LA FACE DU CHRIST: UN HOME VIRIL SELON DIEU

     Contre tous ceux qui prônent une "nouvelle" virilité déformante et homosexuelle

Bien qu’ils s’agissent, ici, seulement des « descriptions probables » [1] de la sainte Face du Christ cela nous aidera beaucoup à découvrir les traits caractéristiques de la virilité du Christ et de sa maturité personnelle.  

Ainsi par exemple, André de Crète vers 726 rapporte dans un fragment qu’on croit être de lui, la tradition d’après laquelle saint Luc aurait peint les images de Jésus et de Marie conservées à Rome ; et la figure de Jésus concorde avec celle que le juif Josèphe avait vue représentée à Jérusalem. Ainsi dans ce tableau Jésus avait « les sourcils qui se joignaient (ceci est un élément de beauté et indice de force pour les Orientaux), de beaux yeux, le visage long, la tête penchée, la taille avantageuse ». La Légende dorée (157, fête des saints Simon et Jude) ajoute à la description antérieure du portrait : « On y voit l’image d’un homme avec de grands yeux, d’épais sourcils, un visage allongé et des épaules un peu voûtées, ce qui est signe de maturité ».

Vers l’an 800, le moine Epiphane trace un portrait du Christ dont voici les traits essentiels : six pieds de haut (1,80), sourcils arqués, beaux yeux, grand nez, taille un peu penchée, visage ovale comme celui de sa mère, teint couleur de blé… il ressemble beaucoup à sa mère.

Importante aussi est la lettre de Lentulus au sénat romain. Cette lettre jouit d’une grande vogue au XIV et surtout au XVème siècle : « Apparuit temporibus istis et adhuc est home magnae virtutis, nominatus Jesus Christus, qui dicitur a gentibus propheta veritatis […] frontem planan et serenissimam, cum facie sine ruga et macula […] aspectum habens simplicem et maturum, oculis glaucis variis et claris existentibus, in increpatione terribilis, in admonitione blandus et amabilis… ».

Finalement citons le portrait tracé au XIVème siècle par sainte Brigitte, probablement sous la dictée de la sainte Vierge : « Anno vicesimo aetatis suae in magnitudine et fortitudine virili perfectus erat […] oculi vero ejus tam puri erant quod etiam inimici ejus delectabantur eum aspicere… […] in toto corpore suo nulla macula erat, sicut et illi testabantur qui eum totaliter viderunt nudum et ad columnam alligatum flagellabant, nunquam super eum vermis venit, non perplexitas aut immunditia in capillis ».

Tout cela nous invite à apprendre de la maturité virile du Christ et chercher de toutes nos forces à l’imiter[2]. Christ était un homme d’une virilité parfaite :  

 -Sa tempérance et sa mortification : jeûne de 40 jours et 40 nuits, longs moments de prière, grande résistance aux difficultés climatiques.

-Sa grande prudence, sa justice équilibrée, son courage et sa force devant les tentations, les difficultés, les pièges des pharisiens.

-Sa grande estime pour la vie et la clarté de conscience sur le but ultime des toutes choses.

-Sa perception réaliste du péché, de la faiblesse humaine, de la situation de l’homme et du monde, les qualités et les limites de chaque personne, etc.

-Son équilibre organique et sa vie disciplinée qui montrent sa grande résistance physique.

-Les critères surnaturels qui conduisent sa vie (par exemple le Sermon de la montagne).

-La sécurité de sa personnalité affective et sexuelle.

Christ était un homme simple et mature : « Aspectum habens simplicem et maturum ». Jésus n’a pas de peur perturbatrice ; Jésus n’a pas de idées dépressives ; Jésus ne manifeste pas de carences affectives ou de paternité ; Jésus ne manifeste pas un complexe d’infériorité ; Jésus n’a pas d’obsessions ou de possessions ; Jésus n’a pas une base tempéramentale nerveuse, anxieuse, bipolaire ; Jésus n’est ni paresseux, ni sensuel ; Jésus ne souffre pas de haine, ni de rancune, ni de colère ; Jésus n’est pas orgueilleux ; Jésus ne soutient pas des idées erronées sur la sexualité ou l’affectivité humaine.   

Dans un texte librement inspiré d’un manuscrit médiéval voici une belle méditation sur la « véritable » virilité à l’image du Christ pour que nous apprenions à être des hommes véritables et non pas une manipulation de la société. Un homme véritable c’est…  

« Un héros dans la conquête de soi, un homme qui s’est battu avec Dieu,
Impassible face aux aboiements, un homme guéri, un fils pardonné, lucide face au danger du monde, ferme sur ses appuis surnaturels, donc fort dans l’adversité, un cœur d’aventurier, qui ne renonce jamais à l’objet de sa quête, du rêve à une vision, de la vision à la prise de risque, du risque au dépassement, du dépassement à la sainteté.

De ses désirs le maître, conquérant inlassable de l’éternel, ennemi de la passivité, protecteur vigilant des siens, initiateur avisé de ses fils, guide sûr dans l’Aventure, un serviteur pour les timides et les faibles, qui ne s’abaisse pas devant les puissants, mais se courbe devant les pauvres, dominant avec douceur, une fierté humble et agissante, un guerrier sur le champ de bataille, une mère pour réconforter les blessés, avec la sagesse de l’âge, et la confiance de l’enfant, fort et juste pour gouverner, fidèle toujours à sa mission.

Tendu vers le haut, les pieds sur la terre, à la fois grand et petit, noble d’esprit, comme de sang royal, simple et naturel, comme de souche paysanne, fait pour la joie, connaissant la souffrance, loin de toute envie, clairvoyant, parlant avec franchise, un ami de la paix, un ennemi de l’inertie, constant à jamais. Libre. Un homme viril selon Dieu.

Un homme viril selon le cœur de Jésus-Christ.

P. Silvio Moreno, IVE

 

[1] Pour les peintures des catacombes l’ouvrage capital, qui peut remplacer tous les autres, est celui de Wilpert, Le pitture delle catacombe romane, Rome, 1903. Voir surtout le chapitre XIII (Pitture cristologiche, p. 171-234) et les suivants. On trouvera aussi dans le Dictionary of Christ and the Gospels, Londres, 1906, t.I, p. 309-316, un article intitulé Christ in art, qui résume excellemment l’évolution iconographie de la représentation du Christ. Voir aussi Prat, Jésus-Christ, Paris, 1933, t.I, p. 526-529.

[2] Cf. Fuentes, Miguel, La madurez afectiva y sexual de Jesús de Nazaret, San Rafael, 2011, p. 29-30.

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