Malheureusement pour beaucoup de parents le baptême religieux représente avant tout une fête de famille qui permet de célébrer l’arrivée d’un nouveau-né et de lui donner parfois un parrain et une marraine qui ignorent complètement leur mission. Il peut aussi traduire une simple volonté de perpétuer une tradition familiale. Parfois signifie simplement une bénédiction de Dieu.
Mais en réalité, le baptême est avant tout un sacrement et une célébration ecclésiale. Il s’agit d’une pratique qui remonte aux origines de l’église, et qui a une signification spirituelle et évangélique très forte. D’après Tertullien, un auteur du second siècle, « on ne naît pas chrétien, mais on le devient » grâce au baptême.
Il est donc important de réfléchir au sens qu’on donne au baptême lorsqu’on souhaite baptiser son enfant.
La signification du baptême dans la foi catholique
Le baptême catholique est en effet l’un des événements les plus importants dans la vie d’un chrétien. Le baptême est le premier des sept sacrements dans la foi catholique. Avec la première communion et la confirmation, reçus durant l’enfance et l’adolescence, il constitue l’initiation chrétienne. D’autres sacrements ponctueront ensuite la vie du fidèle : la confession, le mariage, l’ordination sacerdotale et l’onction des malades.
Le mot baptême vient du grec baptisma, qui signifie l’acte d’être plongé ou immergé dans l’eau. Dans les religions, le fait de se laver dans l’eau correspond à un rite de purification ou de régénération. Quand un enfant est baptisé « au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit », il est plongé dans la vie trinitaire, abreuvé de l’Esprit Saint. Le baptême donne à l’enfant quelque chose qu’il n’avait pas: le germe de la vie divine, de la grâce de Dieu (relation profonde d’amitié avec Dieu). Il faudra ensuite laisser croître ce germe par la pratique de la vie chrétienne. En effet, plus tard, à l’adolescence, à travers le sacrement de la Confirmation ils auront le choix de renouveler et de confirmer l’engagement pris à leur baptême.
Pour cela le baptême n’est pas un rite anodin. Le baptême catholique a en effet une signification profonde : grâce à l’amour de Jésus, les baptisés accèdent à une vie nouvelle libérée du mal, du péché originel et de la mort, en communion avec Dieu et leurs frères chrétiens… Ce sacrement fait de ceux qui le reçoivent des créatures nouvelles revêtues du Christ (le vêtement blanc). Pour les catholiques, le baptême est donc nécessaire au salut puisque c’est par lui qu’ils ont accès à la Vie éternelle.
Le baptême marque également l’entrée d’un enfant dans la communauté des Chrétiens catholiques. A la suite de ce rite, il devient « enfant de Dieu » et « membre de l’Église ». Faire baptiser un bébé, c’est donc s’engager en tant que parent à lui donner une éducation chrétienne. Cela passe par des actions concrètes : aller à la messe avec son enfant le dimanche, contribuer à son éveil spirituel, l’intégrer dans la vie de la paroisse, lui faire suivre des cours de catéchisme, lui faire découvrir la Bible, l’élever dans un environnement où l’enseignement du Christ a une place, etc.
Lors de la cérémonie à l’église, le célébrant rappelle aux parents qu’ils devront éduquer leur enfant dans la foi et lui apprendre à garder les commandements de Dieu, pour qu’il aime Dieu et son prochain comme le Christ. C’est un engagement fort que prennent les parents pour leur enfant. Cependant, les parents ne seront pas seuls à endosser cette responsabilité. Ils sont également soutenus par toute la communauté chrétienne dont le célébrant est le représentant.
Il est clair que parents, parrain ou marraine sont tous appelés à vivre leur baptême chaque jour et à demeurer dans l’amour de Dieu.
Deux conditions pour faire un baptême
-Un enfant ne peut se faire baptiser sans le consentement de ses deux parents. Du moins il faut l’accord d’un d’eux, et, selon le droit civil français, la non-opposition de l’autre parent. Dans la mesure où les parents sont les seuls responsables légaux de leurs enfants, ils sont les seuls à pouvoir décider de leur baptême. (Les grands-parents, même s’ils pensent faire baptiser leurs petits-enfants, ils ne pourront en aucun cas prendre seuls cette décision).
- Les parents ont conjointement et en commun la responsabilité de l’éducation de leurs enfants et cela est valable surtout pour l’éducation religieuse. Il faut donc que les parents s’engagent à donner une bonne éducation chrétienne à l’enfant (catéchisme, messe dominicale, vie de paroisse, etc).
Sans ces conditions le prêtre peut en conscience différer le baptême de l’enfant.
P. Silvio Moreno, IVE