Qu’est-ce que veut nous dire la fête de l’Ascension du Seigneur ? Elle ne veut pas nous dire que le Seigneur s’en est allé dans un lieu éloigné des hommes et du monde. L’Ascension du Christ n’est pas un voyage dans l’espace, vers les astres les plus lointains. L’Ascension du Christ signifie qu’Il n’appartient plus au monde de la corruption et de la mort qui conditionne notre vie. Elle signifie qu’Il appartient totalement à Dieu mais qu’il continue de travailler avec nous. Il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde.
Cette fête alors, chers amis, ainsi que pour les apôtres à leur époque, doit nous remplir des profonds sentiments : « Ressuscités avec Jésus-Christ, cherchez les choses d’en haut où le Christ siège à la droite de Dieu ; aimez les choses d’en haut et non plus les choses d’ici-bas ».
Sentiment que l’Eglise suggère à tous les fidèles en faisant de l’Ascension la fête de la joie spirituelle, des saints désirs et de l’espérance. Tout, dans la liturgie catholique de ce dimanche porte ce caractère : un hymne de jubilation et de triomphe.
Les motifs de cette joie sont faciles à comprendre :
Pour toutes ces motivations Jésus nous dit encore aujourd’hui avec toute la force et toute la solennité du jour de l’ascension : « Proclamez la Bonne Nouvelle ». Le mot grec qui est ici, c’est « Kérussein », qui signifie littéralement « crier ». L’évangile c’est d’abord un cri de joie de LA Bonne Nouvelle, un Kérygme. Cela signifie crier en témoignant avec joie. Nous sommes appelés donc à retrouver cet élan de nos premières frères dans la foi. Il y a, hélas, des chrétiens qui ne donnent pas envie de le devenir ! Ils passent leur temps à gémir, à condamner, à critiquer, à juger. Ils ne sont pas joyeux ! Pas en tout cas avec la joie d’un Christ qui est monté au ciel et qu’y nous attend pour partager avec lui une éternité glorieuse. Si, pour nous, la foi chrétienne, est une chose morose et triste. Alors vaine est notre foi !
Tel est le soutien de notre espérance. « Notre patrie est dans le ciel, d’où nous attendons notre Seigneur, qui transformera notre corps périssable pour le rendre semblable à son corps glorieux… » (Phil, 3,21). La vénérable Mari Carmen Gonzalez Valerio, une petite fille espagnole décédée à l’âge de 9 ans voyant un jour sa mère accablé par ses préoccupations domestiques, elle lui dit : « Maman, tu t’occupes trop des choses de la terre. Tu dois prier davantage. Nous sommes de passage sur la terre. – Ma petite fille, il faut que je l’occupe de la maison. – « Maman, ta maison c’est le Ciel ! Maman, quand tu es en voyage, et que tu passes la nuit à l’hôtel, tu ne te préoccupes pas d’embellir la chambre, ni d’y mettre la photo de papa. Une nuit, on la passe comme on peut. Eh bien, vois-tu, maman, c’est comme ça qu’est la vie, c’est comme ça que nous sommes dans ce monde ». Cette grâce nous la demandons au Seigneur!
P. Silvio Moreno, IVE