Commentaire au CREDO DE NICEE (P. Silvio Moreno)

 La foi enseignée par l’Eglise catholique 

Je vous propose alors une lecture commentée de la Foi enseignée par l’Eglise catholique suivant le Credo de Nicée-Constantinople, le Credo du Peuple de Dieu de saint Paul VI proclamé en 1968 et le Catéchisme de l’Eglise Catholique de saint Jean Paul II. (En gras les paroles du Credo Nicée-Constantinople et ensuite l’explication inspirée des textes du Credo de Paul VI et le CIC).

 1. « Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible »
Pourquoi nous croyons en un seul Dieu ? S’il y avait deux dieux, un des deux serait la frontière de l’autre ; aucun ne serait sans limite, aucun ne serait parfait ; par conséquent aucun des deux ne serait « Dieu ». On peut lire saint Paul aux Romains 1, 19-24. L’existence d’un seul Dieu est évidente à la raison humaine. 

Dieu Unité et Perfection infinie (la nature divine)

- Dieu unique est absolument UN dans son essence infiniment sainte, dans toutes ses perfections, dans sa toute-puissance, dans sa science infinie, dans sa providence, dans sa volonté et dans son amour. 

- Il est « Celui qui est », comme il l’a révélé à Moïse dans l’A.T. Exode 13, 14-15 

- Il est « Amour », comme l’apôtre Jean nous l’enseigne dans le N.T. 1 Jn. 4, 16

- Il est en lui-même au-dessus de tout nom, de toutes choses et de toute intelligence créée. 

Dieu Trinité (le mystère essentiel de la foi)

« La foi de tous les chrétiens repose sur la Trinité » Saint Césaire d’Arles

- Dieu seul peut nous en donner cette connaissance en se révélant comme Père, Fils et Esprit Saint par les Saintes Écritures (dans le N. T.) : le baptême de Jésus et l’Ascension de Jésus au ciel.  « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde ».

« Quand il y a de l’amour, il y a une trinité : quelqu’un qui aime, quelqu’un qui est aimé et la source de l’amour » Saint Augustin

- Les liens mutuels constituant les trois personnes, qui sont chacune le seul et même Être divin (le même Dieu), sont la bienheureuse vie intime du Dieu, infiniment au-delà de ce que nous pouvons concevoir par notre intelligence humaine (un mystère de la foi). 

- Nous croyons donc au Père qui engendre éternellement le Fils; au Fils, Verbe de Dieu et au Saint-Esprit, personne incréée qui procède du Père et du Fils comme leur éternel amour. 

- Toujours doit être vénérée l’unité dans la trinité et la trinité dans l’unité.

- Par le sacrement du baptême nous sommes habités par la Sainte Trinité : « Si quelqu’un m’aime, dit le Seigneur, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure » (Jn. 14, 32). 

« C’est toute la Trinité qui repose en nous, tout ce mystère qui sera notre vision dans le Ciel » Sainte Elisabeth de la Trinité     

Dieu Créateur 

La catéchèse sur la Création revêt une importance capitale. Elle concerne les fondements mêmes de la vie humaine et chrétienne : car elle explicite la réponse de la foi chrétienne à la question élémentaire que les hommes de tous les temps se sont posée : D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Quelle est notre origine ? Quelle est notre destinée ? D’où vient et où va tout ce qui existe ? Les deux questions, celle de l’origine et celle de la fin, sont inséparables. Elles sont décisives pour le sens et l’orientation de notre vie et de notre agir.

Nous croyons en un seul Dieu (Père, Fils et Saint-Esprit) qui est « Créateur » ( du rien à l’existence):

- des choses invisibles comme les purs esprits: les anges (le démon était un bon ange mais par son orgueil - il ne voulait pas servir Dieu- il a été chassé du Paradis, il est un ange déchu et l’enfer c’est sa résidence). Les bons anges Gabriel, Michel, Raphaël, etc (fête liturgique 29 septembre).  

- des choses visibles comme ce monde où s’écoule notre vie passagère:

« …les autres choses sur la face de la terre sont créées pour l’homme, pour l’aider à poursuivre sa fin pour laquelle il a été créé (louer, servir et respecter Dieu et sauver son âme) » Saint Ignace de Loyola. 

