LIEUX LITURGIQUES DE LA MISERICORDE

LES LIEUX DE LA CELEBRATION[1]

Dans le contexte du Jubilé, plusieurs lieux de la célébration ont une grande importance, en particulier l’autel, la porte, le baptistère et le lieu du sacrement de la Réconciliation ou le confessionnal.

1. L’autel

            L’importance de l’autel est grande tout au long de l’année liturgique, comme centre sacramentel de l’Eglise, lieu du sacrifice du Christ et du banquet eucharistique. En cette Année sainte, il s’éclaire d’une façon particulière. L’autel devient le lieu de convergence, non seulement de la sacramentalité de l’Eglise, mais aussi de -l’infinie miséricorde du Père, qui se manifeste sous plusieurs aspects, et qui trouve dans le sacrifice du Fils sa parfaite expression salvifique.

            C’est pourquoi, même si tous les lieux liturgiques sont importants, l’autel l’est davantage que d’autres. On fera en sorte que sa décoration (fleurs, nappe, cierges, etc.) manifeste le grand mystère célébré, auquel renvoie également le crucifix, unique, disposé à proximité de l’autel et en relation avec lui. Que tous les fidèles apprennent à respecter cet autel, en évitant de le recouvrir ou d’y disposer des objets qui n’ont rien à y faire. Faut-il rappeler que l’autel n’est pas le lieu d’où guider la célébration ni proclamer les lectures ? D’autres lieux existent pour cela, comme le siège et l’ambon, l’autel demeurant le lieu de la liturgie eucharistique et de l’anaphore. Il ne doit pas être habité sans cesse pour la présence du célébrant ou d’autres ministres. A travers les mouvements d’un lieu liturgique à un autre, c’est la fonction mystagogie de la liturgie qui se déploie pour que les fidèles soient initiés aux mystères de la foi par des signes sensibles.

            2. La Porte

            Alors que l’entrée est l’espace qui exprime l’accueil maternel de l’Eglise, la porte représente le Christ, « porte » du troupeau. C’est ce que l’on devrait pouvoir comprendre en regardant la porte d’entrée, surtout dans les lieux où ce sera la Porte de la Miséricorde.

A travers sa majesté, tout autant que son ornementation, la porte doit être simplement et noblement expressive. On pourra donc mettre en valeur ce lieu par la décoration, mais aussi à travers les processions et les célébrations sacramentelles, comme par exemple l’accueil dans le Rituel du Baptême, la procession d’entrée de la messe, l’accueil des époux dans le Rituel du Mariage, l’accueil du cercueil dans la célébration des obsèques.

            3. Le baptistère

            Dans le baptistère, la Mère Eglise enfante de nouveaux enfants en les immergeant dans les eaux du mystère pascal du Christ. Le lieu du baptistère doit être mis en valeur pendant l’année jubilaire, afin de rappeler aux baptisés la dignité de fils de Dieu à laquelle le Père les a appelés. Qu’il évoque la mémoire de vêtement blanc du baptême que le nouveau chrétien revêt le jour de sa renaissance. Qu’il rappelle aussi l’anneau de la dignité royale reçue par chaque confirmé par l’action de l’Esprit Saint…

Quant à la décoration, la plus adaptée au baptistère est certainement la lumière (le cierge pascal sera placé à ses côtés, lorsque cela est prévu par le temps liturgiques, même quand il n’y a pas de baptême) avec des fleurs qui évoquent la vie et la renaissance. Il convient que le baptistère soit accessible et aisément repérable par les fidèles même lorsqu’il n’est pas utilisé.

            4. Le lieu de la pénitence

            La célébration du sacrement de la réconciliation a besoin d’un lieu accueillant et adapté. En lien avec le lieu de l’assemblée, il doit faciliter la célébration d’une liturgie pénitentielle et le dialogue entre pénitent et ministre, en respectant la discrétion requise. Ce lieu doit être accueillant et permettre la célébration du sacrement jusque dans le confessionnal. Il faut en outre que le lieu soit en relation avec la Parole de Dieu, de telle sorte que les pénitents puissent s’approcher de la Parole de Dieu, « lieu » d’où naît une véritable conversion.

            On soulignera le rapport entre la pénitence et le baptistère qui est la porte du salut. Si le baptême est le sacrement dans lequel tout chrétien est immergé dans le salut opéré par le mystère pascal du Christ, à travers la Réconciliation, qui est comme la deuxième ancre du salut, le pécheur retrouve la dignité d’enfant de Dieu et de sauvé.  

 

[1] Célébrer la miséricorde, p. 55 – 58.

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