Après avoir était tenté par le Démon et que Saint Jean l’ait signalé comme l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, Jésus commence sa vie publique avec une force extraordinaire…
Il se présente au monde comme la Lumière des nations… ses actions montrent qu’il est venu illuminer le monde, pas un monde indéfini, mais le nôtre et tous ceux qui vivent dans le monde. « Le peuple qui habitait dans les ténèbres, dit le prophète Isaïe, a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée ».
Le Christ est donc la lumière qui illumine ma vie. Comment cela se fait-il ? La lumière a une double caractéristique : elle chasse les ténèbres, elle rompt l’obscurité. Jésus, qui doit être la lumière de ma vie, vient justement pour chasser mes ténèbres. Or la première question que je dois me poser est la suivante : Le Christ est-il la lumière de ma vie ? Mais pour que le Christ soit lumière dans ma vie, je dois aussi avoir le courage de reconnaitre mes propres ténèbres. Nous réfléchissons trop peu souvent sur nous-mêmes et sur nos ténèbres : c’est-à-dire sur les ténèbres produites par le péché grave dans ma vie, par le mensonge, par la rancune, par la colère et de façon encore plus dangereuse par la « double vie » : me montrer publiquement « chrétien » et faire dans ma vie privée tout et n’importe quoi. Ce sont les ténèbres les plus dangereuses pour un chrétien.
Mais la lumière du Christ rompt aussi l’obscurité de ma vie : les tentations, les doutes, l’avenir incertain, la peur de la maladie, de la mort et la tristesse. Dans ce sens le Bx Pier Giorgo Frassati, un jeune catholique, écrivait : « Tu me demandes si je suis joyeux ! Et comment ne pas l’être ? Tant que la foi me donnera la force : toujours joyeux ! Un catholique ne saurait manquer de joie ; la tristesse doit être bannie des cœurs animés par la foi… la tristesse est une maladie pire que toute autre. Cette maladie est presque toujours produite par un monde sans Dieu. Mais le but pour lequel nous avons été créés nous montre que même si la voie est semée de beaucoup d’épines, cette voie n’a rien de triste ; elle est joyeuse, même au travers des douleurs… ». Voici un homme qui s’est laissé illuminer par le Christ. Cette lettre est une réponse après le départ de sœur très aimée.
Il faut donc ouvrir notre cœur et toutes les espaces de notre vie pour que Jésus les illumine. Je ne peux pas me dire chrétien et avoir un ou plusieurs domaines de ma vie qui ne sont pas illuminés par le Christ. Dans un monde comme le nôtre je ne peux pas me le permettre.
Enfin, une fois que le Christ nous a illuminés, il nous transforme. Notez que les apôtres connaissaient déjà le Christ. Il leur dit : venez à ma suite je vous ferai pécheurs d’hommes. Il les transforme. Il leur donne une nouvelle mission : sauver les hommes. Mission qui est aussi la nôtre. C’est également notre responsabilité d’aider Jésus-Christ à sauver nos frères. Mais notez également la réponse de ces hommes : aussitôt ils laissèrent leurs filets et le suivirent. Pour être transformés par le Christ il faut immédiatement ouvrir notre cœur, écouter son appel, se mettre à sa suite. Un chrétien n’est jamais un retardataire. Si nous n’avançons pas dans la vie chrétienne, c’est parce que les portes de notre vie ne sont pas toujours ouvertes au Christ. Qui ferme les portes de son cœur, de sa vie, au Christ les ouvre au démon et à son éternelle condamnation.
P. Silvio Moreno, IVE