« Par l’observation et la réflexion sur le royal ordonnancement de l’univers organisé par la sagesse divine, qui ne serait pas conduit à admirer le tout-puissant maître d’œuvre? Nicolas Copernic

- créateur de l’homme à « son image et ressemblance » (avec intelligence, volonté et liberté) et en chaque homme de son âme spirituelle et immortelle dès le premier instant de sa conception. « Nous ne sommes pas des produits hasardeux et dépourvus de sens de l’évolution. Chacun d’entre nous est le fruit d’une pensée divine. Chacun est voulu, chacun est aimé, chacun est utile » Benoît XVI 

- Nous croyons également à la divine Providence: ce sont les dispositions par lesquelles Dieu conduit avec sagesse et amour toutes les créatures vers la fin ultime. Mais Dieu respecte la liberté de l’homme qui doit coopérer librement à ses desseins. “Ce qui n’entrait pas dans mon plan faisait quand même partie du plan de Dieu. Et plus j’avais conscience de cela, plus grandissait en moi une vive conviction de foi: du point de vue de Dieu, il n’y a pas de hasard” Sainte Edith Stein. 

…et la question du mal physique et moral ? La seule permission et tolérance divine du mal physique et du mal moral (le péché) est un mystère que Dieu éclaire par son Fils, Jésus-Christ, mort et ressuscité pour vaincre le mal. La foi nous donne la certitude que Dieu ne permettrait pas le mal s’il ne faisait pas sortir le bien du mal même, par des voies que nous ne connaîtrons pleinement que dans la vie éternelle (Saint Augustin). “Aucune souffrance n’est dénuée de sens. Elle est toujours fondée sur la sagesse de Dieu” Saint Thomas d’Aquin.

Que doit-on faire quand on a reconnu et rencontré Dieu ? Lorsque vous avez reconnu Dieu, il convient de lui donner la première place dans votre vie. Dieu premier servi. 

« Mon Seigneur et mon Dieu, enlève-moi tout ce qui me sépare de toi. Mon Seigneur et mon Dieu, donne-moi tout ce qui m’attire vers toi. Mon Seigneur et mon Dieu, donne-moi entièrement à toi » Saint Nicolas de Flüe, Suisse.

« Dès que j’ai su que Dieu existait, je n’ai pu faire autrement que de ne vivre que pour lui » Saint Charles de Foucauld, Algérie.  

2. « Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu. Engendré non pas créé, consubstantiel au Père ; et par lui tout a été fait. Pour nous les hommes, et pour notre salut (rédemption), il descendit du ciel; par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme »

« Dieu est si grand qu’il peut se faire petit. Dieu est si puissant qu’il peut se faire faible et venir à notre rencontre comme un enfant sans défense, afin que nous puissions l’aimer ». Benoît XVI

Jésus-Christ

- Notre Seigneur Jésus-Christ est Dieu et homme, fils du Père éternel.  

- Il est le Verbe éternel, engendré par le Père avant tous les siècles et consubstantiel au Père (de la même nature que le Père), et par lui tout a été fait (définition du Concile de Nicée en 325 condamnant l’hérésie arienne -née en Egypte- qui niait la divinité de Jésus-Christ).  

- Il s’est incarné miraculeusement par l’œuvre du Saint-Esprit au sein de la Vierge Marie (à Nazareth) et s’est fait homme (naissance à Bethléem) (lire les premiers chapitres de l’évangile de saint Luc): égal donc au Père selon la nature divine, et inférieur au Père selon la nature humaine. Il n’y a donc pas deux Fils de Dieu ni deux personnes, mais deux natures unies en une seule personne divine sans division et sans confusion. C’est un dogme de foi. (On peut lire aussi avec beaucoup de profit le Prologue de l’évangile de Saint Jean).

- Il a habité parmi nous, plein de grâce et de vérité (en Terre Sainte). 

