Saint Augustin nous présente l’image du tombeau et du corps de Lazare comme étant une préfiguration de notre âme et de notre vie touchée par le péché et corrompus par nos mauvaises habitudes.
L’évêque d’Hippone se demande : Pourquoi donc Jésus Christ se trouble-t-il lui-même ? Parce qu’il veut te montrer comment tu dois être troublé toi aussi lorsque tu es chargé et accablé par tes propres péchés.
Le chrétien murmure, affirme saint Augustin, « J’ai fait cela, et Dieu m’a épargné ; j’ai commis telle faute, et Dieu a différé de me punir ; j’ai entendu l’Evangile, et je l’ai méprisé ; j’ai reçu le baptême, et je suis retombé dans les mêmes fautes : que faire, où aller? Comment m’échapper ? Quand tu parles ainsi, déjà Jésus-Christ frémit en toi, car ta foi frémit, et dans la voix du frémissement, apparaît l’espérance de la résurrection ». Ainsi nous entendons la voix du Christ :
« Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais ».
Que veut dire cela ? Cette phrase a une profonde signification spirituelle pour les chrétiens…
« Même s’il meurt »… La mort physique n’a plus la dernière parole. Certes, elle est une réalité, mais surtout un passage vers la Vie Eternelle. Pas de peur pour les chrétiens, mais prise de conscience : comment nous préparons nous pour traverser cette porte?
« Vivra »… La vie éternelle, le ciel… le verbe « vivra » au futur… éternellement dans la félicité et la contemplation bienheureuse de Dieu et de Jésus-Christ avec tous les anges et saints.
« Ne mourra jamais »… de mort éternelle. Nous disons que Dieu est miséricordieux et cela est vrai, mais il est aussi vrai que des personnes s’excluent de cette miséricorde de Dieu et n’acceptent pas son pardon en continuant leur vie de péché. Ils s’exposent ainsi à la damnation éternelle. Ce n’est pas Dieu qui les condamne comme il est dit dans l’Evangile, mais ce sont eux-mêmes qui, en toute liberté, refusent la miséricorde de Dieu en restant attachés au péché.
Condition : « quiconque vit et croit en moi »… Il s’agit pour nous de ne pas seulement croire en Christ, mais de vivre en lui. Car tout homme qui croit au Ressuscité ne peut plus mener une existence sans amour véritable, sans espérance, sans joie partagée, sans une confiance extrême. Si tu devais mourir ce soir, comment voudrais-tu passer cette dernière journée, avant d’embrasser Dieu ? La vie de nous autres catholiques doit être pleine de résurrection, pleine de vie, pleine de confiance en celui qui a vaincu la mort.
La question essentielle, pour l’homme, selon Jésus-Christ, n’est pas d’abord de pouvoir sortir du tombeau un jour, mais de passer, dès maintenant de la mort à la vie par une adhésion de Foi totale à la personne de Jésus qui vaincre tout mal…c’est la demande qui touche nos cœurs en ce temps de pandémie du coronavirus en 2020.
P. SILVIO MORENO, IVE
depuis le confinement