L'OEUVRE DU SALUT

L'OEUVRE DU SALUT

SEMAINE SAINTE

L’ŒUVRE DU SALUT[1]

La Passion de Jésus « de quelque côté que nous la regardions, soit du côté de la personne qui souffre, soit des choses dont il souffre, ou de la raison pour laquelle il souffre, est la chose la plus grande, la plus divine et mystérieuse qui ait jamais existé dans le monde depuis que Dieu l’a créé, et qui n’existera jamais plus » [2].

La croix fut pour Jésus-Christ « la chair d’où il nous enseigne, l’autel sur lequel il s’immole, l’arène où il combat et la forge d’où sont sorties tant de merveilles »[3].

Par sa mort, Jésus a réparé les offenses que les hommes avaient commises contre Dieu par leurs péchés. L’Eglise célèbre solennellement dans sa liturgie les mystères de la Passion de Jésus, sa crucifixion, sa mort et sa sépulture, le jeudi, vendredi et samedi de la Semaine Sainte. De la même manière, chaque jour ces mystères sacrés se remémorent et se réactualisent dans chacune des messes.

Aussi chaque fois que nous contemplons le crucifix, n’oublions pas de nous rappeler l’œuvre si grande que Jésus a accomplie pour nous : « Lui qui m’a aimé et s’est livré pour moi » (Gal 2,20). En y songeant, agenouillons-nous et disons :

« O bon et très doux Jésus, prosterné à genoux en votre présence, je vous prie et vous conjure, avec toute la ferveur de mon âme, de daigner graver dans mon cœur de vifs sentiments de foi, d’espérance et de charité, un vrai repentir de mes péchés et une volonté très ferme de m’en corriger, pendant que je considère et contemple en esprit vos cinq plaies, avec une grande affection et une grande douleur ; ayant devant les yeux ces paroles que déjà le prophète David mettait sur vos lèvres ô bon Jésus : « Ils ont percé mes pieds et mes mains, je peux compter tous mes os » (Ps 21). Amen.

 

Le Jeudi Saint : C’est au Cénacle que Notre Seigneur…

Prit son dernier repas avec ses apôtres entre dix-huit heures et vingt-trois heures.

Il leur lava les pieds

Leur fit savoir qu’un disciple le trahirait

Il institua l’eucharistie et le sacerdoce catholique

Prononça son dernier discours

Prédit le reniement de Pierre

Il pria pour lui-même, pour ses disciples et pour tous les croyants.

Ensuite il se dirigea vers le Jardin des Oliviers qui est distant de deux kilomètres du Cénacle. Là, il transira du sang et demeura approximativement dans ce lieu de vingt-trois heures à une heure du matin.

 

Le Vendredi Saint : Apres avoir été arrêté, Jésus est conduit à la maison d’Anne puis de Caïphe. Là, d’une heure à six heures du matin il est jugé et condamné par le Sanhedrin. Ensuite, de six heures à sept heures, Jésus est conduit à la Tour Antonia pour comparaitre devant Pilate qui l’envoie à Hérode présent ce jour-là au palais des Asmonéens. Apres s’être moqué de lui et l’avoir revêtu d’un habit de dérision, Hérode le renvoie à Pilate qui le fait flageller et couronner d’épines entre huit et dix heures. Il essaie cependant de le faire libérer, mais finalement cède lâchement sous la pression des Juifs. Jésus est alors chargé de sa croix et commence à parcourir la Via Crucis (chemin de croix) depuis la Tour Antonia jusqu’au calvaire, soit environ huit cents mètres que Jésus parcourt entre dix et onze heures. Arrivé au Calvaire, Jésus est crucifié à midi. Attaché sur la croix, il prononce ses sept dernières paroles, sept phrases qui sont un résumé de l’Evangile. Sept tonnerres qui aujourd’hui encore résonnent sur le monde. A quinze heures, Jésus meurt sur la croix, et entre seize et dix-huit heures, il est mis au tombeau.

 

Le Samedi Saint : Le corps de Jésus demeura dans le sépulcre gardé par les soldats.

