SOEUR LUCIA CARAM ET LA VIRGINITE DE MARIE

SOEUR LUCIA CARAM ET LA VIRGINITE DE MARIE

 

Le Sub tuum præsidium constitue probablement la plus ancienne prière chrétienne adressée à la Vierge Marie. Cette prière était employée depuis longtemps dans les rites d’Orient et d’Occident, selon de nombreuses variantes textuelles, lorsque, en 1917, la John Rylands Library de Manchester fit l’acquisition d’un lot de papyrus en provenance d’Egypte (sans précision exacte de la localisation où ils furent découverts), parmi lesquels un fragment de 18 cm par 9,4 cm contenait son texte en grec.

C. H. Roberts en fit la publication en 1938 (Catalogue of the Greek and Latin Papyri in the John Rylands Library, III, Theological and literacy Texts, Manchester 1938, pp. 46-47). Mais son collègue E. Lobel, avec lequel il collabora à l’édition des papyrus d’Oxyrhynque, se fondant sur une analyse purement paléographe, déclara que le texte ne peut absolument pas être plus tardif que le IIIème siècle, la datation probable se situant entre 250 et 280. Le Sub tuum præsidium précède donc de plusieurs siècles l’Ave Maria dans la prière des chrétiens.

Sur le papyrus Rylands, on peut déchiffrer :
.ΠΟ
ΕΥCΠΑ
ΚΑΤΑΦΕ
ΘΕΟΤΟΚΕΤ
ΙΚΕCΙΑCΜΗΠΑ
ΕΙΔΗCΕΜΠΕΡΙCTAC
AΛΛΕΚΚΙΝΔΥΝΟΥ
…ΡΥCΑΙΗΜΑC
MONH
…HEΥΛΟΓ

Ce qui correspond au texte grec suivant :
Ὑπὸ τὴν σὴν
εὐσπλαγχνίαν
καταφεύγομεν
Θεοτὸκε· τὰς ἡμῶν
ἱκεσίας μὴ παρ-
ίδῃς ἐν περιστάσει
ἀλλ᾽ ἐκ κινδύνου
λύτρωσαι ἡμᾶς
μόνη ἁγνὴ
μόνη εὐλογημένη.

Une version latine littérale du texte grec pourrait être :
Sub tuam
misericordiam
confugimus,
Dei Genitrix ! nostras
deprecationes ne des-
picias in necessitatibus
sed a perditione
salva nos
sola pura,
sola benedicta.

Et une traduction française pourrait être :
Sous ta
miséricorde
nous nous réfugions,
Mère de Dieu ! Nos
prières, ne les méprises
pas dans les nécessités,
mais du danger
délivre-nous,
seule pure,
seule bénie.

Il s’agit donc d’une prière de grande valeur historique. Le recours à la Vierge Marie de la communauté chrétienne en danger situe sans doute l’invocation dans un contexte de persécution (celle de Valérien ou celle de Dèce). Ainsi le premier point remarquable consiste en ce que la communauté chrétienne égyptienne se tourne directement vers Marie et demande sa protection. Les chrétiens ont conscience du fait que la Vierge est proche de leur souffrance et lui demande explicitement son secours, reconnaissant par là-même la puissance de son intercession.

Mais ce qui est le plus étonnant ce sont les trois vérités théologiques fondamentales admirablement y  synthétisées :

1. L’élection spéciale de Marie par Dieu (« seule bénie »).

2. La Virginité perpétuelle de Marie (« seule pure »).

3. La Maternité divine (« Mère de Dieu » ou mieux encore « Génitrice de Dieu »).

Outre le texte grec, il existe des anciennes versions coptes, syriaques, arméniennes et latines. Je voudrais remarquer que dans le texte romain que nous connaissons, l’adjectif « gloriosa » s’est substitué à « casta » : il s’agit d’une interpolation tardive, absente du plus ancien témoin du texte (l’Antiphonaire de Compiègne) et de sa version Dominicaine, qui ne disent que Virgo benedicta. La phrase musicale a également influé sur le texte romain, attribuant à tort le « semper » à « libera nos », alors qu’il devrait manifestement s’attribuer selon l'original à « Virgo » : on devrait donc lire «libera nos, semper Virgo » (toujours Vierge), au lieu de « libera nos semper, Virgo ». Le musicologue Amédée Gastoué (1873 † 1943) pensait qu’on avait tenté d’adapter la traduction latine à une mélodie orientale vaille que vaille, ce qui expliquerait le changement d’attribution du «semper» pour tenir dans une phrase musicale préexistante.

Semper Virgo…toujours Vierge. Maintenant je me pose une question: Si les chrétiens de 3ème siècle, secoués par les terribles persécutions, avait cette grande conscience, mais surtout un grand respect de la Virginité de Marie, qui es-tu Sœur Lucia Caram pour dire que notre sainte Mère n’était pas Vierge? Avec quel fondement parles-tu ? Mais quelle folie que celle-ci! Même les fondateurs du protestantisme n’ont jamais osé faire une telle déclaration. Ulrich ZWINGLI, pour ne citer qu’un, avait dit : « Je n’ai jamais pensé, encore moins enseigné, ou déclaré publiquement, quoi que ce soit au sujet de la toujours vierge Marie, Mère de notre sauveur, qui puisse être considéré comme déshonorant, impie, indigne ou mauvais. […] Je crois avec tout mon cœur, en accord avec la parole du saint Évangile que cette vierge pure porta pour nous le Fils de Dieu et qu’elle resta, dans l’enfantement et après celui-ci, une pure et sans tâche vierge, pour l’éternité. » (Sermon Marie, toujours vierge, mère de Dieu, 1524).

Ma sœur… c’est une vérité de foi que Marie est Mère du Seigneur et toujours vierge…avant, durant et après la naissance du Christ. En fait, Il est venu d’un sein laissé parfaitement intact… mais oui, je le sais, les hérétiques existerons toujours…Dieu nous en epargne!

A vous chers lecteurs, ne soyez pas inquiets, bien au contraire « Réjouissons-nous, disait saint Augustin; que les peuples tressaillent de bonheur et d’allégresse. Ce n’est pas ce soleil visible, mais son invisible Créateur qui a fait pour nous de ce jour un jour sacré ; quand devenu visible pour l’amour de nous, l’invisible Créateur de sa mère est né de son sein fécond sans aucune atteinte à sa pureté virginale; car elle est restée Vierge en concevant son Fils, Vierge en l’enfantant, Vierge en le portant, Vierge en le nourrissant de son sein, Vierge toujours. Pourquoi t’étonner de ceci, ô mortel ? (Sermon 186, 1).   

P. Silvio Moreno, IVE

    

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