LES VERITABLES AMIS CHRETIENS

LES VERITABLES AMIS CHRETIENS
« Dis-moi qui tu hantes (avec qui tu es ami), 
et je te dirai qui tu es !» (Cervantès)

 

Par le P. Silvio Moreno, IVE

A. Introduction

J’aimerais introduire ce moment de réflexion que nous allons avoir ce matin par une question : qu’est-ce qui, à votre avis, représente dans le monde dans lequel nous vivons un des biens humains les plus rares et les plus précieux ? Un bien si précieux que, peut-on dire, il surpasse en valeur tous les trésors et toutes les richesses qu’un homme puisse posséder ! Ce bien précieux, c’est la véritable amitié, c’est-à-dire le fait d’avoir pour soi un véritable ami !

Sainte Thérèse d’Avila nous raconte sur ses amitiés : « …j’avais une amie intime dans un autre monastère, et c’était pour moi un motif, si je devais être religieuse, pour ne l’être que dans le monastère où elle se trouvait ». Cette amie intime, Jeanne Suarez, était religieuse carmé­lite au monastère de l'Incarnation, et c’est avec un de ses frères, Antoine, qu’elle mûrit cette décision: « Nous résolûmes donc ensemble de nous rendre un jour, de grand matin, au monastère où se trouvait cette amie pour laquelle j’avais l’affection la plus vive. Toutefois cette dernière décision était de telle sorte que j’étais également disposée à aller dans tout autre monastère, si j’avais cru y mieux servir Dieu ». Cette amitié, nous le voyons, n’était pas d’obstacle à la volonté de Dieu.

Mais parfois nous avons certaines amitiés qui, sans le savoir et sans le vouloir, peuvent empêcher l’accomplissement de la volonté de Dieu dans nos vies. Sainte Thérèse d’Avila raconte une expérience d’amitié qui fut bien douloureuse à son âme, en même temps qu’instructive. Peu de temps après sa profession, elle avait dû se rendre chez sa sœur, à Becedas, pour y subir un traitement: « Dans cette localité où j’allai pour ma cure, écrit-elle, se trouvait un ecclésiastique d’une naissance distinguée et d’une très belle intelligence ... Je commençai à me confesser à lui... et il s’affec­tionna beaucoup à moi... Son affection n’était pas mauvaise en soi, mais elle était excessive, et par suite, n’était plus bonne ... Poussé par sa grande sympathie pour moi, il commença à me découvrir le mauvais état de son âme qui était en effet déplorable. Depuis environ sept ans il se trouvait dans une situation très dangereuse. Il entretenait une affection et des relations coupables avec une personne de la localité, et malgré cela, il disait la messe. La chose était si publique, qu’il avait perdu son honneur et sa réputation; mais personne n’osait l’en reprendre. J’étais remplie de compassion pour lui, car je lui portais beaucoup d’intérêt ». Pour le délivrer, la sainte lui manifesta un attachement profond. En racontant ce fait, elle s’accuse d’imprudence : « si mon intention était bonne, ma conduite fut mauvaise »[1].

Donc cela nous montre que par rapport à l’amitié il faut toujours savoir faire un bon discernement. Déjà nous devons dire que la clef pour être un bon ami réside dans les fondations même de l’amitié. Or, la Parole de Dieu nous illumine beaucoup sur ce sujet : « La parole agréable attire de nombreux amis, le langage aimable attire de nombreuses gentillesses. De bonnes relations, tu peux en avoir avec beaucoup de monde; mais des conseils, n’en demande qu’à un seul entre mille. Si tu veux acquérir un ami, acquiers-le en le mettant à l’épreuve; n’aie pas trop vite confiance en lui. Il y a l’homme qui est ton ami quand cela lui convient, mais qui ne reste pas avec toi au jour de ta détresse. Il y a l’homme qui d’ami se transforme en ennemi, et qui va divulguer, pour ta confusion, ce qui l’oppose à toi. Il y a l’homme qui est ton ami pour partager tes repas, mais qui ne reste pas avec toi au jour de ta détresse. Quand tout va bien pour toi, il est comme un autre toi-même et commande avec assurance à tes domestiques ; mais si tu deviens pauvre, il est contre toi, et il se cache pour t’éviter. Un ami fidèle est un refuge assuré, celui qui en trouve un a trouvé un trésor. Un ami fidèle n’a pas de prix, sa valeur est inestimable... Celui qui craint le Seigneur orientera bien ses amitiés, car son compagnon lui ressemblera » (Livre du Siracide 6,5-17).

B. L’amitié véritable[2]

Aristote décrit le bon ami comme un être vertueux : « L’amitié parfaite est celle des bons et de ceux qui se ressemblent par la vertu. C’est dans le même sens qu’ils se veulent mutuellement du bien, puisque c’est en tant qu’ils sont bons eux-mêmes; or leur bonté leur est essentielle. Mais vouloir le bien de ses amis pour leur propre personne, c’est atteindre le sommet de l’amitié ».

