1. Vivre dans le Christ comme le Christ vive en moi… La vigne véritable, douée d’une inépuisable fécondité et répondant aux soins du céleste Vigneron, c’est l’Eglise, corps mystique du Christ.
-Une même nature, -Une même union, -Une influence intérieure,
Cet impératif indique le besoin d’avoir la grâce de Dieu. Il s’agit donc de vivre dans la grâce qui nous vient par l’Eglise et de vivre unis au Christ par la charité.
Le péché mortel c’est le grand obstacle à la grâce de Dieu en nous…
2. Que vous soyez pour moi des disciples…
Celui qui écoute la voix et reçoit l’enseignent de son maitre et adapte sa vie à la manière d’être de son maitre. Cela implique aussi se laisser émonder par le Seigneur : Emonder : la taille de la vigne est l’un des grands travaux du vigneron. Tout vigneron sait qu’une vigne non taillé, au bout de deux ou trois ans, ne produit plus que du bois et des feuilles, sans fruits. Emonder, tailler est une image de purification, d’épreuve… et quand on taille la vigne elle pleure et saigne… mais c’est pour qu’elle donne davantage.
3. Que vous portiez beaucoup de fruit…
Cette expression est répétée 5 fois dans cette page. Voilà ce que Jésus propose à chacun de nous : donner du fruit. C’est le signe de la vie.
Un chrétien peut adhérer au Christ par une fois morte ou inactive ou superficielle, comme le rameau desséché reste encore attaché au cep ; mais pour porter du fruit, c’est-à-dire pour faire des œuvres dignes d’être couronnées au ciel, il faut nécessairement qu’il demeure dans le Christ et que le Christ demeure en lui par la charité. Sans moi, explique Jésus, vous ne pouvez rien faire que puisse s’appeler fruit et qui mérite une récompense. Voilà pourquoi le Baptême concrètement n’est pas seulement un rite mais c’est un besoin…
En effet, le mot Demeurer revient comme un refrain (8 fois en quelques lignes). Ce verbe est un des maîtres mots de la Bible. Demeurer… image de permanence, de continuité. Image de communion et d’intimité. Image d’amour. Ce mot demeurer ne signifie donc pas seulement rester, séjourner, résider, habiter, il signifie plus profondément « vivre avec ». Jésus utilise précisément cette même formule dans le fameux discours sur le Pain de Vie : « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » (Jn 6, 56).
Tout le monde, dit Lagrange, convient que les fruits désignent les actes méritoires car il s’agit de ceux qui demeurent dans le Christ et en qui le Christ demeure. Ainsi l’entend le Concile de Carthage et le Concile de Trente. En effet, un homme qui ne demeure pas dans le Christ par la charité (amour surnaturel) et en qui le Christ ne demeure pas par la grâce sanctifiante peut faire des actes naturellement honnêtes, s’il obéit à la voix intérieure de sa conscience ; il peut, aidé de la grâce actuelle, se préparer à la justification, mais il est absolument incapable d’actes méritoires qui puissent être récompensé par la Vie Eternelle.
P. Silvio Moreno, IVE