Saint Matthieu nous raconte que des mages d’Orient vient à Jérusalem pour adorer un enfant nouveau-né : « En apprenant cela … le Roi Hérode fut pris d’inquiétude et tout Jérusalem avec lui… ».
Au cœur du récit de l’Epiphanie, Matthieu propose deux attitudes que nous retrouverons constamment au cours de son évangile.
- D’une part, le refus des chefs politiques et religieux juifs. Ils auraient dû être les premiers à reconnaitre le Messie. Or, ils ont peur, ils s’inquiètent. Ils vont chercher dès le départ de tuer Jésus. Nous le savons bien, la persécution contre Jésus et donc l’action rédemptrice de Jésus commence déjà aux premiers jours de son existence sur terre.
- D’autre part, en contraste, l’accueil fait par ces mages païens. Moins préparés pourtant à reconnaitre le Messie, ce sont eux qui le cherchent, qui bougent, et qui, loin de s’inquiéter, éprouvent une grande joie. On croit déjà entendre la conclusion même de l’Evangile de Matthieu : « Allez donc, et de toutes les nations faites des disciples » (Mt 28, 19).
De fait, cette page d’évangile était destinée, dans les premiers siècles, à tenter d’expliquer aux chrétiens d’origine juive pourquoi l’Eglise se trouvait composée en majorité par des chrétiens d’origine païenne, alors que Dieu s’était si fortement engagé avec Israël.
Oui, les mages, représentaient tous les païens (et tous les incroyants en général) de tous les temps qui sont en recherche de la Vérité. Et dans ces mots, nous ne mettons aucun sens péjoratif, au contraire ! Ils sont nombreux tous ceux, parmi nos amis, qui sont parfaitement sincères dans leurs convictions, qui ont une vie droite, qui ont le sens de la justice et du service aux autres, et font parfaitement leurs taches professionnelles. Pourtant, ils ne connaissent pas encore Jésus-Christ. Mais ils ont l’essentielle : l’ouverture à la vérité et son acceptation. "En effet, l’étoile n’aurait pas suffi, si les Rois Mages n’avaient pas été des personnes profondément ouvertes à la vérité. A la différence du roi Hérode, absorbé par son intérêt pour le pouvoir et la richesse, les Rois Mages étaient tendus vers la recherche de la vérité, et lorsqu’ils la trouvèrent, bien qu’ils fussent des hommes cultivés, ils se comportèrent comme les bergers de Bethléem : ils reconnurent le signe et adorèrent l'Enfant" (Cf. Benoit XVI, homélie pour le 6 janvier 2007). Pour cela l’exemple des Rois Mages d’alors constitue une invitation pour les Rois Mages d’aujourd’hui à ouvrir les esprits et les cœurs au Christ et l’accepter.
Mais cette page de l’évangile nous fait comprendre aussi que l’Eglise et les chrétiens, nous avons une mission : exigeante et toujours actuel : nous sommes appelés à montrer Jésus à ces hommes qui le cherchent, rien d’autre que Jésus. En effet, Il est le Tout et l’Eglise n’existe que pour rester unie à Lui et le faire connaître au monde. Il ne faut pas oublier qu’il est « Lumière des nations » et nous devons aider pour que cette lumière soit toujours resplendissante.
Belle page de l’évangile que nous invite à laisser donc que ce qui découvrent Jésus-Christ (Tunisiens, magrébins, subsahariens, etc.) puissent véritablement l’adorer. Comme la Vierge Marie nous ne devons pas avoir peur de montrer Jésus aux mages « cheminants » d’aujourd’hui. Et à eux, je voudrais aujourd’hui dire : n’ayez pas peur de la lumière du Christ ! Sa lumière est la splendeur de la vérité. Laissez-vous illuminer par Lui ; laissez-vous envelopper par son amour et vous trouverez le chemin de la paix.
P. Silvio Moreno, IVE