Saint Thomas d’Aquin dans son extraordinaire opuscule sur le précepte de la charité (aimer Dieu et son prochain comme soi-même) dit : « L’amour est le mouvement de celui qui aime vers l’objet aimé, d’un individu vers l’autre », et « l’amitié, c’est l’union, le lien et la réunion de deux ou de plusieurs individus qui s’aiment mutuellement par un mouvement réciproque ». Dans ce sens toute véritable amitié implique forcement une relation dans la vertu et l’amour et ne peut pas exister entre moins de deux personnes. Une toute première conséquence c’est que la véritable amitié avec Jésus-Christ implique un mouvement réciproque.

C’est la condition pour la véritable amitié. En effet, lorsque l’amour est mutuel, mais il y a variation dans la réciprocité il n’y a pas de véritable amitié. Ainsi par exemple parmi plusieurs personnes qui m’aiment, et qui me donnent un amour pour ainsi dire mutuel; parfois j’aime plus celui qui m’aime moins que je n’aime un autre qui m’aime plus, et vice versa. Il y en a donc un grand nombre que j’aime, avec lesquels proprement je n’ai pas de relations d’amitié, bien qu’on donne dans un sens large le nom d’ami à celui que l’on aime ou de qui on est aimé. Mais quand il y à réciprocité et l’amour transforme celui qui aime en celui qu’il aime, alors y a proprement amitié. A ce moment-là il y a un élément important qui intervient: l’intimité entendu dans le sens de profondeur et intériorité et donc rien à voir avec la sensualité et sexualité. Hugues de saint Victor, en expliquant cette réciprocité, dit: « si quelqu’un est votre ami, il y a alors une double et mutuelle conformité; mais s’il y a intimité, la conformité devient plus grande; car les amis intimes se conforment autant qu’ils le peuvent les uns aux autres et intérieurement et extérieurement ».

1. Intérieurement :

-quant à l’intellect, parce qu’ils savent les mêmes choses, ils se communiquent leurs secrets. « Que tous vos soucis, que toutes vos pensées vous soient communs avec votre ami, dit Sénèque; que vos conversations soient aussi sûres avec lui qu’avec vous-même ». Jésus-Christ dit : Je ne vous appellerai plus mes serviteurs… mais je vous ai appelés mes amis (Jn 15). Cela implique confiance et c’est ce qu’empêche la défiance. En effet on lit dans l’Ecclésiastique : N’introduisez pas toute espèce de personnes chez vous; ne révélez pas vos secrets à un étranger (Ec 11). Avons-nous cette intimité d’intellect avec Jésus-Christ ?

-Les amis ont aussi les même sentiments, parce qu’ils conforment leurs jugements les uns aux autres. L’obstination, dans sa manière de voir, empêche cela. Un ami qui veut imposer toujours son propre point de vue n’est pas un véritable ami. L’apôtre saint Jacques nous conseille : Laissez-vous persuader, et consentez au sentiment de ceux qui sont bons. Avons-nous les mêmes sentiments que Christ-Jésus ?

-Les amis sont un aussi quant à l’affection; ils veulent et ne veulent pas la même chose. On lit dans les Actes des apôtres : Tous ceux qui croyaient n’avoient qu’un cœur et qu’une âme. Les vrais amis veulent toujours ce qui est beau, bon et vertueux et tous les deux ne veulent pas ce qui est péché, méchanceté et mal. C’est là la concorde, mais parfois ce qui l’entrave c’est la volonté propre qu’il faut fléchir et que parfois il faut briser dans l’intérêt de l’amitié. A condition bien entendue de se conformer toujours à la volonté de Dieu, qui est l’ami par excellence. Quelle affection nourrissons-nous envers Jésus-Christ ?   

-Les amis ont aussi la même espérance, comme aussi ils ont la même crainte pour les biens et les maux futurs. Leurs plaintes ou leurs joies sont les mêmes relativement aux choses passées et aux choses présentes. Cela fait partie de l’affection humaine. Un véritable ami donc est quelqu’un qui partage nos joies et nos douleurs, afin que, par cette participation, elles nous deviennent plus légères. Savons-nous déposer nos fardeaux des souffrances et tentations sur les épaules du Bon Pasteur ? Partageons-nous nos peines et nos joies dans l’intimité de la prière avec Jésus-Christ?

2. Extérieurement

Parce que ceux qui s’aiment intimement demeurent dans le même lieu, ou au moins ils désirent y demeurer. Notons que dans nos relations humaines nous cherchons souvent d’avoir intimité de lieu avec nos amis. Mais pourquoi avec le grand ami de l’âme qui est Jésus-Christ plus difficilement nous cherchons l’intimité de lieu? A nous de répondre.  

