Dans notre monde il y a une forte crise du sens de la mission. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi y a-t-il aujourd’hui si peu de vocations à la mission ? Pourquoi la mission n’intéresse-t-elle plus les chrétiens ? Pourquoi est-elle souvent réduite à une simple coopération au développement social ?
Bien évidemment, il existe une multitude de raisons mais il y en a une qui est déterminante : il s’agit du processus par lequel la religion est toujours plus marginalisée, comme si elle n’était qu’un aspect secondaire de la vie de l’individu et de la société, voir même un élément perturbateur pour la coexistence pacifique des peuples. C’est la doctrine marxiste qui est encore vivante dans nos jours.
Nous discutons beaucoup sur la mission et l’évangélisation, c’est-à-dire la prédication de la foi et parfois nous arrivons même à affirmer que la foi n’est pas toujours nécessaire… mais la question qui se pose est la suivant : l’homme a-t-il besoin de l’Evangile ? Oui ou non ?… C’est une question qui nous met en crise…nous avons peur d’en répondre. Pour cela saint Jean-Paul II a écrit dans Redemptoris Missio que la crise de la mission est une crise de la foi…
La réponse commence en fait par d’une saine vision de l’homme : l’annonce chrétienne ne peut pas ne pas prendre en compte le péché originel qui touche tous les hommes. Cette vérité que l’Eglise a toujours présentée mérite une plus grande attention. De fait, c’est à la lumière du péché de l’homme et de la souffrance qu’il engendre, que l’envoi du Christ par le Père et l’envoi de l’Eglise par le Christ trouvent tout leur sens. La guérison de ce péché commence par le baptême. Un récent document de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi l’a bien mis en relief : « La foi confesse, au contraire, que nous sommes sauves par le baptême, qui nous imprime le caractère indélébile de l’appartenance au Christ et à l’Eglise… ». Pour cela il est important de renouveler fréquemment nos promesses baptismales afin de réafirmer en nous le don de la foi en Christ et en son église.
Ainsi donc la mission est toujours valide et plus que jamais nécessaire. En voici alors les 4 dimensions qui ne peuvent jamais manquer dans une action missionnaire :
1. La rencontre personnelle avec Jésus-Christ vivant dans Son Eglise : les sacrements : Baptême, Eucharistie, Parole de Dieu, prière personnelle et communautaire ;
2. Le témoignage : individuel et des agents pastoraux ainsi que des saints, les martyrs de la mission et les confesseurs de la foi catholique, qui sont expression des Eglises répandues dans le monde entier ;
3. La formation personnelle : biblique, catéchétique, spirituelle et théologique de la vie en Christ.
4. La charité missionnaire : en tant que soutien matériel à l’immense action d’évangélisation, et de formation chrétienne des Eglises les plus nécessiteuses.
Chers amis, l’association pondérée et sage de véritable annonce du Christ, de sacrement et de profond témoignage chrétien dans la mission pourrait aider à nous rénover et a reformer radicalement toute la vie et l’activité de l’Eglise dans un sens missionnaire.
P. SILVIO MORENO, IVE