Que signifie ce premier titre donné par Jean Baptiste à celui qui, jusqu’ici, n’était encore que le charpentier de Nazareth ? Il est l’Agneau de Dieu !
Que mettait derrière ce titre Jean Baptiste et ses disciples ?
Il faut évoquer le contexte juif pour bien comprendre. Ce titre est vraiment le passage de l’Ancien au Nouveau Testament : le dernier de prophètes est le premier témoin de Jésus-Christ.
- Chaque famille juive, au jour de Pâques, immolait un agneau et marquait de son sang les portes de sa maison. C’était le symbole de la « libération » d’Israël.
- Le mot « agneau », en araméen, langue de Jésus, est d’ailleurs le même que celui de « serviteur » : tout juif fervent avait dans l’esprit la fameuse prophétie d’Isaïe qui présentait le parfait serviteur de Dieu comme un agneau conduit à l’abattoir et qui n’ouvre pas la bouche. Jésus donc est désigné comme celui qui va sacrifier sa vie par amour pour enlever les péchés du monde.
- Aussi dans la tradition juive du temps de Jésus, on parlait d’un « agneau royal » à qui il pousserait des cornes de bélier et qui se mettrait à défendre le reste du troupeau. La figure de l’Apocalypse nous montre l’Agneau qui assume la défense de ses frères et attaque et disperse les ennemis.
Il est beau de noter que, en effet, les deux disciples entendirent cette parole de Jean Baptiste, et ils suivirent aussitôt Jésus. Il est notre Libérateur, Il est notre Rédempteur, Il est notre Défenseur. Quel exemple pour les chrétiens de nos jours. C’est en fait une réalité confirmé par le dernier livre de la bible l’Apocalypse :
- Ce livre nous décrit les chrétiens comme marqués par le sceau de l’Agneau et puis il ajoute : « Ceux-là suivent l’Agneau partout où il va ». C’est-à-dire ils ne refusent pas de suivre toujours l’Agneau par le chemin douloureux de la croix. Suivre le Agneau signifie prendre sa croix sur nos épaules et l’accompagner courageusement dans le chemin de la souffrance et du témoignage chrétien y compris le témoignage martyrial s’il le faut. Une lettre des églises de Lyon et Vienne en France, aux années 177, citée par saint Eusèbe, dit d’un martyr : « Il est et fut un véritable disciple du Christ, qui suivit l’Agneau partout où il va ».
L’Agneau de Dieu que nous chantons à la messe avant de communier n’est pas donc l’image du doux et gentil animal inoffensif… c’est plutôt l’image d’un libérateur, d’un combattant victorieux, mais couvert du sang qu’il a versé pour nous sauver de nos péchés ! C’est l’image du défenseur des hommes du pouvoir du Satan et du mal.
Voilà comment Jésus est désigné, dès le troisième jour de sa vie publique et nous aussi nous voulons appartenir totalement à l’Agneau, nous voulons être marqué par l’Agneau et nous voulons le suivre partout où il va. Que Jésus nous aide à accomplir cette mission dans notre vie.
P. Silvio Moreno, IVE