Saint Thomas affirme aussi que l’intimité humaine n’est pas toujours justifie. Il est un grand nombre de causes qui l’empêchent, spirituelles ou matérielles, comme quand ceux qui s’aiment intimement n’habitent pas le même lieu, afin d’éviter le péché.

C. Le discernement des amitiés  

Saint Jean Bosco donnait un grand principe de discernement des amitiés: « Il y a trois sortes de compagnons : les bons, les mauvais et ceux qui ne sont pas totalement mauvais, mais pas vraiment bons. Avec les premiers vous pourrez lier amitié et vous en tirerez grand profit. Avec les derniers ayez les contacts quand c’est nécessaire, mais sans aller jusqu’à la familiarité. Quant aux mauvais, il faut totalement les éviter »[3].

1. Les mauvaises amitiés

Ayez la prudence et le discernement, avant de contracter une amitié, de vérifier quel est en soi celui à qui vous vous associez.

Prenez garde qu’il ne soit pas insensé (déséquilibré, fou, illogique), qu’il ne soit pas contre Dieu et la religion, qu’il ne soit honteux de sa personne, qu’il ne soit méchant envers le prochain. Ne soyez pas l’ami de l’homme colère affirme l’Ecclés., chap. IV. Et prenez garde aussi qu’il ne soit pas un profiteur. Vous aurez de nombreux amis tant que vous serez heureux, dit le Poète, ou qui vivront corporellement avec vous. Dans ce sens il faut identifier les faux amis profiteurs.

Le trompeur faussement honnête qui est un homme qui ne vous contredit jamais, et qui ne fait rien pour vous déplaire. Il n’est ni franc ni honnête, et n’hésite pas à faire le mal pour servir son seul but, à savoir le fait de vous faire plaisir pour obtenir quelque chose de vous. Ce genre de personne est dangereux car leurs compliments finissent par vous monter à la tête, vous rendre suffisant, et vous donner une fausse image de vous-même qui finira par vous mener à perdre la grâce de Dieu par le péché.  

Le flatteur hypocrite qui, en votre présence, est tout souriant et pleins de compliments, mais dès que vous tournez le dos, vous critique sans pitié et n’hésite pas à s’adonner à la calomnie. Ses talents de comédien lui permettent de se montrer encore plus amical que les vrais amis, c’est ce qui fait qu’il est si dangereux.

Le beau parleur, quant à lui, paraît tout savoir et tout comprendre. Et lorsque vous avez un doute sur sa science, il vous ment tellement que vous êtes forcé de le croire, alors qu’en réalité, il ne possède ni talent, ni connaissance véritable.

Le grand ami des jeunes qui fut Don Bosco dans opuscule « le jeune chrétien » nous aide à identifier ces mauvaises amitiés :  « Faites bien attention et vous le saurez. Tous ceux qui ne rougissent pas de tenir des conversations obscènes en votre présence, de proférer des paroles équivoques et scandaleuses, ou des murmures, des mensonges, des jurons et blasphèmes, ceux qui essaient de s’éloigner des choses de l’Eglise, qui vous conseillent de voler, de désobéir à vos parents ou de passer pardessus leurs ordres, tous ceux-là sont des mauvais compagnons, serviteurs de Satan, que vous devez fuir plus que la peste et que le diable lui-même. Ah ! Je vous supplie avec larmes de détester et éviter de semblables compagnies. Ecoutez la voix du Seigneur qui dit : «celui qui se joint à l’homme vertueux sera vertueux, mais l’ami du vicieux se pervertira»… On dira : «il y a tant de mauvais compagnons qu’il faudrait abandonner le monde pour les fuir tous». Certes il y a beaucoup de mauvais compagnons, c’est pourquoi je vous recommande instamment de les fuir. Si pour les éviter vous devez demeurer seuls, vous aurez en votre compagnie Jésus-Christ, Marie et votre ange gardien. Peut-on trouver de meilleurs compagnons qu’eux? ».  

2. Les bonnes amitiés

Quel sera donc, se demande Saint Thomas, celui à la porte duquel vous frapperez en l’aimant, afin qu’il vous ouvre en vous aimant à son tour? Autrement dit qui est donc le véritable ami ?   

Ce sera l’homme bon, vertueux et ami de Dieu. A celui qui aime de la sorte, la vertu servira à concilier l’amitié, et Dieu sera le moyen terme qui les unira. On n’aime rien en effet que le bien, et, par conséquent, le bien véritable sert de fondement à notre amitié véritable. Mais le vrai bien créé, c’est la grâce ou la vertu, le bien incréé, c’est Dieu. Il n’y a de véritable amitié, dit saint Augustin, que lorsque vous la cimentez entre ceux qui vous sont attachés, par l’amour de Dieu. Cette véritable alliance cimentée par la grâce de Jésus-Christ, ce ne sont pas non seulement les corps présents, ni l’adulation frauduleuse et qui caresse, mais bien la crainte de Dieu et l’étude des saintes Ecritures qui la concilie.

