateur. Ainsi le mariage, lorsqu’il est légitimement et validement conclu, réalise merveilleusement le plan de Dieu : les époux forment un tout et cette union est indissoluble jusqu’à que la mort les sépare.    

IV. L’homme au Paradis

Adam et Eve n’ont pas seulement été créés bons, mais ils ont été constitués dans une amitié avec leur Créateur et en harmonie avec eux-mêmes et avec la création autour d’eux (création en état de grâce). La théologie de l’Eglise l’appel : « état de sainteté et de justice originelle ». Cette grâce de la sainteté originelle était une participation à la vie divine. Elle consistait dans le fait que l’homme demeurait constamment dans l’intimité divine. Ainsi il ne devait ni mourir, ni souffrir. Il y avait une harmonie intérieure entre l’homme et la femme et entre le premier couple et toute la création.

En plus, la « maîtrise » du monde que Dieu avait accordée à l’homme dès le début, se réalisait avant tout chez l’homme lui-même comme maîtrise de soi. L’homme était intact et ordonné dans tout son être, parce que libre de la triple concupiscence qui le soumet aux plaisirs des sens, à la convoitise des biens terrestres et à l’affirmation de soi contre les impératifs de la raison.

Le signe de la familiarité avec Dieu, c’est que Dieu le place dans le jardin. Il y vit pour cultiver le sol et le garder : le travail n’est pas une peine, mais la collaboration de l’homme et de la femme avec Dieu dans le perfectionnement de la création visible. C’est toute cette harmonie de la justice originelle, prévue pour l’homme par le dessein de Dieu, qui sera perdu par le péché de nos premiers parents.

Conséquences pratiques

- Il faut nous poser intelligemment et raisonnablement les questions suivantes : D’où venons – nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ? C’est-à-dire nous interroger sur l’origine de notre existence, sur son sens durant notre passage sur la terre ; et sur notre destination finale. Pourquoi l’existence ? Comment dévons-nous la « gérer » ? Et qu’y a-t-il après elle… ? Eh bien, c’est la foi, c’est l’Eglise, c’est Jésus-Christ qui, par elle, répond à ces questions fondamentales.

- Il faut aussi nous rappeler la relativité de l’importance du corps et de choses matérielles en général, relativement à notre âme et à sa destinée éternelle. Posons-nous la question : vivons-nous, pratiquement et effectivement, comme des êtres humains ? Ou bien sommes-nous plus préoccupés du bonheur matériel du corps et de ses activités ; et comme si l’âme et l’après vie terrestre n’existaient pas ?

- Méditez souvent dans ces passages évangéliques : « Que sert à l’homme de gagner l’univers, s’il vient à perdre son âme ? » (Mc 8). « Travaillez non pour la nourriture périssable, mais pour celle qui demeure » (Jn 6). « Père glorifie ton Fils… pour qu’il donne la Vie Eternelle à tous ceux que tu lui a confiés » (Jn 17).

- Méditez enfin ceci : « C’est bien peu de chose que l’homme ! Et tout ce qui a une fin est bien peu de chose ! Ma vie est environ de 80 ans ! Prenons-en 100 ! Qu’il y eu de temps auparavant où je n’existais pas ! Et qu’il y en aura encore où je n’existerai plus ! Et que j’occupe peu de place dans ce grand abime d’êtres qui nous entourent ! Vraiment : Je ne suis rien ! » (Bossuet).

P. Silvio Moreno, IVE

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