MARIE, Mère du Christ et Mère des hommes
« Réjouis-toi, Marie toute aimée de Dieu » Lc1, 28.
On entend dire…
Les chrétiens adorent Marie, comme si elle était Dieu ; ils l’appellent la Mère de Dieu…, or Dieu ne peut avoir de mère ; Marie est une femme ordinaire, mariée à Joseph ; Elle a eu d’autres enfants que Jésus et le coran aussi parle de Marie : « Les Anges disent : o Marie. Dieu t’a choisie, en vérité, en vérité ; il t’a purifiée, il t’a choisie de préférence à toutes les femmes de l’univers» (coran III, 42).
Ce que dit l'Eglise…
La personne de Marie rayonne dans les évangiles car elle a été choisie par Dieu pour la plus belle des missions : faire entrer dans l’humanité Jésus le Messie Sauver.
1. Marie répond « oui » à l’appel de Dieu : « l’annonciation ». L’ange Gabriel est chargé par Dieu de révéler à Marie la mission à laquelle elle est appelée : « Je te salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi… » et après avoir demandé à l’ange comment se fera le mystère de l’incarnation, elle répond : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait comme tu as dit. » Luc 1,38. Par sa réponse, Marie dit « oui » à Dieu. Ainsi, grâce à elle, se réalisent les promesses de Dieu dans la Bible : « voici, la vierge concevra et enfantera un fils et on lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui signifie « Dieu avec nous » Matthieu1, 22-23. Durant toute sa vie terrestre, Jésus appellera Marie : Mère. Jésus est homme et Dieu, pour cela les chrétiens osent l’appeler Marie la Mère de Dieu.
2. Marie participe à l’action de Jésus. Les évangiles la montrent présente à sa vie publique : « il se fit des noces à cana de Galilée, et la mère de Jésus était là. Le vin des noces était épuisé… elle intervient auprès de son fils et dit aux serviteurs : « faites tout ce qu’il vous dira » Jean 2, 1-6. Elle l’accompagne aussi au pied de la croix : « près de la croix de Jésus se tenait sa mère, Marie… Jésus, voyant sa mère et tout près le disciple qu’il préférait, dit à sa mère : « Femme voici ton fils » ensuite, il dit au disciple : « voici ta mère ». Jean19, 25-27.
3. Marie est présente à la naissance de l’Eglise : « la Pentecôte ». Après la montée de Jésus auprès de Dieu son Père (l’Ascension), l’Ecriture nous montre les apôtres rassemblés autour de Marie, dans l’attente de l’Esprit Saint : « tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière avec quelques femmes dont Marie mère de Jésus, et avec les frères de Jésus ». Actes 1,14. Ces quelques citations situent la place éminente de Marie dans la vie de son fils et dans la vie de l’Eglise. Le « oui » de l’annonciation prépare celui de la croix, qui se traduit pour Marie par une attitude d’abandon et d’adhésion totale à la volonté de Dieu. Le mystère de Marie est aussi celui de l’Eglise : mystère de Marie est aussi celui de l’Eglise : mystère d’offrande et d’adoration ; enfin, depuis la croix, la mort et la résurrection de son fils, Marie est une certaine manière notre mère, la mère de tous les humains.
Ce que font les chrétiens catholiques…
Pour les disciples du Christ, Marie est le modèle de la foi. Elle les guides dans leur vie chrétienne :
-modèle de foi et d’abandon à la volonté de Dieu,
-modèle de fidélité à l’alliance,
-modèle de contemplation et d’amour.
D’innombrables femmes, villages, églises, portent son nom : notre Dame de Paris, de Lourdes ou de Fatima, etc. Souvent, les chrétiens invoquent Marie, en reprenant les paroles de l’Ecriture : « Je vous salue Marie, pleine de grâce ; le Seigneur est avec vous ; vous êtes bénie entre toutes les femmes et Jésus, le fruit de vos entrailles, est béni ; sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort ». La prière du chapelet consiste à associer la récitation du « Je vous salue Marie » avec la méditation de la vie de Marie, et de ses relations avec Jésus son Fils.
La Parole de la Bible
On peut aussi s’unir à la prière de Marie. Après avoir rendu visite à sa cousin Elisabeth, elle s’écria : « Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit s’est rempli d’allégresse à cause de Dieu, mon Sauveur, parce qu’il a porté son regard sur humble servante. Qui, désormais toute les générations me proclameront bienheureuse, parce que le tout-puissant a fait pour moi de grandes choses : saint est son Nom. Sa bonté s’étend de génération en génération sur ceux qui te craignent. Il est intervenu de toute la force de son bras ; il a dispersé les hommes à la pensée orgueilleuse ; il a jeté les puissants à bas de leurs trônes et l il a élevé les humbles ; il les a renvoyés les mains vides. Il est venu en aide à son peuple en souvenir de la bonté, comme il l’avait dit à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa descendance pour toujours ». Luc 1, 46-55.
