Chers jeunes, la tentation n’est pas un péché, est la porte au péché.
Les tentations de Jésus au desert sont toujours les nôtres. Nous pouvons réduire toutes nos tentations à ces trois tentations que l’Eglise nous propose de méditer aujourd’hui d’une manière concrète. Le Carême est un temps privilégié pour le combat spirituel contre Satan et ses instigations. Essayons donc de voir toute l’actualité de ces tentations permanentes, en les traduisant avec des mots d’aujourd’hui. Ces trois tentations se rapportent à nous même, notre prochain et notre Dieu.
Première tentation : le pain… satisfaire nos désirs… c’est la tentation la plus banale : ma relation aux choses. Posséder, manger, satisfaire mes instincts. Tout cela est légitime, mais doit être maitrisé. Nous ne pouvons pas oublier que nos besoins corporels peuvent devenir nos maitres et faire de nous des esclaves. Mais la vraie vie de l’homme est-elle là ? « L’homme ne vit pas seulement de pain ». C’est ne même pas son besoin le plus fondamental. Allons-nous satisfaire tous nos besoins corporels, jusqu’à en crever spirituellement et même parfois corporellement ?
Deuxième tentation : le pouvoir et la réussite… dominer… cette tentation est beaucoup plus grave. C’est la difficulté de notre relation aux personnes. Ne voir les autres que par rapport à soi… oui trop souvent je veux paraître, briller aux yeux des hommes, parce que je recherche les honneurs. Oui, trop souvent, j’abaisse les autres pour mieux me mettre en valeur, je les utilise pour ma gloire en faisant mine de les considérer. Je les manipule. Tentation terrible donc. En fin de compte cette tentation c'est de ne vivre que pour réussir, réussir à tout prix, courir après son petit succès, briller, agir pour la galerie, jouer son personnage, sauver la face en écrasant les autres.
Troisième tentation: la magie… mettre à Dieu à notre service… Bien sûr c’est la plus grave de toutes les tentations: la perversion de notre rapport à Dieu. Suprême tentation : nous ériger en conseiller de Dieu, lui dire ce qu’il devrait faire, le mettre à notre service : « Si tu es Dieu, fais ceci ». J’ai prié, et tu ne m’pas exaucé… Tu n’as pas fait ma volonté, donc tu n’existes pas… ». Tentation de provoquer Dieu, de Le faire obéir à nos désirs. Tentation d’abandon de Dieu, tentation de l’athéisme.
Une réponse contre ces tentations.
Contre la première tentation, ce carême peut nous inciter, à la suite de Jésus, et avec sa grâce, à nous rassasier un peu plus de l’essentiel… de la Parole de Dieu…Interrogeons-nous clairement : que décidons nous, pendant ce quarante jours d’ici Pâques, pour lire chaque jour un passage de la Parole de Dieu, notamment la vie du Christ ? Faire une pratique sérieuse de notre jaune de carême et pas seulement extérieur.
Contre la deuxième tentation…deux attitudes fondamentales : l’humilité et l’adoration. L’humilité, c’est de reconnaître, en toute sincérité, que tout le bien que je pourrais faire vient de lui, l’unique Bien, que je ne suis rien sans lui, que Il est celui qui est venu nous guérir, à condition que nous reconnaissions que nous sommes malades. En même temps le devoir d’adoration peut nous aider à vaincre le désir du pouvoir… Se situer humblement devant Dieu, c’est apprendre du même coup à servir humblement les autres au lieu de les dominer… Pourquoi pas faire au long de ce carême un temps de adoration au Saint-Sacrement ?
Finalement contre la troisième tentation de vouloir mettre à l’épreuve Dieu…se confier à la Divin Providence. Essayons de prouver en nous l’abandon et la confiance en Dieu…se laisser transporter par les bras de Dieu…en ne reposant pas notre confiance dans tel ou tel pratique externe, neuvaine, pénitence, dans les ouvres de Dieu, mais en Dieu seul…
Finalement voici chers jeunes des idées d’efforts de Carême: N’essayons pas de les multiplier mais soignons en quelques-unes en veillant à nous mettre en présence de Dieu par la foi, l’espérance et la charité. Bon courage et bon careme!
Prière
1. Faire un Chemin de Croix ou lire et méditer les textes évangéliques sur la Passion du Christ chaque vendredi de Carême.
2. Aller adorer le Christ Eucharistie pendant une heure chaque jeudi de Carême
3. Faire une Examen de Conscience détaillé chaque soir avant de se coucher, pour vérifier si vos efforts sont bien suivis, et prier Dieu de persévérer ! et fréquenter plus souvent le sacrement de la réconciliation.
Jeûne et pénitence
4. Arrêter de manger du chocolat, ou le café. Pas de viande les vendredis de Carême. Un jeûne en semaine autre le vendredi.
5. Ne pas boire d’alcool ou arrêter de fumer ; pour donner encore plus de sens à ce sacrifice, pourquoi ne pas reverser l’argent ainsi économisé en le reversant à un projet caritatif de la paroisse?
6. Désactiver Facebook ou ne plus écouter de la musique à longueur de journée, diminuer le temps sur internet, se proposer de ne pas regarder trop de film en semaine, c’est une façon de faire silence, de se mettre dans l’esprit de retraite du Carême, et de trouver plus de temps pour prier!
Partage
7. S’engager avec la Caritas dans ma paroisse, pour la visite aux malades et aux personnes âgées!
8. Prendre le temps de parler chaque jour avec une personne isolée, ou en difficulté que l’on croise sur le chemin de l’université ou du travail, que soit compatriote ou non!
9. Participer à la préparation des célébrations de la Semaine Sainte avec votre paroisse ; votre église a besoin de votre générosité pour partager la joie de la Résurrection en beauté avec tous ceux qui participeront aux célébrations!
Enfin, la 10e résolution, et la plus belle, c’est celle que Dieu suscite au fond de votre cœur.
O Jésus, mon Rédempteur! J'espère, par les mérites de votre sang,
que vous me pardonnerez mes offenses, et que j'irai vous rendre grâces
à jamais dans le ciel. Je chanterai éternellement les miséricordes du Seigneur."
(Ps. LXXXVIII, 2.)
Je vois que, si j'ai souvent succombé, c'est parce que j'ai négligé
de vous demander la sainte persévérance; je vous la demande aujourd'hui.
Je vous la demanderai toujours, surtout quand je me verrai
en danger de vous offenser. C'est là, Seigneur, ce que je me propose.
Mais de quoi me servirait la résolution que je forme,
si vous ne m'accordiez la grâce d'accourir à vos pieds,
pour vous demander votre appui? Ne me la refusez pas,
ô mon Dieu! Souffrez que je me recommande à vous
dans toutes mes nécessités. O Marie, Reine et Mère des hommes!
au nom de votre amour pour Jésus-Christ, obtenez-moi la grâce que je demande.