Naim veut dire en hébreu « beau, aimable, délicieux ». Le pauvre village actuel de Naim, ne vérifie pas cette étymologie. Près de la fontaine, des ruines marquaient l’emplacement d’une église transformée plus tard en mosquée. Les Franciscains de Terre Sainte acquirent ce terrain en 1880 et y bâtirent la chapelle qu’on y voit maintenant avec un couvent pour les Sœur Servantes du Seigneur et de la Vierge de Matara (Sœur du Verbe Incarné). Une petite chapelle blanche qui commémore un des plus touchants miracles du Sauveur.
Je vous invite maintenant à faire quelques remarques dans le récit évangélique de la résurrection du fils de la veuve de Naim.
Jésus n’est pas appelé dans la ville. C’est lui-même à prendre l’initiative d’aller à Naim. La veuve dans l’ancien testament est figure des plus pauvres, objet des prédilections de Dieu.
La situation est difficile. La mort d’un fils unique d’une mère veuve. Son unique espérance dans la vie. Résultat : désespoir, douleur, peur, angoisse.
Voyant la mère, le Christ (Kurios) fut saisi aux entrailles (compassion- miséricorde) : « Ne pleure pas ». La mère ne demande rien à Jésus. Probablement elle ne le connait pas.
Conséquences : jeune, je te l’ordonne, lève-toi (ressusciter) : neaníske, soì légô, eguértheti. Neaniskos c’est-à-dire adolescent. Christ agit avec une simplicité extraordinaire.
Pour notre application concrète :
Dans notre vie souvent nous nous situons du côté de la veuve : nous rentrons en crise par les épreuves, les difficultés, les tentations, par le manque de soutien et de consolation qui pourraient venir des hommes. Souvent lorsqu’il nous manque un point d’appui humain et sensible nous nous décourageons, nous avons peur, nous pleurons. Mais le « Seigneur » est consolateur. Devant notre souffrance le Christ est toujours présent, même si nous ne l’invoquons pas. Il faut apprendre à expérimenter la consolation de Jésus dans nos vies. Cela nous invite à agir en miséricorde : consoler les affligés. Ne pleure pas ! Suis-je attentif à la peine des autres ? Est-ce que je suis parfois capable de reconnaître les souffrances cachée ? Une parole, une attitude de tendresse qui réconforte et remet en route…cela ne coute rien.
Mais d’autre part nous nous situons souvent du côté du fils décédé. La mort du corps, tout homme la craint, mais la mort de l’âme par le péché, bien peu la redoutent. Saint Augustin dit : «…si tu as consenti à la mauvaise pensée, et tu as fait le mal, tu as transporté le mort en dehors des portes; tu es dehors, et tu es emporté mort. Cependant le Seigneur ressuscita aussi ce mort et le rendit à sa mère qui était veuve. Si tu as péché, fais pénitence, conversion; et le Seigneur te ressuscitera et te rendra à l’Église, ta mère ». Par la foi et par l’enseignement de l’Eglise nous savons que le Christ se fait présent pour nous ressusciter particulièrement dans le sacrement de la confession. « En effet, enseigne le catéchisme de l’Eglise catholique, le sacrement de la réconciliation avec Dieu apporte une véritable « résurrection spirituelle », une restitution de la dignité et des biens de la vie des enfants de Dieu dont le plus précieux est l’amitié de Dieu » (n. 1469) c’est-à-dire la grâce de Dieu.
Cet Évangile nous révèle donc le pouvoir de résurrection de Jésus qui peut redonner vie à tous. Il peut redonner vie à ce jeune de vingt ans qui a mal tourné parce qu’il s’est laissé entraîner par des mauvaises amitiés. Il peut ressusciter l’époux ou l’épouse qui s’est détourné de son conjoint. Il peut ressusciter le foyer où l’on fait semblant de s’aimer. De nombreuses personnes sont sorties de la délinquance, de la drogue, de l’indifférence religieuse, de la vie mondaine, parce qu’elles ont rencontré Jésus Christ. Leur vie en a été totalement changée. Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé.
P. Silvio Moreno, IVE