Même si cela parait difficile saint Jean Bosco dit : « …il est possible de trouver de bons compagnons, ce sont ceux qui fréquentent les sacrements, la confession et la communion, qui participent aux offices à l’église et qui, par la parole et par l’exemple, vous encouragent à accomplir vos devoirs et vous écartent d’offenser Dieu. Resserrez vos liens avec eux et vous en aurez grand profit ».

D. Remède contre les entraves de l’amour et de l'amitié

Finalement Saint Thomas nous présente les quatre choses qui, réunies ensemble, nous fournissent un remède efficace contre les entraves de l’amour et une aide pour construire des bons et saintes amitiés :

a. Méditation et examen de conscience   

- Méditez le précepte « aimer Dieu et le prochaine comme soi-même » et l’exemple que doivent donner ceux qui aiment Jésus-Christ et ses membres, les avantages de l’amour et présents et futurs.

- Méditez ensuite sur les défauts que vous apportez dans votre amour; combien est rare, combien est tiède l’affection par laquelle vous aimez, combien les effets par lesquels vous manifestez votre affection sont médiocres; avec quelle parcimonie vous rendez à ceux qui vous aiment leur amour.

- Méditez sur la cause même de ce manque d’amour, c’est-à-dire sur l’obstacle lui-même qui s’oppose à votre amour et sur ses circonstances, afin de savoir ce qu’il est, d’où il vient, s’il est grand ou s’il est petit, s’il n’y en a qu’un ou s’il y en a plusieurs.

Ces questions peuvent vous aider:

* Avec qui aimons-nous être ou ne pas être ? La simple réponse à cette question peut nous en apprendre plus sur nous-mêmes et ce qui nous habite que toutes les explications (en particulier le temps que nous consacrons à chercher le contact et la présence de Dieu, qui veut être notre Ami pour l’éternité).

* Pour quelles qualités que nous apprécions sommes-nous amis de ceux de qui nous le sommes ? Quelles sont les choses qui nous sont communes avec eux et qui font le ciment de notre amitié ?

* Par quel geste concret, personnel, démontrons-nous la réalité de notre amitié envers ceux que nous appelons nos amis ? Comme Jésus l’a montré à Ses disciples, nos amis sont-ils précieux à nos cœurs au point que nous puissions nous faire avec joie et dévouement leurs serviteurs ?

* De quelle manière se montre la fidélité et la loyauté dans nos relations avec nos amis ? Sachons-nous garder le secret de ce qu’ils nous confient ? Serons-nous de ceux qui, toujours, refuseront d’entrer dans la critique nuisible à leur sujet ?

b. Direction spirituelle

L’amitié c’est l’une des questions qu’il faut savoir traiter en direction spirituelle. Recourez à la science, c’est-à-dire consultez Dieu dans un bon prêtre ou religieux (le directeur spirituel par exemple, ou un confesseur), découvrez-lui l’obstacle à votre charité; demandez-lui le remède. Consultez Dieu qui est véridique et qui par l’homme répond à vos questions, vous instruit, vous donne des conseils et vous exhorte; apprenez avec soin, de peur qu’ayant recours à votre propre sens pour faire disparaître un tel obstacle, vous ne vous serviez d’un remède qui plus tard ferait naître un obstacle plus grand encore.

c. Prière

Il faut après cela vous tourner vers Dieu par la prière, lui rendre grâce du fond de votre cœur. Priez-le vivement, suppliez-le humblement, fréquemment et avec confiance, afin que celui qui a donné le précepte de la charité vous donne l’interprétation de la règle qu’il a établie; qu’il vous donne ce qu’il vous a ordonné, qu’il vous conserve ce qu’il vous a octroyé; qu’il augmente et qu’il perfectionne ce qu’il a commencé; qu’il dégage ce qui rencontre des obstacles.

d. Exercice

Enfin, celui qui a découvert par l’étude, à qui il a été donné à cause de ses prières, doit le mettre en pratique par les actes de son cœur, de sa bouche et de ses œuvres.

 


[1] Bx Marie-Eugene de l’Enfant Jésus, Je veux voir Dieu, c. 7 : les amitiés spirituelles.

[2] Saint Thomas d’Aquin, L’amour de Jésus-Christ et du prochain, Opuscule 60, traduction abbé Fournet, éditions Louis Vivès, 1857. Édition numérique, http://docteurangelique.free.fr, 2004. Dans cet article nous suivons les idées présentées par le Saint Thomas à la fin de son opuscule.

[3] Saint Jean Bosco, Le jeune chrétien, Turin, 1847.

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