ESPRIT SAINT - PARACLETOS ET FEU

ESPRIT SAINT - PARACLETOS ET FEU

« Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit» (Jean 14, 23b-26.)

« Soudain un bruit survint du ciel comme un violent coup de vent : la maison où ils étaient assis en fut remplie tout entière. Alors leur apparurent des langues qu’on aurait dites de feu, qui se partageaient, et il s’en posa une sur chacun d’eux. Tous furent remplis d’Esprit Saint… » (Ac 2, 1-3)

Pour notre réflexion sur le Saint-Esprit nous proposons de méditer deux mots tirés des textes ci-dessus : le premier donné par notre Seigneur lui-même et l’autre par l’évangéliste Saint Luc dans les Actes des Apôtres : « Paraclétos » et « langues de feu ». Tous les deux parlent du Saint-Esprit. Pour découvrir donc l’extraordinaire richesse du « grand inconnu » il faut découvrir la signification de ces mots.

Paraclétos. C’est un mot grec. Littéralement veut dire « celui qui est appelé à côté de moi » = Avocat (ad vocatus). L’élément particulier de ce mot qui va lui donner les différentes significations est ‘le pourquoi’ de cet appel. Ainsi pour les grecs un paraclétos était une personne appelé à défendre un accusé qui devait être jugé. Il s’agissait aussi d’un expert appelé pour conseiller quelqu’un dans une situation difficile. Ou bien celui qui est appelé pour aider dans la difficulté et le besoin, comme c’était le cas par exemple de celui qui était envoyé auprès d’une armée militaire qui était découragée pour le redonner du courage.   

Postérieurement ce mot a été traduit par « consolateur » qui vient du latin « fortis » = valereux, c’est-à-dire celui qui donne du courage à qui est découragé, abattu ou a peur.

Voilà pourquoi le Saint–Esprit devient pour nous un consolateur, un défenseur et un conseiller. Il supprime en quelque sorte notre incapacité pour affronter la vie et ses difficultés et nous rend capable, à travers ses dons et la grâce de Dieu, de vivre la vie chrétiennement.

L’Esprit Saint nous rappellera tout ce que Jésus nous a dit. Cela veut dire deux choses :  

1. Tout d’abord en ce qui concerne la foi catholique, le Saint Esprit nous rappellera de façon constante toutes les vérités enseignées par Jésus. Nous avons évidemment l’obligation de réfléchir sur ces vérités afin de savoir comment les appliquer dans notre vie, mais nous ne pouvons rien inventer de nouveau. A la fin nous aurons toujours à confronter nos conclusions, nos réflexions avec les paroles et l’enseignement de Jésus. L’Esprit Saint est le garant de la vérité enseignée par Jésus et de su correcte transmission au long des siècles par « une même continuité » du magistère de l’Eglise. Pour cela il faut faire attention à ceux qui disent « qu’il ne faut pas avoir peur des nouveautés du Saint-Esprit », parce que si cela veut dire une interprétation erronée de la doctrine catholique, une diminution de la radicalité des paroles de Jésus, alors nous sommes dans une mauvaise voie, parce que le Saint-Esprit ne pourra jamais, aujourd’hui, contredire ni les paroles de Jésus, ni l’enseignement authentique de l’Eglise au long des siècles.

2. Deuxièmement le Saint-Esprit nous maintiendra ferme aussi dans la vie morale. De Jésus jusqu’à nos jours l’enneigement morale sera toujours le même. Saint Jean Paul II dans son extraordinaire encyclique « Le Splendeur de la Vérité » dit : « Depuis toujours, mais particulièrement au cours des deux derniers siècles, les Souverains Pontifes, personnellement ou avec le Collège épiscopal, ont développé et proposé un enseignement moral... Au nom du Christ et avec son autorité, ils ont exhorté, dénoncé et expliqué ; fidèles à leur mission, dans les combats en faveur de l'homme, ils ont conforté, soutenu et consolé; avec la certitude de l'assistance de l'Esprit de vérité, ils ont contribué à une meilleure intelligence des exigences morales dans le domaine de la sexualité humaine, de la famille, de la vie sociale, économique et politique » (VS n.4).    

Les langues de feu : Le symbole du feu : il est en effet un magnifique symbole du Saint-Esprit agissant en ceux qui le reçoivent : il « éclaire » l’intelligence et la conscience des chrétiens sur l’enseignement recueilli du Christ. Il « embrasse » les âmes des chrétiens les purifiant ainsi de toutes souillures, et « réchauffe » les cœurs des chrétiens par la charité divine, dont il est lui-même la mystérieuse essence.

Nous concluons cette réflexion avec un extrait de l’une des plus belles Séquences d’Adam de Saint-Victor sur le mystère de la Pentecôte. Ce prince de la poésie liturgique dans l’Occident s’est surpassé lui-même sur les louanges du divin Esprit. C’est une prière sublime et ardente adressée au Paraclet que Jésus nous a promis et dont nous attendons la venue. Efforçons-nous de faire passer dans nos âmes les sentiments du pieux docteur du XII siècle, et aspirons comme lui à la descente du Consolateur qui vient renouveler la face de la terre et habiter en nous.

« O toi qui procèdes du Père et du Fils, divin Paraclet, par ta flamme féconde, viens embraser nos cœurs de tes feux...

Lumière éblouissante et chérie, tu dissipes nos ténèbres intérieures ; ceux qui sont purs, tu les rends plus purs encore; c'est toi qui fais disparaître le péché et la rouille qu'il apporte avec lui…

Tu manifestes la vérité, tu montres la voie de la paix et celle de la justice ; tu fuis les cœurs pervers, et tu combles des trésors de ta science ceux qui sont droits…

Si tu enseignes, rien ne demeure obscur ; si tu es présent à l'âme, rien ne reste impur en elle ; tu lui apportes la joie et l’allégresse, et la conscience que tu as purifiée goûte enfin le bonheur… Amen ».

P. Silvio Moreno, IVE

 

 

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