 

Le désir des Saints : La croix et la passion de Jésus étaient le désir des saints :

« Les heures passées sans souffrance me paraissent des heures perdues, seule la souffrance ne rend ma vie supportable » (Sainte Marguerite Marie Alacoque, lettre 62)

«Ceux qui sont passionnés de la Passion et de l’honneur du Christ, et qui ont soif du salut des âmes se hâtent de s’asseoir à la table de la Sainte Croix » (Saint Catherine de Sienne, dialogue).

« Souffrir ou mourir » (Sainte Thérèse de Jésus, livre de la Vie, 40, 20)

« Ceux qui embrassent la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ se reposent en allant vers ses travaux (épreuves, difficultés, etc.), et ils meurent lorsqu’ils les fuient ou y échappent » (Saint François Xavier, patron universel des Missions catholiques, lettre du 20 septembre 1542).

« Ni Jésus sans la croix ni la croix sans Jésus » (Saint Louis-Marie Grignion de Montfort, L’amour de la Sagesse éternelle, XIV, 172).

« …que, pour imiter plus parfaitement Jésus-Christ, notre Seigneur, et me rendre de fait plus semblable à lui, je préfère, j'embrasse la pauvreté avec Jésus-Christ pauvre, plutôt que les richesses; les opprobres avec Jésus-Christ rassasié d'opprobres, plutôt que les honneurs; le désir d'être regardé comme un homme inutile et insensé, par amour pour Jésus-Christ, qui le premier a été regardé comme tel, plutôt que de passer pour un homme sage et prudent aux yeux du monde » (Saint Ignace de Loyola, E.E. 167).

« Il n’est pas juste que l’Amour soit crucifié et que l’aimé ne se sacrifie avec amour » (Saint Ignace de Loyola)

« Que peut savoir celui qui n’a pas souffert pour le Christ ?» (Saint Jean de la Croix, Avis, 17).  

La Croix du Christ est joie : Si la croix n’est pas vécue dans la joie elle pourra être une croix, mais ce ne sera jamais la croix du Christ. C’est là l’enseignement constant des apôtres, des martyrs, des docteurs et des saints de tous les temps.

« Je suis comblé de consolation ; je surabonde de joie dans toutes nos tribulations » (2 Co 7, 4)

« Tenez pour une joie suprême, mes frères d’être en butte à toutes sorte d’épreuves » (Jc 1, 2).

« Dans la mesure où vous participez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous afin que lors de la révélation de sa gloire, vous soyez aussi dans la joie et l’allégresse. Heureux si vous êtes outragés pour le nom du Christ, car l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu repose sur vous » (1 P 4, 13-14).

Heureux êtes-vous quand on vous insultera, quand on vous persécutera, et qu’on dira faussement contre vous toutes sortes d’infamies à cause de moi. Soyez dans l’allégresse car votre récompense sera grande dans les cieux : c’est bien ainsi qu’on a persécuté les prophètes vos devanciers » (Mt 5, 11-12).

Imitation du Christ: « Quand vous serez parvenus à ce point de trouver les afflictions douces, et d’y prendre gout pour l’amour de Jésus-Christ, alors croyez-vous heureux parce que vous avez rencontré le paradis en ce monde » (I.C., II, 12, 11.)

« La croix est le cadeau que Dieu fait à ses amis… J’ai supporté plus de croix que je ne pouvais en porter. Aussi je me suis disposé à demander l’amour de la croix, et alors je fus heureux. Vraiment nulle part ailleurs ne se rencontre le bonheur » (Saint Jean-Marie Vianney, cité dans. Abbé Monnin, l’esprit du Curé d’Ars, Téqui, 1975, p. 141)

Contemple souvent Jésus-Christ crucifié et dis-lui avec Saint Ignace de Loyola :

« Âme du Christ, sanctifie-moi, Corps du Christ, sauve-moi,

Sang du Christ, enivre-moi, Eau du côté du Christ, lave-moi,

Passion du Christ, fortifie-moi. Ô bon Jésus, exauce-moi.

Dans tes blessures, cache-moi. Ne permets pas que je sois séparé de toi.

De l’ennemi défends-moi. À ma mort appelle-moi.

Ordonne-moi de venir à toi, Pour qu’avec tes saints je te loue,

Dans les siècles des siècles, Amen

 


[1] Cf. Carlos Buela, Devenez mes disciples, Téqui, 2009, 104-113.

[2] La Palma (Histoire de la Passion)

[3] Saint Robert Bellarmin, Le livre des sept Paroles.

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