- Il est semblable à nous en tout (il a subi aussi les tentations) sauf dans le péché; il a choisit ses disciples: Pierre, Jean, Jacques, Andres, Philippe, Mathieu, Barthelemy, Jacques, Jude, Judas, Simon, Thomas;  il a annoncé et instauré le Royaume de Dieu et nous a fait connaître son Père (à travers les 4 évangiles: Matthieu, Marc, Luc et Jean). 

- Il nous a donné un commandement nouveau: de nous aimer les uns les autres comme il nous a aimés (lors de la dernière cène, le jeudi saint). 

- Il nous a enseigné la voie des béatitudes de l’Évangile (chemin de vie chrétien et de sainteté) : pauvreté en esprit, douleur supportée dans la patience, soif de la justice et de la vérité, miséricorde, pureté du cœur et du corp, volonté de paix, renonce et sacrifice, fidélité, persécution endurée à cause de lui et de la défense de la foi, amour et acceptation de la croix.

« Ne parle du Christ que si on te le demande. Mais vis de telle manière qu’on te demande sur le Christ » Paul Claudel

“Chaque jour…le chrétien doit affronter une lutte comme celle que le Christ a soutenue dans le désert de Judée, où pendant quarante jours, il fut tenté par le diable…Il s’agit d’une lutte spirituelle, qui est dirigée contre le péché, et en ultime analyse, contre Satan. C’est une lutte qui engage la personne entière, et qui exige une vigilance attentive et constante. Benoît XVI 

La Vierge Marie

« Si quelqu’un ne confesse pas que l’Emmanuel est véritablement Dieu, et la sainte Vierge mère de Dieu…qu’il soit anathème » Concile d’Ephèse en 431

- Nous croyons aussi que Marie est la Mère demeurée toujours vierge du Verbe incarné, notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ (c’est le dogme de la maternité divine: Marie Mère de Dieu déclarée ainsi au Concile d'Ephèse en 431 et célébré le 1 janvier), et qu’en raison de cette élection singulière elle a été, en considération des mérites de son Fils, rachetée d’une manière plus éminente, préservée de toute souillure du péché originel et comblée du don de la grâce plus que toutes les autres créatures (c’est le dogme de l’Immaculé Conception déclaré le 8 décembre 1854 par le pape Pie IX). 

- Associée par un lien étroit et indissoluble aux mystères de l’Incarnation et de la Rédemption, la Très Sainte Vierge, l’Immaculée, a été, au terme de sa vie terrestre, élevée en corps et en âme à la gloire céleste et configurée à son Fils ressuscité en anticipation du sort futur de tous les chrétiens morts en grâce de Dieu (le dogme de l’Assomption de la Vierge proclamé le 1 novembre 1950 par le Pape Pie XII et célébré le 15 août). 

- Nous croyons que la Très Sainte Mère de Dieu, nouvelle Ève, mère de l’Église, continue au ciel son rôle maternel à l’égard des membres du Christ, en coopérant à la naissance et au développement de la vie divine dans les âmes chrétiennes (c’est la fête liturgique de la Maternité spirituelle de Marie établie comme obligatoire par le Pape François le lundi de la Pentecôte).

- L’Eglise enseigne que le culte de l’adoration est réservé seulement à Dieu seul. Ainsi les catholiques n’adorent pas Marie. La bienheureuse Vierge est légitimement honorée et vénérée dans l'Église sous le titre de Mère de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de fidèle servante de Dieu.

- Pour cette raison nous croyons que la dévotion et consécration en corps et âme à Marie est un élément constitutif de la foi catholique: “Marie est le moyen le plus assuré, le plus aisé, le plus court et le plus parfait pour aller à Jésus-Christ” Saint Louis M. de Montfort.

 « De tout le genre humain, Marie est la plus tendre des mères, elle est le refuge des pécheurs » Saint Alphonse de Ligouri

« On ne peut contempler Marie sans être attiré par le Christ et on ne peut regarder le Christ sans percevoir immédiatement la présence de Marie. Il y a un lien inséparable entre la Mère et le Fils engendré dans son sein par l’œuvre de l’Esprit Saint, et ce lien nous le sentons, de manière mystérieuse, dans le sacrement de l’Eucharistie » Benoît XVI