Conséquences pratiques
a. Puisque Marie est aussi, spirituellement notre mère, nous devons la prier souvent pour l’honorer, mais aussi pour le bien de notre âme. Elle est également le précieux intermédiaire entre Dieu et nous : on ne doit donc pas négliger une si dévouée et efficace ambassadrice auprès de Dieu.
b. Par la consécration de son âme et de son corps à Dieu, Marie nous donne un merveilleux exemple du don que nous devons savoir-faire nous aussi, en divers domaine de notre vie, de tout ce qui peut constituer un sacrifice volontairement accepté ou recherché : c’est là, en effet, un précieux moyen de nous sanctifier et d’unir ainsi nos sacrifices à ceux que Jésus a faits pour notre rachat. Et la sainte Vierge a si particulièrement partagé les sacrifices de son divin Fils, qu’on lui donne volontiers le titre de Co-rédemptrice.
c. Marie est aussi un modèle d’humilité et de soumission confiante à la volonté de Dieu : elle ne s’est jamais enorgueillie de l’honneur qui lui a été fait de devenir la mère du Sauver-Jésus, homme et Dieu. Et tout en sachant que son existence serait souvent marquée par ses souffrances de Mère du Crucifié, elle a courageusement accepté les conséquences douloureuses de sa mission. Et nous, dans nos épreuves : comment réagissons-nous… ?
d. Pour toutes les familles chrétiennes enfin, l’exemple de la Sainte Famille de Nazareth réunissant Jésus, Marie et Joseph, devrait constituer le modèle idéal de la famille selon le cœur de Dieu qui à sanctifié la famille, parce qu’elle est la cellule base de la société. Les époux doivent donc tout faire pour protéger et maintenir leur famille dans la paix, l’union, la concorde et le bon chemin. Et les enfants doivent tout faire, comme l’Enfant-Jésus, pour favoriser cette harmonie familiale.
e. En nous rappelant volontiers, de temps en temps, que nous sommes spirituellement les fils de la sainte Vierge Marie, nous devons avoir souvent recours à cette Mère si aimante et attentive : prions donc-la avec confiance, avec régularité et persévérance. Elle-même nous a invités, par ses apparitions, surtout à Lourdes et à Fatima à prier le chapelet pour la conversion de pêcheurs. Mais nous pouvons le faire aussi par les pèlerinages, les processions, des neuvaines, etc…
Un dernier mot et un témoignage de Scott Han… : ce que les protestants refusent, ce n’est pas la maternité de Marie, ni même sa virginité, car « la majorité des protestants souscrivent à l’idée biblique de la virginité mariale»[1]. Le refus est celui du culte marial, comme tout le culte des saints d’ailleurs. Les catholiques, selon les protestants, déifient Marie et la transforment en déesse. Une idolâtrie. Cette accusation rejoint leur refus d’admettre d’autres médiateurs que le Christ. Certes, Notre Seigneur est l’unique Médiateur entre Dieu et les hommes, mais cela n’implique pas l’absence d’autres médiateurs, agissant sous la dépendance et par la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ. C’est d’ailleurs ce qui se passa aux Noces de Cana : Notre Seigneur intervint à la prière de sa sainte Mère. Il est intéressant dans ce sens d’écouter le témoignage de Scott Han (voir photo), grand intellectuel protestant et convertit à l’Eglise catholique[2] :
« … je commençais à prier avec un rosaire. J’avais très peur de faire cela. Je demandais au Seigneur de ne pas être offensé alors que je m’essayais. Je commençais à prier et tandis que je priais, je ressentais davantage dans mon cœur ce que je savais dans mon esprit : je suis un enfant de Dieu. Je n’ai pas simplement Dieu comme Père et Christ comme frère, j’ai aussi Sa Mère.
Un de mes amis qui avait entendu dire que je songeais à devenir catholique, me téléphona un jour et me dit : « est-ce que tu adores Marie comme le font les catholiques ? » Je lui répondis : « Ils n’adorent pas Marie, ils honorent Marie». « Et bien, quelle est la différence ? ». Je dis : « laisse-moi t’expliquer. Quand le Christ a accepté l’appel de son Père à s’incarner, Il a accepté la responsabilité d’obéir à la loi, la loi morale qui est résumée dans les 10 commandements. Il y a un commandement qui dit ceci : « tu honoreras ton père et ta mère ». En hébreu, ce mot « honorer » (kaboda), signifie : « glorifier », conférer à ton père et ta mère la gloire et l’honneur que tu as pour eux. Le Christ a accompli cette loi plus parfaitement qu’aucun humain en conférant Sa gloire à son Père des Cieux et en prenant de Sa propre gloire divine pour honorer sa mère. Tout ce que nous faisons avec le rosaire, c’est d’imiter le Christ qui a honoré Sa Mère avec sa propre gloire. Nous l’honorons avec la gloire du Christ ».
P. Silvio Moreno, IVE
[1] Cf. G. Monet, Modernités et protestantismes, Université Marc Bloch, faculté de théologie protestante de Strasbourg, 2006.
[2] Pour lire l’histoire entière de Scott et Kimberley Hahn, leur livre est disponible dans plusieurs pays. En France : Titre « Rome Sweet Home» de la foi de Luther à la foi de Pierre» aux Editions de l’Emmanuel.