JUBILE DE LA MISERICORDE
LES MESSES EN L’HONNEUR DE LA VIERGE MARIE
« Dans la tradition de l’Eglise comme dans la piété populaire, le samedi est normalement dédié à la mémoire de la bienheureuse Vierge Marie, au point de devenir « mémoire de sainte Marie ». Dans cette célébration, il convient de mettre en valeur certains aspects auxquels est davantage sensible la spiritualité contemporaine. Il s’agit en premier lieu du rappel de l’attitude maternelle et de disciple de la Vierge Marie qui, lors du « grand sabbat », quand le Christ était au tombeau, animée par la foi et l’espérance, était seule parmi les disciples à veiller la résurrection du Seigneur. Cette célébration est, en outre, prélude et introduction à la célébration du Dies Domini (Dimanche), fête primordiale et mémoire de la résurrection du Christ chaque semaine. Enfin, par son rythme hebdomadaire, elle est signe de la présence et de l’agir constant de la Vierge Marie dans la vie de l’Eglise. Le Missel romain contient plusieurs formulaires pour la célébration de la messe en l’honneur de la Vierge Marie, durant la matinée des samedis du temps per « annum », où l’on peut célébrer des mémoires facultatives. On pourra se référer aux Messes en l’honneur de la Vierge Marie… »[1].
Pour cette année jubilaire de la miséricorde l’Eglise nous recommande donc, quand le temps liturgique le permet, ou à l’occasion de messes votives de la Vierge Marie, plus particulièrement les formulaires suivantes :
-Sainte Marie, secours des chrétiens, qui demande au Père, dans la prière après la communion, de quitter ce qui ne peut que vieillir pour revêtir le Christ et vivre de sa vie.
-Sainte Maria, cause de notre joie, dont le formulaire, nous faisant partager la joie de Marie, fille bien-aimée du Père, nous appelle à nos réjouir de la rencontre miséricordieuse avec le Père.
-La Vierge Marie au pied de la Croix, où nous demandons à Dieu de nous accorder de « quitter tout vieillissement du au péché et de recevoir la vie éternelle obtenue par la rédemption du Christ.
-Sainte Marie, reine et mère de miséricorde, toujours attentive aux prières des serviteurs de Dieu, elle implore pour eux son indulgence et le pardon des péchés.
-La Vierge Marie, mère de réconciliation, au pied de la croix pour la réconciliation des pécheurs et le pardon de nos fautes.
Formulaires de messes proposées
Notre-Dame de pitié
Notre-Dame de miséricorde
Le titre de cette messe comprend deux titres fréquemment attribués à la Vierge Marie, l’un et l’autre pleins de douceur et chers aux fidèles : « reine de miséricorde» et «mère de miséricorde».
Le titre « Reine de miséricorde » (cf. AO, C2, All.) célèbre la bonté, la magnanimité, la dignité de la Vierge Marie qui, élevée au ciel, exerce le rôle qu’avait préfiguré la reine Esther (cf. Est 4, 17), car elle supplie sans relâche son Fils pour le salut du peuple, qui se réfugie avec confiance auprès d’elle dans les peines et les dangers. Elle est donc la « reine de clémence » qui « a connu mieux que personne (la) miséricorde », de Dieu et qui « accueille tous ceux qui cherchent près d’elle un refuge » ; aussi est-il juste de la saluer comme la «consolation des pécheurs repentants» et l’«espérance des malheureux» (AO).
Le titre « Mère de miséricorde » que S. Odon (+ 942), abbé de Cluny, a été peut-être le premier à attribuer à la Vierge Marie (cf. Vita Odonis, I, 9: PL 133, 47), célèbre justement la mère qui nous a donné Jésus Christ, en qui est rendue visible la miséricorde de Dieu invisible jamais aussi la mère spirituelle des fidèles, pleine de grâce et de miséricorde : car dans le ciel, la mère de Jésus montre à son Fils les besoins des fidèles, comme sur terre elle l’avait prié pour les époux de Cana (cf. Jn 2, 1-11).
