1. L’argent trompeur : cela veut dire que les biens matériels de cette vie sont souvent trompeurs. Pensons à l’argent et à la beauté. Il s’agit de tomber malade pour s’apercevoir que l’argent n’achète pas la santé. Il s’agit de vieillir de quelques années pour constater que notre beauté physique n’est plus la même.
Dans ce sens notre monde est dangereux. Pour le bien paraître ou le rêve des biens matériels et le désir de posséder, les hommes sont prêts à travailler fort et à amasser de l’argent à la sueur de leur front à n’importe quel prix et n’importe par quel moyen. L’argent devient donc la clef du rêve, mais il nous laisse complètement aveuglé face aux tentations de l’argent trompeur…
Première tentation : se laisser définir par ce que l’on a, s’identifier à ce que l’on a et à ce que l’on fait. Pourquoi l’argent est-il appelé "dieu" par Jésus ? Parce que Dieu est le maître de l’impossible et l’argent donne l’impression de pouvoir tout avoir (sauf le plus important). On peut gagner beaucoup de choses avec l’argent… mais Dieu ? Pouvons-nous acheter la grâce de Dieu avec l’argent ?
Deuxième tentation : la vanité, le visible en tant qu’apparence, image de soi que l’on donne, que l’autre voit mais qui n’est pas véritable… voir la sapologie congolaise par exemple ; une fausse apparence extérieure.
Troisième tentation : nous pouvons l’appeler "la fièvre acheteuse" autrement dit le test des grands magasins qui nous montre les choses par lesquelles nous sommes spontanément attirés : ce besoin impérieux d’acheter. Ce sont malheureusement les nouveaux lieux de culte. Dans l’acte d’acheter il y a une impression d’être et c’est bien alors d’y mettre un peu de raison sinon cela peut devenir pathologique.
Quatrième tentation : la comparaison avec les autres. Cette tendance fait naître des désirs égoïstes et de jalousies et si on n’a pas, on n’existe pas ; comme si je devais recevoir mon existence de l’extérieur (cf. phénomène des marques).
2. Or, il y a un seul bienque nous ne pouvons pas l’acheter. Un seul bien qui ne changera pas et qui durera plus que cette vie, c’est la vie en Dieu, son amitié, sa grâce. Saint Paul parle de la demeure éternelle qui n’est pas l’œuvre des hommes, mais bien celle de Dieu qui l’a construite pour nous. Sur terre, nous sommes les gérants de la vie éternelle que Dieu a inscrite au plus profond du cœur des humains. Nous sommes participants et participantes de la vie divine.
Voici donc quelques simples conseils pour se servir des choses matériels en profit de la vie éternelle.
- User des biens matériels comme le Christ l’aurai fait lui-même : avec détachement, générosité et prudence dans leur usage.
- Se Servir de toutes choses comme on aurait voulu le faire au moment du jugement suprême devant Dieu. Cela rappel notre conscience… voir si je me sers des choses de ce monde pour le bien et la charité ou si je suis un esclave des choses matériels. On ne peut pas servir Dieu et l’argent au même temps et avec la même intensité.
- User des choses de ce monde comme si c’était le dernier jour de ma vie… Si je dois mourir maintenant, qu’est-ce que je ferais avec mes biens ?
P. SILVIO MORENO, IVE