Dans cette messe, la Vierge Marie est célébrée aussi comme :
-La prophétesse qui exalte la miséricorde de Dieu (cf. Lc 1, 39-55) : dans le Magnificat, elle chante en effet Dieu, dont la miséricorde s’étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent, Dieu qui relève Israël, son serviteur, se souvenant de sa miséricorde (cf. Lc 1, 50.54). Aussi les fidèles demandent-ils « de célébrer sans fin la miséricorde (de Dieu) avec la Vierge Marie » ;
-La femme qui a éprouvé de manière unique la miséricorde de Dieu: « Reine de clémence, elle a connu mieux que personne la miséricorde (de Dieu) et (...) elle écoute ceux qui l’appellent dans leurs épreuves » (Pf) ; cf. Jean-Paul II, Encyclique Dives in misericordia, 9: AAS 72 (1980), pp. 1208-1209).
ANTIENNE D’OUVERTURE
PRIÈRE
PRIÈRE SUR LES OFFRANDES
PRÉFACE
PRIÈRE APRÈS LA COMMUNION
La Vierge Marie,
Mère de la réconciliation
(Notre-Dame de la réconciliation)
Le temps du Carême a un caractère à la fois baptismal et pénitentiel (cf. SC 109). Dès le mercredi des Cendres, parole de l’Apôtre résonne dans la liturgie : « Au nom du Christ, nous vous le demandons : laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co 5,20). Dans cette réconciliation des hommes avec Dieu, l’Eglise reconnaît toujours plus clairement le rôle de la Vierge Marie. Dès les premiers siècles, les Pères, traitant du mystère de l’Incarnation, affirment plus d’une fois que le sein virginal de la Mère du Seigneur a été le lieu où s’est conclue la paix entre Dieu et les hommes. Et l’enseignement des Papes de notre époque est en harmonie avec cette doctrine : la Vierge Marie, déclare Jean Paul II, « est devenue l’associée de Dieu, en raison de sa maternité divine, dans l’œuvre même de la réconciliation (Exhortation apostolique Reconciliatio et pænitentia, 35 : DC (1985), n. 1, p. 27).
Au moyen âge, les auteurs ecclésiastiques, approfondissant le rôle maternel - de la Vierge Marie, l’appellent « chemin de réconciliation», « cause générale de la réconciliation », « mère de la réconciliation », du fait qu’elle a donné naissance au Christ Jésus, qui est « la réconciliation des pécheurs » : « Il n’y a pas en effet de réconciliation, déclare S. Anselme (+ 1109), en dehors de celle que tu as engendrée» (H. Barré, Prières anciennes de l’Occident à la Mère du Sauveur, Paris : Lethielleux, 1963, p. 305). Aussi les fidèles cherchent-ils refuge auprès de la Vierge Marie pour qu’avec son intercession ils obtiennent la grâce de la réconciliation, et la vénèrent-ils, depuis au moins le XIIe siècle, sous le titre de « refuge des pécheurs ». Si donc, pendant le Carême, on célèbre la messe en l’honneur de la Vierge Marie, surtout dans les sanctuaires où les fidèles viennent nombreux demander le sacrement de pénitence, il peut être opportun d’employer ce formulaire, qui exalte « la miséricorde du Seigneur pour toutes ses œuvres » (AO, Ps 144, 9) et le cœur de Marie, plein de pitié pour les pécheurs.
ANTIENNE D’OUVERTURE
cf. Ps 144, 8-9
Le Seigneur est tendresse et pitié,
patient et débordant d’amour;
il est bon, le Seigneur, envers tous,
et sa miséricorde s’étend à toutes ses œuvres.
ou bien :
[1] Cf. Conseil Pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, Célébrer la miséricorde, Paris, 2015, p. 32 – 34.